dimanche 31 mai 2009

Répit

C'est fou comme il suffit parfois de peu de choses pour se remettre d'aplomb et envisager la vie autrement. Au fond du trou voilà peu, j'ai écouté les conseils d'une amie me conseillant d'être "un peu gentille avec moi-même". J'ai aussi pris l'un de mes soucis majeurs du moment (et très personnel) à bras-le-corps et il me semble entrevoir de réels progrès. La formation CCI m'a confortée dans l'idée que je VEUX aller au bout. Et je me suis accordé un peu de répit.

Soleil aidant, je suis partie lézarder dans un parc voisin, mais ma lecture de Rufin a été fortement perturbée par les multiples pensées qui envahissaient mon esprit. Quand vais-je déposer le nom du resto, et dois-je sacrifier cette recette, mais où est ce foutu bilan comptable si vicieux que je n'arrive pas à mettre la main dessus, et si j'écrivais, tiens, qu'est-ce qu'elle a la peau blanche, ma voisine, elle va se prendre un méga coup de soleil, est-ce ça vaut le coup que j'ouvre le lundi, je fais une soupe aux fraises ou un tiramisu framboise pistaches chocolat demain... Et donc, qu'est-ce qui lui arrive à Juliette, hein ? Oui, la Juliette de Jean-Christophe Rufin, qui sabote un labo ? Obligée de relire les pages tellement j'étais absorbée.

La nuit, c'est pareil, je ne rêve que d'achats, de fonds, d'engueulades, de p'tit thé pris dans la quiétude tant attendue d'une fin de journée agitée, d'une vie que j'ai imaginée mais qui n'existe pas. Pour l'instant. Cela dit, je cherche toujours à interpréter pourquoi j'ai laissé la moto de mon ex sur le quai de gare de Strasbourg, avec un simple antivol de vélo, avant de monter dans le train. Cherchez pas, y'a rien à comprendre (enfin si, en l'écrivant, j'ai saisi... sauf Strasbourg. Bref). Un ami compatissant vient d'ailleurs de me donner un guide de l'interprétation des rêves, par Freud. Bien joué.

A un moment donné, j'ai renoncé à ma lecture pour remonter dans le centre-ville. Je voulais acheter deux-trois livres que j'avais repérés et à vrai dire, j'avais juste envie de flâner, après une semaine studieuse. Le fameux répit, encore. En fait, je me suis surprise à prendre pitié pour tous ces commerces situés à quelques mètres seulement des rues principales, mais qui ont besoin d'un panneau pour signaler leur présence. Je fais comme tous les autres clients potentiels, je suis fainéante et je les laisse à leur solitude. Je suis passée à un troc-ventes de vêtements, ouvert il y a peu. Fermé. Local vidé.

C'est ça la réalité des choses.

Aujourd'hui, je suis convaincue que mon projet va aboutir. Oh, il y aura certainement encore beaucoup d'embûches, d'imprévus, de pleurs et des nerfs à fleur de peau, mais j'y crois. Le fait d'en évoquer les contours avec des clients potentiels, parfois perplexes certes, souvent très enthousiastes, me conforte dans cette idée. La question est maintenant de savoir où. J'ai "réactivé" la piste qui me semblait pourtant morte il y a peu, ayant trouvé, peut-être, une solution intéressante. Si cela n'aboutit pas, j'ai le choix de m'endetter sur sept vies en achetant un fonds de commerce au coeur de la "zone royale" (entendez les meilleurs emplacements de la ville, où on n'a pas besoin de ces panneaux-pitié-venez-nous-voir-sinon-on-va-crever); ou bien de prendre le temps et de saisir la bonne opportunité.

En attendant, je vais continuer d'observer, de savourer, de réfléchir, en retrouvant une sérénité que j'avais un peu (doux euphémisme) perdue. Continuer de tester de nouvelles recettes et décider de les ajouter, ou non, à ma carte; répertorier quelques fournisseurs. J'ai déjà pensé à ma déco et retourné le nom de l'enseigne dans tous les sens, pour en retenir un... Oui, comme si le restaurant était déjà une réalité. Mais sans pression particulière, sans précipitation.

Ah oui, j'allais oublier. Je vais aussi me tartiner de Biafine. Je suis sûre que ma voisine à la peau laiteuse s'était fait la même réflexion en me voyant. Je suis rouge écrevisse. Merci Rufin, hein.

4 commentaires:

  1. J'espère que ce coup de soleil ne sera pas trop brûlant et te laissera dormir tranquillement, cette nuit.

    L'oiseau

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  2. Bonjour,
    Navrée d'apprendre ce coup de soleil, mais ravie de voir une condisciple ! merci pour le gentil commentaire laissé sur mon blog, ça me touche beaucoup. Bon courage pour les démarches et comme dirait l'autre, "si tu veux des conseils, n'hésite pas", sauf que moi je le pense et que je sais bien que mes conseils ne valent que ce qu'il valent, en général le temps d'un billet d'humeur... A bientôt.

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  3. Merci Pascale et à tous, je conseille la lecture du blog "Café clochette" que j'ajoute à ma mini blogroll! Tes conseils seront les bienvenus, je ne connais ton lieu que via le oueb, mais l'esprit qui s'en dégage à travers ton blog me plaît beaucoup! Je sens que je vais aller faire un tour à Rennes bientôt, moi...

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  4. A bientôt alors, j'en serai ravie...

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