Prise à mon propre piège! Hier, je me lamentais sur mon pauvre sort et aujourd'hui, forcément, on m'encourage (et j'apprécie, attention!) à ne pas lâcher prise, en m'assurant que mon projet va marcher, qu'il me faut y croire... Ce que je n'ai pas précisé, c'est que je suis vraiment optimiste quand il s'agit de "mon" 'tit resto. Sincèrement. Et mes pleurs ne sont pas forcément liés à ce pan de ma vie.
D'où l'idée du piège. Ce sont des histoires personnelles, très intimes, que je ne peux, que je ne veux, dévoiler qui me mettent dans tous mes états (enfin, aujourd'hui, grand soleil sur la météo du moral, comme on pourrait le lire sur Facebook). Pas question de les évoquer ici, c'est trop douloureux et de toute façon, cela n'a rien à y faire. J'ai envie de légèreté, pas de plomber l'ambiance!
Comme je l'écrivais ici, je ne veux pas mentir et leurrer mes six lecteurs en chantant que tout va bien, tout le temps. Donc, quand ça va mal, je le dis. Quand je touche le fond, immanquablement, j'ai envie de puiser dans mes ressources et de donner un grand coup de pied, avec parfois un soutien, si minime soit-il, extérieur. Sans doute devrais-je alors, pour éviter toute confusion, me contenter de raconter ma journée comme si de rien n'était. En mettant de côté mes états d'âme, quand ils sont purement de l'ordre personnel. Sauf que je ne peux pas dissocier les deux. Je suis trop entière pour passer sous silence ma morosité passagère. Encore une fois, elle n'a pas forcément grand-chose à voir avec mon projet. Mais les démarches que celui-ci engendrent n'en sont pas facilitées.
Ceci étant dit, et en attendant un post ô combien futile à venir, cette journée aura été excellente. Quitte à passer l'après-midi avec mon loustic, j'ai décidé d'allier l'utile à l'agréable et j'ai donc sorti mes questionnaires, cette liasse qui effraie tellement de monde dans le centre-ville et qui, au sein du Jardin des Plantes, haut lieu des mamans en tout genre, a été accueillie avec curiosité et sympathie. J'ai sollicité quatre personnes. Vous savez quoi? Elles ont toutes accepté de me répondre. En souriant, en plus. Un truc de dingue.
Oui, OK, quatre en, allez, trois heures, ce n'est pas très "rentable". Mais j'ai surtout pris le temps d'écouter, de discuter, d'entendre les envies de chacun et chacune. Après une adorable maman, je suis restée longtemps avec une jeune grand-mère (42 ans!), elle-même mère d'un bout de chou de 3 ans, qui m'a raconté en long et en large sa vie, coupée en deux, entre les lourdes responsalités de chef de famille et ses envies nocturnes, comme une parenthèse nécessaire pour alléger son quotidien. Un sacré personnage, en vérité. J'ai ensuite rencontré un couple de... commerçants, qui avaient d'ailleurs songé à monter un salon de thé, avant de choisir une supérette. Une vraie mine d'infos.
Et puis, mon fils ayant eu la bonne idée de piquer le tracteur d'un minuscule bonhomme, j'ai pu m'entretenir avec Nathalie, charmante femme aux troublants yeux bleus. Sans jamais se départir de son sourire, elle s'est confiée, racontant sa solitude, sa détresse avec son petit Nicolas (véridique) qui, à bientôt 18 mois, ne marche pas et ne sait pas rester, surtout, assis seul. Elle était emballée par cette idée d'un p'tit resto où l'on pourrait se poser, rencontrer de nouvelles têtes et distraire son enfant sans soi-même tourner en rond.
Ce projet, j'ai envie de le concrétiser pour un tas de raisons, entre autres pour satisfaire mon ego et, accessoirement, pour travailler. Mais c'est aussi pour ces jolies rencontres, pour de belles personnes comme Nathalie que j'ai envie d'y croire et d'aller au bout. Je me répète sans doute mais je suis épatée par la chaleur qui peut émaner de ces anonymes que l'on croise, dès lors que l'on prend le temps de s'intéresser à leurs envies, leurs habitudes. A eux, tout simplement.
Je m'interroge parfois sur ce lâcher-prise d'individus que je ne connaissais absolument pas quelques minutes plus tôt. Mais après tout, ne suis-je pas moi-même en train de raconter ma vie?
mercredi 20 mai 2009
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C'est génial, ce sont de bonnes nouvelles, tout ça. Content que tout aille bien aujourd'hui et que tu aies retrouvé la pêche.
RépondreSupprimerL'oiseau
Le jardin des Plantes, que de souvenirs... j'y allais souvent le mercredi avec mes filles... c'était mon pélerinage à moi, depuis mon quartier d'Aligre...
RépondreSupprimerJe prends le train en marche. Je vais revenir en arrière pour comprendre... ce projet dont tu parles...??...
En tout cas, tu nous embarques si facilement dans ton quotidien... c'est un régal.. On ressent si bien ce que ces anonymes t'ont apporté en se confiant...
Joli balade...
Bon week-end chez toi...
Blue bird et Véro, merci pour vos messages! L'oiseau, quel soutien! Oui, tu as raison, Véro, pas facile de décrypter, je suis tellement dans mon truc que ça peut sembler opaque. Je souhaite monter mon petit restaurant-salon de thé-goûters d'enfant, une véritable découverte pour moi qui suis... journaliste à la base. Rien à voir! Mais enfin, ce n'est pas un métier qui définit (totalement) notre nature... Et puis, on peut avoir mille vie en une!
RépondreSupprimerMerci en tout cas et excellent week-end!
Moi j'aime beaucoup ces périodes alternatives de spleen-courage-semi déprime-euphrorie... La vie n'est pas linéaire et c'est ça qui fait que c'est chouette!
RépondreSupprimerQuant aux rencontres, elles sont effectivement souvent belles quand on prend le temps.
Continue, la Belle!