Ce matin, en allant courir, j'ai croisé un (charmant) jeune homme avec un beau bouquet. Puis un couple qui partait visiblement déjeuner en famille. J'étais donc là, suante, les joues rouges, en tenue ô combien glamour, pendant qu'eux, solennels, tirés à quatre épingles, s'en allaient accomplir les rites. C'est un peu le lot des jours fériés ou des dimanches, pour les solitaires. Nous sommes en décalage avec "le monde réel", celui qui respecte les traditions. De quoi coller le blues, parfois. Mais aujourd'hui, plutôt que de m'attrister sur ma solitude, j'ai juste savouré mon indépendance. La différence?
La solitude, c'est :
- Vivre seul, se réveiller seul, manger seul, avec pour seul compagnon un silence angoissant;
- Vivre à deux, se réveiller à deux, manger à deux, mais ne pas concevoir la vie de la même façon;
- Sortir une vanne et ne susciter au mieux qu'un regard pathétique;
- Ne jamais partager ses expériences, qu'elles soient positives ou négatives;
- Se lever le matin en pensant que la seule personne à qui l'on peut éventuellement causer, c'est le facteur qui vient déposer un recommandé;
- L'envie de hurler en sachant pertinemment que l'impact sera nul (ou au pire, un billet direct pour l'asile le plus proche);
- Regarder le téléphone. Vérifier le branchement. S'appeler avec le portable. Constater que la sonnerie est tellement stridente qu'il est impossible de ne pas l'entendre. Et que, donc, personne n'appelle, sauf l'institut SOFRES ou les cuisines VOGICA. Pour savoir combien notre ménage dépense dans ses loisirs ou sa maison. C'te blague.
- Ecouter son répondeur. Trouver la voix tarte, surtout quand elle annonce qu'il n'y a aucun message.
- Compter ses amis par dizaines, centaines, sur Facebook. Et n'avoir personne avec qui aller à un concert ou se faire une toile;
- Envisager que les plaisirs de la vie ne valent pas que partagés. Relire la critique de Télérama pour débriefer le film à la sortie du ciné.
- N'avoir envie de ne rien décider...
- ... Mais ne compter que sur soi pour tout ;
- Finir par parler tout seul.
L'indépendance, c'est tout ça. Mais avec le sourire et l'envie d'assumer ses propres choix. La frontière est ténue, certes. Mais je crois au verre à moitié plein.
vendredi 8 mai 2009
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J'adooooooooooore!
RépondreSupprimerTu sais, je vis à deux et je parle quand même toute seule...
RépondreSupprimer;o)
Bises!!