Réveil en sursaut, ce matin, j'étais en plein cauchemar. Un oeil sur l'heure, 6 heures du mat', non, je ne vais pas me lever si tôt, après cinq petites heures de sommeil. Je me rendors. Enfin, j'essaie. Je me tourne, me retourne. Non, me susurre la petite voix, ça ne sert à rien, lève-toi plutôt...
Je finis par me résigner, et puis après tout, la journée est chargée, autant démarrer tôt. Sauf que mon corps dit non. La migraine me prend et ne va plus me quitter de la journée.
J'arrive chez l'experte-comptable. Qui m'a envoyé un message, hier dimanche, alors qu'elle était en route vers le déjeuner familial. "J'arrête pas de penser à toi, faut dire!" (je précise que c'est une amie, initialement...) Elle s'inquiète. A fait de jolis tableaux - j'avoue, ça me fait chaud au coeur.
On reprend le prévisionnel. Elle ne me dit pas non. Mais me laisse affiner mon jugement. On revoit ensemble les postes, un par un. Il y en a un qui coince sévèrement. Les charges patronales.
Car dans ma petite entreprise, que je devais initialement conduire seule, j'ai rajouté du personnel au fur et à mesure. Deux personnes qui ont montré beaucoup de coeur et de motivation à venir me rejoindre dans cette aventure. Cela m'a donné beaucoup d'énergie et l'impression d'une dimension nouvelle. Sauf qu'à un moment donné, ça coince au niveau des chiffres. L'experte-comptable me regarde, d'un air interrogateur. Elle comprend que j'ai compris.
"Finalement, on revient au projet de base", lui dis-je. Seule aux commandes. D'une TTPE (toute toute petite entreprise). Pas d'un établissement où les serveurs partagent les pourboires. Non, un truc tout minuscule avec une capitaine sans matelots.
Tiens, c'est marrant, on m'a reparlé du joli "Mangez-moi" d'Agnès Desarthe, ce week-end, où la tenancière monte son 'ti restau et dort dedans, en cachette, faute de moyens. Mon interlocuteur m'a dit que ça l'avait fait penser à ma propre situation... Pourvu que je puisse toujours rejoindre mon home sweet home le soir, ça me va bien. Surtout si le fournisseur de légumes est physiquement intelligent.
Bon, je m'égare mais j'entends déjà les "non" des tristes sires qui vont une nouvelle fois tenter de m'alerter. Non, tu n'y arriveras pas toute seule, en salle et en cuisine. Je les rassure, je ne les ai pas attendus pour réfléchir à la question et, pour tout dire, cela ne constitue pas ma plus grosse angoisse.
Bon, ensuite, il faut annoncer cela aux intéressées. Non, on ne pourra pas travailler ensemble, dans l'immédiat. Non, on ne peut pas rêver en grand, pour l'instant.
A vrai dire, une partie de moi s'en doutait, la petite voix de la raison qui m'oblige à me lever très tôt. L'autre voix, plus fantaisiste et rêveuse, imaginait un tel scénario possible. Elle s'est fait chasser d'un grand coup de balai.
Pourtant, ce soir, je ne suis pas lasse comme je l'étais ce week-end. Je prends cela avec (un peu de) philosophie. Si tout se passe comme je l'espère, les choses évolueront et je pourrais m'attacher les services de ces personnes. En attendant, je vais continuer de mener ma barque toute seule, sans m'écouter trop, encore une fois.
Pourquoi répéter ce que j'ai déjà écrit hier? Du fait de ce mail, reçu ce matin. Il provenait de Flore - et non pas Fleur, comme je l'avais nommée lors de notre première rencontre - qui souhaite également se lancer dans une aventure similaire. Elle m'écrivait :
"Je viens de rattraper mon retard sur le blog. Pas évident, tous ces états d'âme et cogitations qu'entraîne la mise en route d'un projet."
Là, j'ai un peu culpabilisé. Je ne suis pas sûre que tout le monde le vivrait ainsi. Je vis les événements avec sans doute trop d'émotions, de sensibilité mais, non, je ne regrette pas un instant de m'être lancée là-dedans, malgré mes doutes (!). Je relativise. J'ai des personnes autour de moi que la vie n'épargne pas, actuellement. Alors, sans minimiser les entraves que j'ai pu rencontrer, j'ai conscience que tout cela est très positif. Et que cette difficulté que j'évoquais hier ne serait que dérisoire pour un tout autre "porteur de projet".
Genre, un homme. Ou même une femme, mais mariée ou en concubinage, une vie équilibrée, la tête sur les épaules... J'ai déjà entendu ce petit "ah, évidemment, si vous n'étiez pas toute seule, on se poserait moins de questions..."
J'envisage donc d'engager un escort boy - que je ne déclarerai pas, comme ça, pas de charges patronales, eh eh eh - ou bien de subir une lobotomie, afin d'éliminer toute trace de cerveau émotionnel. Comme ça, après, plus d'états d'âme à trois sous, je foncerai, comme un boeuf.
Problème. J'aime pas les gros lourds. Pas de raison que j'apprécie d'en devenir un. Anyone for a good solution?
Non, je n'ai pas fumé ce soir. Oui, j'ai simplement envie de finir la journée sur une note optimiste.
lundi 26 octobre 2009
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Une bonne solution ? Euh... oui, non, peut être, on s'appelle, on se fait une bouffe et on en parle.
RépondreSupprimerHeureux de lire quelque chose d'optimiste et surtout, ne changes pas. C'est grâce à ces émotions que tu es vivante et que tu réussiras.
Bises
L'oiseau
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerBah, tu sais, tout le monde est différent, dix personnes placées devant le même évènement auront dix réactions différentes, avec plus ou moins de points communs....t'en fais pas, le tout c'est de savoir ce qu'on est et comment on fonctionne : après on organise sa vie de manière à ce qu'elle nous aille !
RépondreSupprimerJe crois qu'en effet il faut être réaliste, commencer seule au départ, mais je te rappelle qu'au besoin les chèques-emploi-service existent, et que des personnes disponibles, tu pourras peut-être en employer ponctuellement, les jours de "chauffe" ? renseigne-toi ? ça devrait moins te gréver qu'un contrat, et te soulager parfois, peut-être ?
Fies-toi à toi ! tu es la seule à savoir ce que tu veux, tu vas bien finir par le construire !
(mon premier com', c'était çui-là, mais mon clavier me bouffe des lettres, c'était pas présentable !)