Ouh la la... J'avais oublié la sensation du vendredi soir, lorsque l'on met la clé dans la serrure et que l'on se pose, enfin, sur le canapé, après une loooooongue semaine de travail. Déjà parce dans ma vie d'avant, la semaine se prolongeait régulièrement jusqu'au week-end. Et puis, les années lycée, quand on écoutait encore les profs toute la journée durant, sont très, très, loin.
Bref, je me sens fatiguée mais pleinement satisfaite de ce stage de cinq jours, qui m'aura permis d'engranger un maximum de données et de rencontrer de nouvelles personnes. Et d'entendre, quand même, quelques drôles de discours. J'ai l'honneur de vous dire que, si jamais je crée mon entreprise, je ferais partie de l'élite. Oui, madame, oui monsieur, le gratin, la haute, c'est moi! J'ai un melon, je vous explique même pas... Non, mais franchement, c'est quoi ça ? Classer ainsi les salariés comme de bons moutons et considérer les créateurs d'entreprise comme appartenant à l'élite? Mieux vaut en rire.
Forte de mon statut qui me rend définitivement imbuvable et condescendante (eh, mais c'est ça, mon agresseur d'hier, il fait partie de l'élite! C'est sûr, il a dû aussi suivre la formation, tout s'explique maintenant), j'ai envie de balancer, tiens, sur deux des intervenants que nous avons eus. Comme je suis très manichéenne, pour vous résumer cette ultime journée, on a eu deux bons et deux mauvais.
Ce matin, c'était le gang des barbus. Le premier avait le kit du beauf accompli. Un p'tit côté bon père de famille, mais avec la gourmette, la p'tite brioche, la cravate kaki moche (oui, il y a du kaki beau, mais là, c'était du kaki moche), les lunettes toutes ringardes. Bref, vous l'aurez deviné, c'était un mauvais. Le banquier, en l'occurrence. Qui nous aurait presque apitoyés sur le sort des banques et qui n'a pas hésité à exposer sa philanthropie. Bien sûr. Lui, il nous prend pas pour l'élite, mais bien pour des buses. Avec son look d'éleveur de chèvres dans le Larzac, le second, employé du CFE (là on l'on enregistre son entreprise) était dans le camp des bons.
Et cet après-midi, c'était le clan des carrés. La première, jolie petite rousse à la bouche charnue et à la vivacité contagieuse, nous a expliqué comment monter un site internet. La schtroumpfette (je ne sais pas pourquoi j'ai eu cette image d'elle, le fait qu'elle soit tout de bleu vêtue, peut-être) qui ressemble en fait plutôt à Clémentine Autain, nous a donné les trucs et astuces pour s'exposer sur la toile, nous incitant à la plus grande rigueur. D'où l'idée des gens carrés, comme le monsieur de l'URSSAF qui n'est, de fait, effectivement pas la fantaisie incarnée.
Pour tout dire, il s'est montré au moins aussi assommant que l'expert-comptable la veille, mais en (beaucoup) moins beau. Oui, j'avoue, j'avais oublié de préciser que notre grand fou des chiffres avait un p'tit truc, genre méfiez-vous de l'eau qui dort... Je m'égare, toujours est-il que monsieur Carré -le mauvais, évidemment - est reparti comme il était arrivé, sans aucune tenue (enfin, il était sapé. Heureusement d'ailleurs, parce que là, j'ose pas imaginer le carnage). Mais le pire, c'est que la formatrice lui a donné un ticket de parking de deux euros pour que, surtout, le stationnement ne lui coûte rien. Le rat.
Voilà, la semaine est finie. J'en connais un qui est soulagé : le dormeur! Il a admis s'être endormi un peu trop souvent et avoir loupé deux-trois trucs. Le midi, il s'octroyait une sieste sur un canapé de la CCI, au grand dam de l'assistante revêche. Car oui, le dormeur ne dort pas la nuit, il travaille : il est pompier. Il nous l'a dit dans un sourire éclatant. Je ne sais pas s'il fera partie de l'élite, mais il a montré qu'il n'y a pas que les rayeurs de parquet qui peuvent nourrir des ambitions. Certes, va falloir qu'il se réveille un peu. Mais autant d'humanité, c'est plutôt rassurant...
vendredi 29 mai 2009
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Tu as raison, c'est toujours bon de trouver de l'humanité.
RépondreSupprimerJe te souhaite un trèèèès bon week end.
L'oiseau
Un week-end où je me verrais bien imiter le dormeur, tiens! Excellent week-end à toi aussi, l'oiseau!
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