dimanche 24 mai 2009

Mes ennemis les chiffres

"Pauvre Thalès !" C'est l'annotation qu'avait faite mon prof de maths, dont j'ai oublié le nom mais pas le visage anguleux - et, ma foi, pas désagréable. J'étais en troisième mais je me souviendrai toujours de son air affligé chaque fois qu'il me rendait une copie. Mes notes oscillaient généralement entre 0 et 9 (sur 20, évidemment), même si j'ai fait à l'époque un effort surhumain pour augmenter ma moyenne générale. Sans quoi, j'aurais été privée de basket et ça, c'était même pas envisageable.

Je vous rassure, je n'ai aucune nostalgie de cette époque, où je cumulais plus les plâtres que les numéros de garçons (j'étais téméraire sur le terrain de basket, pas dans la vie). C'est juste pour vous dire à quel point je suis une quiche dès qu'il s'agit de chiffres. Bien sûr, 50% au Comptoir des Cotonniers me parleront toujours et je peux me muer en calculette géante au moment des soldes (oui, c'est idiot et pathétique) mais voilà, un bilan comptable, c'est du chinois pour moi. Un monde totalement opaque et définitivement hermétique.

Bref, en lançant mon restaurant, mon plus gros cauchemar n'est pas de rater ma béchamel ou de faire cramer mes cannelés (quoique, ça laisserait présager une funeste sortie...) mais de "gérer" ma comptabilité. Rien que le mot "gérer", ah ah ah, moi qui suis incapable de faire mes comptes correctement, je sens que ça va être compliqué. J'ai donc choisi de suivre une formation à la Chambre de Commerce, cette semaine, remplie de toutes mes terreurs nocturnes: TVA, BFR, SARL, EURL ou SA, gestion, plan de financement...

Je ne rêve pas, je ne vais pas devenir une crack en la matière, mais je souhaite juste me familiariser avec ce champ sémantique que j'ai volontairement éloigné de ma vie, des années durant. Vous voyez, un peu comme quand on prend l'avion lorsque l'on en a une peur bleue. C'est moins brutal, ça dure 5 jours, inutile de m'en faire tout un monde. Mais bon, cela m'oblige à faire une pause avec l'AFPA, cette semaine, et ça va me manquer. Je me suis attachée à mes petits camarades de promo!

En tout cas, j'imagine la tête que ferait ce prof de maths s'il savait... Je le vois avec ses sourcils relevés, la moue boudeuse, lâchant, entre sadisme et - je l'avoue - réalisme: "ma pauvre Stéphanie, les chiffres et toi, ça fera toujours trois." Le pire, c'est que je l'approuve totalement.

2 commentaires:

  1. Et tu as tort. C'est facile de gérer une petite entreprise. La farine me coûte tant, le beurre tant, donc un cannelé me revient à tant et si c'est plus cher que chez le voisin, c'est que ça ne va pas. Archi simple.
    Mais tu as raison de suivre cette formation, elle est indispensable.
    Allez, bon courage.

    L'oiseau

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  2. Facile de gérer une petite entreprise? Non, pour une fois, moi qui déteste les gens qui se prennent au sérieux, j'opte pour la rigueur. D'accord avec toi : pour calculer un prix de revient, pas besoin d'être un as des chiffres. En revanche, il y a beaucoup de paramètres que j'ai envie de maîtriser et c'est un peu plus compliqué que d'additionner le prix de la farine, des oeufs, du beurre... Enfin, je n'en dirai pas plus sur la recette de mes cannelés aujourd'hui! Merci en tout cas pour ta fidélité, l'oiseau!

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