mercredi 30 septembre 2009

Tête à claques

Il m'a agacée, celui-là. A l'entraînement de foot de mon loulou, il y avait donc le papa qui aime les croque-perdus. Je le voyais rôder autour de moi, sans doute vexé que je renonce à son suivi pour lui préférer une autre association d'entrepreneurs. Il m'a parlé de licence du club à aller chercher et hop là, a dérivé sur mon projet, venant aux nouvelles, de son air le plus condescendant. J'étais presque étonnée qu'il s'en souvienne. Je lui annonce que le local est trouvé et que je prévois une ouverture pour janvier. Lorsque je lui précise, sous son empressement, l'emplacement et le tarif, il crache son venin:

"Pff, c'est toujours trop cher!"

Moi, remontée: "Parce que vous en connaissez beaucoup, vous, des locaux à ce prix-là, au Mans?"

Lui: "Bah, évidemment. Je connais tous les prix pratiqués et je peux vous dire que dans le Vieux Mans, qui est autrement plus animé, y'a des choses à 80000 euros."

Moi, inside : "et c'est donc pour ça que tu ne m'as absolument rien proposé depuis le début ? Alors que tu es censé le faire?"

Moi, triomphante: "Ah, vous voyez, c'est plus cher."

Lui, plus hautain que jamais : "Oui, mais ça bouge. Au moins."

Moi, inside: "Le Vieux Mans, oui, tellement joli et si peu animé malgré son potentiel. Un lobby de propriétaires coriace et conservateur, animé par quelques intégristes prêts à sortir le balai pour vous faire déguerpir des rues pavées au moindre faux-pas.

Moi, écoeurée : "Allez faire un tour sur la place, vous verrez."

C'est là qu'il m'a réservé sa petite moue du gars qui sait tout. En reprenant au passage son costume du papa souriant qui va chercher son fils, mais qui n'a pas que ça à faire, hein. Il a un métier, lui.

Comment dire... Une tête à claques, c'est ainsi que l'on appelle ce genre de personnage. J'aurais mieux fait de rester dans mon rôle de maman attentive qui se cogne deux heures sous le soleil, vaguement accroupie sur des cailloux, en attendant que son footeux de rejeton en ait fini avec l'entraînement.

Mais non, il a fallu que je me farcisse mister super rabat-joie, l'homme le plus détesté de tous les formateurs de l'Ouest.

S'il ose, je me ferais un plaisir de l'accueillir dans mon restau, celui-là. Avec l'assaisonnement qui va bien.

4 commentaires:

  1. Fais toi rembourser la licence de ton loulou et changes le de club. C'est vraiment trop mal fréquenté, ici. Mais surtout, laisses parler les jaloux et les aigris, ne les écoutes pas.

    Bises, la Mouette
    L'oiseau

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  2. hin hin hin....soupe d'orties, lasagnes aux cactus et au ragoût de ragondin, salade de chardons au pili-pili, crème rhubarbe-cassis ? et paf, prix double ?
    Allez, on lui décerne le prix du super-méga-blaireau ?

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  3. Oh, mais ce menu me semble parfait, Anne! Avec une petite piquette pour arroser le tout, je suis sûre de prendre ma revanche... Tu l'as bien cerné, en tout cas!

    Je te rassure, l'oiseau, tout cela a le don de glisser sur moi, désormais, ça m'agace cinq minutes et après, je bénis ce genre de personnages, ils alimentent ce 'ti blog!!

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  4. Tiens, il me rappelle mon père, celui-là ! oui, moi aussi je suis curieusement lotie de ce côté-là :-)

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