La Saint-Sylvestre, et son cortège de clichés, ses cotillons et ses débordements... Nous y voilà donc, et en attendant les douze coups de minuit, je fouille dans ma mémoire... Où je réalise que l'on boit beaucoup, dans mes réveillons, tiens. Pour oublier? Mieux faire avaler la pilule du temps qui passe? Ou juste pour occuper la soirée?
Suis-je bête? Parce que c'est la fête, les gars, les filles, et que l'on est prié de se lâcher! Après, on n'est pas obligé de se mettre minable. Je dis ça, chacun fait ce qu'il lui plaît-plaît-plaît (du moment qu'il lâche le volant, on est bien d'accord). Bon, j'arrête avec mon introduction de trois kilomètres - et à trois balles - je m'égare et je vois des lecteurs déjà perdus en route. Je disais, donc, la Saint-Sylvestre...
Je me souviens d'un réveillon - alors que j'avais 17 ans, je crois - passé dans un bar où l'on servait des cocktails à gogo et où j'ai fini par m'endormir sur la banquette, à la limite du coma éthylique.
Je me souviens d'un réveillon passé à Amsterdam, où la fête a pris des allures tragiques lorsque, dans une petite rue, un type s'est fait tirer dessus, devant nous. Un mouvement de panique plus tard, on a eu un peu de mal à se remettre dans l'ambiance. D'ailleurs, on a fini la nuit dans la voiture, faute d'hôtel et pas le coeur à chercher plus loin.
Je me souviens d'un réveillon, seule dans les rues bondées de New York (je vous en ai déjà parlé), à la fois émerveillée par les rues soudain désertes de Big Apple - bloquées par la garde montée - impressionnée par l'afflux, de tous les côtés, d'êtres - blancs, noirs, jaunes - soudain à l'unisson pour célébrer les douze coups de minuit sur Times Square. Et désespérément triste de ne pouvoir partager ce moment unique qu'avec moi-même (ce que je ne conseille à personne).
Je me souviens des réveillons dans des sous-sols aux lumières blafardes, où la boule à facettes ne pouvait masquer à elle toute seule la tristesse des lieux.
Je me souviens des premiers réveillons, aux menus plus sophistiqués, une musique adoucie et des invités moins nombreux. Comme si le fait de remplacer les Chipster par des noix de St-Jacques et de réduire le nombre de convives marquaient le passage à l'âge adulte.
Je me souviens de ces fêtes obligées, où l'on n'a pas d'autres choix que de faire semblant. De s'amuser, de rire, de danser comme Travolta. Alors qu'en fait, on ressemble à Shrek sur la piste et que l'on a tellement bu que la seule certitude qui nous reste, c'est que la terre est décidément ronde, lorsque l'on se couche.
Parce qu'en fait, le seul truc où on n'a pas fait semblant, c'est de vider le verre.
Je me souviens de l'excitation des préparatifs, à chaque fois que j'ai organisé la petite sauterie. De mon retard, la dernière fois, que j'ai largement contribué à accentuer, en allant déjeuner avec une amie, de passage à l'improviste, au lieu de dresser la table. D'autant plus embêtant que les petites bulles ont ce défaut de rendre la vie plus rose qu'elle ne l'est.
C'est quand les invités sonnent que l'on redescend. Vite.
Je me souviens, malgré cet aspect "fête obligatoire", avoir toujours attendu la soirée, comme si changer d'année allait bouleverser le cours des choses.
Je me souviens d'un réveillon où, lisant le texto d'une copine, je me suis fendu d'un méprisant: "Bonne année, bonne année... mais c'est d'un banal, ça!"
Les copains, limite outrés, s'étaient quand même bien marrés de ma mine condescendante.
Et aujourd'hui, je ne trouve rien de mieux que de vous souhaiter qu'une excellente année, belle, joyeuse, vivante, enthousiasmante, créative et non-conformiste!
jeudi 31 décembre 2009
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J'ai dans l'idée qu'il y aura de ça, en effet ; bonne année la Mouette, prépare des tas de projets !
RépondreSupprimerL'Aventure nous attend ! grosses bises ! :))
J'ai connu aussi tous ces réveillons là, oui, tous ceux que tu décris si bien. J'ai réglé le problème de façon simple : je ne fête plus. Trop obligatoire, trop convenu. Ce qui n'empêche, très belle année à toi, la Mouette.
RépondreSupprimerBises.
L'oiseau
Belle année à toi la Mouette ;-)
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