16 heures. Parfois, lorsque je jette un oeil au coin de l'ordi, et que s'affiche cette heure, je m'interroge quelques secondes sur l'intérêt de rester là, ou de profiter de mon fils, en allant le chercher à la sortie de l'école. Généralement, je réfrène mes envies maternelles, la raison l'emportant. Parfois, néanmoins, je me dis que cela nous ferait du bien, à l'un et l'autre, et patati, et patata.
Résultat, je me retrouve à la maison avec lui à 17 heures, en sachant pertinemment que, si je regarde mes mails ou l'avancée de mes travaux, j'aurais toujours autre chose à faire que de jouer ou discuter avec lui. Et donc, je me maudis d'avoir cédé à la tentation, en pensant qu'il aurait été plus judicieux de le laisser un peu avec ses copains, pendant que je finissais. Avant de le récupérer et de n'être là que pour lui.
Du qualitatif plutôt que du quantitatif, en somme.
Ces derniers temps, le nombre de tâches à accomplir ne m'a pas laissé trop le choix et je l'ai laissé à l'école plus longtemps. Depuis lundi, date de la signature, tout s'est accéléré et je ne sais plus trop où donner de la tête. Mon premier réflexe, je l'avoue, est d'avoir pensé le confier à son papa plus tôt que prévu, cette semaine. Et puis, j'ai réfléchi. A chaque fois que je fais cela, le manque n'en est que plus cruel car j'ai la sensation d'avoir provoqué la situation. D'avoir engendré, sinon mon malheur, au moins ma solitude.
Je savais aussi que la semaine allait être courte, puisqu'il partait ce jeudi chez son papa, pour tout le week-end. Et que, donc, j'aurais plus de temps pour bosser. Résultat, cette nuit, j'ai senti les premières courbatures, la fièvre et le mal de gorge. Moi qui pensais "profiter" de son absence pour avancer au maximum, me voilà, toute piteuse, l'oeil torve et le teint pâlot. Au moins, loulou a-t-il une chance de ne pas choper mon virus...
Je sais combien, pour les autres, cette attitude de s'en remettre systématiquement au papa, lorsque l'on est séparé, peut sembler facile et la preuve que l'on ne peut assumer tous les rôles au quotidien. Mais bon, comme mes congénères, je ne suis pas une superwoman. L'ex vous dirait également, je suppose, que ça a ses bons côtés, aussi.
Bref, cette semaine, j'ai accepté l'idée qu'il me faudrait bosser de nouveau, encore, le soir, tard, après le coucher du loulou - et l'histoire incontournable que l'on lit, bien pelotonnés sous la couette. Une habitude qui me donne invariablement envie d'aller moi-même me coller dans mon canapé douillet, ensuite. Bon, je lutte contre ma nature nonchalante et je finis toujours par retrouver de l'énergie. Mais je rêve du temps où ma seule question était de savoir quel film j'allais bien regarder ensuite.
J'ai accepté l'idée, aussi, de lâcher l'ordi quand nous sommes ensemble (enfin, j'essaie), d'aller plutôt se balader, pas forcément loin, mais juste le temps de se poser, savourer cette liberté et apprécier de vivre ce quotidien pas banal, au fond. Je n'ai pas envie qu'il grandisse avec le sentiment de deux êtres se côtoyant, mais qui ne partagent rien, sinon les trajets entre l'école et la maison, la sortie de bain et le coucher.
Parfois, il me dit que je passe trop de temps en cuisine. Il me fait payer les coups de fil, le soir venu, s'amusant à retourner l'appartement sens dessus-dessous pendant que je suis "ailleurs".
Alors, j'ai écouté son appel. En ce moment, on est sur un puzzle. 500 (toutes petites) pièces, c'est loulou qui a choisi. Autant vous dire que l'on en a pour un moment.
Cassandre est tout content. De mon côté, j'adore me concentrer là-dessus. J'imaginais cela pénible, cela me permet, au contraire, de me vider la tête.
Et au moins, lorsque vient l'heure du coucher, je n'ai plus l'impression d'être encore passée à côté de quelque chose.
jeudi 22 octobre 2009
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Tu as bien raison de te fixer des priorités - et si ton fils n'en était pas une, qu'est-ce qui pourrait bien en être ? Profites de ce puzzle, profite de Loulou, c'est toujours ça de pris.
RépondreSupprimerBises
L'oiseau
Bon rétablissement ! n'oublies pas les oranges pressées et autres agrumes, c'est bon pour le métabolisme et les défenses immunitaires !
RépondreSupprimerC'est dur de gérer un enfant - et les soins et attentions dont il a besoin - et une carrière en tant que créatrice d'entreprise ! Les mecs avaient trouvé le bon plan : ils ont refilé le soin des mioches aux bonnes femmes depuis plus de 20 siècles, sous le prétexte fallacieux que c'est elles qui les pondent, ça leur a permis d'avoir les coudées franches pour posséder le monde tous seuls entre eux pour eux rien qu'eux !
Alors tu sais quoi ? je ne me taperais pas le moindre remords de conscience de le refiler à son père quand besoin est, parce que le monde, eh bien....il est à nous aussi, et qu'après tout, les enfants, ça peut aussi s'élever à deux ! Qu'ils soient donc des pères, et pas seulement des géniteurs !
Comme tu l'as justement dit, tu n'es pas superwoman.
Bon courage !