Du plus lointain de mes souvenirs, j'ai toujours cherché la moindre parcelle de liberté. Certes, cela ne m'a pas toujours réussi, en témoigne cette chute de berceau, direct sur le bitume, alors que je n'avais que deux mois (certaines choses s'expliquent, d'un coup, pas vrai?), mais à cet âge-là, je n'avais pas vraiment envie de me faire la malle, j'imagine. Tout cela devait relever de l'accident.
Devenir journaliste, c'était assouvir ma curiosité naturelle, je crois, et puis vivre un peu au gré du vent, sans trop de routine, avec des têtes toujours nouvelles et la volonté de partager des expériences avec des lecteurs -trois, quatre, cinq les jours les plus fastes, mais qu'importe. Lorsque je suis arrivée au sein du magazine pour lequel j'ai travaillé près de quinze ans, j'ai dû me pincer. Je réalisais là un rêve de gosse. Une gosse capricieuse, qui plus est.
Lorsque j'ai quitté ce même magazine, poussée par des éléments que je garderai pour moi, j'ai eu le sentiment de sauver ma peau, et celui, moins agréable, de faire un petit caprice. Pour retrouver cette liberté que je voyais, chaque jour un peu plus, s'éloigner.
La liberté, c'est illusoire. Sans contraintes ni comptes à rendre, elle perd de son sens. Progressivement, tout du moins. En courant après, j'ai l'impression de rester dans la peau de cette gamine capricieuse que j'étais, agissant selon mon bon vouloir et à contre-courant de la vague. Pourtant, aujourd'hui, plus que jamais, c'est l'indépendance que je recherche, cette forme de liberté incroyable où vous seul êtes responsable de vos actes - et en assumez les conséquences.
J'ai pensé à tout cela, dans une salle nocturne aujourd'hui où, luttant contre le sommeil (merci le gros rhube et les quelques longueurs du film*), j'ai suivi, entre fascination et désarroi, le parcours de Léna, interprétée par Chiara Mastroianni dans "Non ma fille, tu n'iras pas danser". L'héroïne, divorcée après l'adultère d'un mari qui continue de l'aimer, s'en sort comme elle peut avec ses deux enfants, vivant selon son rythme et ses états d'âme, comme une enfant capricieuse - elle aussi. Cela lui confère un côté tête à claques, parce que l'on a envie de la secouer en la priant de se comporter en adulte. Et, en même temps, je ne peux m'empêcher de penser que c'est cette part d'enfance qui nous permet de survivre, de nous animer de buts et d'envies et que, sans candeur, on devient juste aigri et revenu de tout.
Tout ça n'est que fiction mais ce portrait de femme divorcée et malheureuse ne m'a pas laissé indifférente**. Je l'ai vécu comme une projection de mes propres angoisses : comment concilier sa vie de maman solo et celle de femme ; est-ce possible d'avoir une vie sociale et professionnelle dignes de ce nom sans altérer les relations avec son enfant ; une mère doit-elle se sacrifier pour demeurer présente, vaille que vaille, pour sa progéniture ; ou n'est-ce pas cette présence absolue qui altère l'éducation (et l'humeur!), au final ?
Tant de questions sans réponse*** (oh, en théorie, les grands principes fonctionnent. En pratique, en revanche...) qui se bousculent régulièrement dans mon esprit et que j'essaie de vivre le plus sereinement possible. Parce que ma liberté, c'est aussi de penser que l'on peut se façonner un mode de vie pragmatique, pas parfait, mais qui correspond à nos convictions les plus profondes.
Tant pis, alors, si ça passe pour du caprice.
* A vrai dire, j'ai piqué du nez. Je crois bien avoir ronflé, même. La honte.
** J'ai plutôt bien aimé ce film, il faut dire. C'est du ciné bien français, évidemment, le truc un peu mou, mais avec des dialogues travaillés et une ambiance réaliste qui rendent le tout crédible.
*** Au moment de publier ce post, Google m'a suggéré, via ses annonces, des cours de philosophie. Est-ce à dire que j'ai endormi tout le monde? Mince, je deviens (de plus en plus) chiante...
Devenir journaliste, c'était assouvir ma curiosité naturelle, je crois, et puis vivre un peu au gré du vent, sans trop de routine, avec des têtes toujours nouvelles et la volonté de partager des expériences avec des lecteurs -trois, quatre, cinq les jours les plus fastes, mais qu'importe. Lorsque je suis arrivée au sein du magazine pour lequel j'ai travaillé près de quinze ans, j'ai dû me pincer. Je réalisais là un rêve de gosse. Une gosse capricieuse, qui plus est.
Lorsque j'ai quitté ce même magazine, poussée par des éléments que je garderai pour moi, j'ai eu le sentiment de sauver ma peau, et celui, moins agréable, de faire un petit caprice. Pour retrouver cette liberté que je voyais, chaque jour un peu plus, s'éloigner.
La liberté, c'est illusoire. Sans contraintes ni comptes à rendre, elle perd de son sens. Progressivement, tout du moins. En courant après, j'ai l'impression de rester dans la peau de cette gamine capricieuse que j'étais, agissant selon mon bon vouloir et à contre-courant de la vague. Pourtant, aujourd'hui, plus que jamais, c'est l'indépendance que je recherche, cette forme de liberté incroyable où vous seul êtes responsable de vos actes - et en assumez les conséquences.
J'ai pensé à tout cela, dans une salle nocturne aujourd'hui où, luttant contre le sommeil (merci le gros rhube et les quelques longueurs du film*), j'ai suivi, entre fascination et désarroi, le parcours de Léna, interprétée par Chiara Mastroianni dans "Non ma fille, tu n'iras pas danser". L'héroïne, divorcée après l'adultère d'un mari qui continue de l'aimer, s'en sort comme elle peut avec ses deux enfants, vivant selon son rythme et ses états d'âme, comme une enfant capricieuse - elle aussi. Cela lui confère un côté tête à claques, parce que l'on a envie de la secouer en la priant de se comporter en adulte. Et, en même temps, je ne peux m'empêcher de penser que c'est cette part d'enfance qui nous permet de survivre, de nous animer de buts et d'envies et que, sans candeur, on devient juste aigri et revenu de tout.
Tout ça n'est que fiction mais ce portrait de femme divorcée et malheureuse ne m'a pas laissé indifférente**. Je l'ai vécu comme une projection de mes propres angoisses : comment concilier sa vie de maman solo et celle de femme ; est-ce possible d'avoir une vie sociale et professionnelle dignes de ce nom sans altérer les relations avec son enfant ; une mère doit-elle se sacrifier pour demeurer présente, vaille que vaille, pour sa progéniture ; ou n'est-ce pas cette présence absolue qui altère l'éducation (et l'humeur!), au final ?
Tant de questions sans réponse*** (oh, en théorie, les grands principes fonctionnent. En pratique, en revanche...) qui se bousculent régulièrement dans mon esprit et que j'essaie de vivre le plus sereinement possible. Parce que ma liberté, c'est aussi de penser que l'on peut se façonner un mode de vie pragmatique, pas parfait, mais qui correspond à nos convictions les plus profondes.
Tant pis, alors, si ça passe pour du caprice.
* A vrai dire, j'ai piqué du nez. Je crois bien avoir ronflé, même. La honte.
** J'ai plutôt bien aimé ce film, il faut dire. C'est du ciné bien français, évidemment, le truc un peu mou, mais avec des dialogues travaillés et une ambiance réaliste qui rendent le tout crédible.
*** Au moment de publier ce post, Google m'a suggéré, via ses annonces, des cours de philosophie. Est-ce à dire que j'ai endormi tout le monde? Mince, je deviens (de plus en plus) chiante...
*** non, tu ne deviens pas chiante, tu ne l'as jamais été et j'ai l'impression que même en faisant des efforts, tu n'y parviendrais pas.
RépondreSupprimer* ouais ben ça arrive à tout le monde, hein !
Effectivement, ça fait beaucoup de questions et toi seule possède les réponses car elles te sont propres.
Bises
Thierry
Entre 2 envois de CV, je te le dis haut et fort : nan (oui, je tiens à cette orthographe), tu n'es pas chiante !
RépondreSupprimersi t'étais chiante ch'te lirais pas, et d'une. Ensuite des questions y vaut mieux en avoir qu'en manquer, et de deux. Enfin, je pense qu'on a reçu la vie pour la vivre, la nôtre et non pas celle des autres, et de trois. Conclusion : vaut mieux serrer le vent au plus près de ce qu'on est, quitte à être approximatif, ça vaut mieux que de se rendre malheureux et de rendre les autres malheureux à force de vouloir être conforme.
RépondreSupprimerPatce que ça, c'est con.