lundi 7 décembre 2009

J'ai pas sommeil

Ouh la la, je suis décidément de triste compagnie, en ce moment, et je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi de passer du temps avec moi! J'ai l'impression de radoter, de ressasser les mêmes histoires, d'être négative en permanence... Un vrai sape-moral ambulant.

Après avoir brassé beaucoup d'air - euh, déployé toute mon énergie - me voilà là, toute bête, au point de départ. Il y a un an, j'en étais au même point, sauf que j'avais un projet. Là, je ne sais plus, sincèrement. J'aurais envie de ranger tout ça au rayon des souvenirs pour faire du vide dans ma tête et retrouver cette sérénité et ce sentiment de bien-être qui m'animaient alors.

Pourtant, l'issue est tellement blessante et frustrante que je ne peux me résoudre à renoncer complètement.

En fin de semaine passée, lasse, vraiment lasse, j'avais pourtant repris un peu de poil de la bête, envisageant une nouvelle reconversion. Rien à faire, mes songes sont envahis d'histoires de clients, mixeur, gâteaux, passoire, casseroles et fournisseurs. Lorsque je veux m'abrutir devant une série télé, les images de tout ce cirque repassent en boucle dans mon cerveau. Je n'arrive même plus à me concentrer sur "Le Prédicateur" pourtant passionnant, contrainte de relire les mêmes lignes encore et encore, jusqu'à renoncer, éteindre et envisager de dormir.

Je me tourne. Me retourne. Je regarde le plafond. Évidemment, il ne se passe rien. Comme je n'ai même pas de chat pour taper la discut', j'allume la musique, doucement, mais toutes ces mélodies folk que j'adore habituellement me collent plus encore le bourdon.

Je finis par m'assoupir. Et puis, moi qui étais assommée par le sommeil il n'y a encore pas si longtemps, je me retrouve à gamberger, regarder trop souvent l'heure. 1h23. 2h31. 3h04...

Non, j'ai pas sommeil.

Et pourtant, je n'ai envie que de mon lit, comme un signe de dépression.

De triste compagnie, je vous dis. Pourtant, il va me falloir masquer cette mélancolie demain. Je passe devant le comité qui doit m'accorder des prêts d'honneur. Dans le pool du jury, des avocats, des notaires, des chefs d'entreprise, des chargés de mission spécialisés dans la création, la fronceuse de sourcils et, bien sûr, mes amis les banquiers.

Je vais devoir exposer mon projet devant ce parterre de sommités locales. Ensuite, ils vont tous me triturer l'esprit avec leurs questions toutes plus tordues les unes que les autres. Je vais sortir, le temps de la délibération, avant de connaître le verdict.

Deux choix se posent à moi: je joue l'intox et je prétends que les banques attendent l'avis de ce comité pour se prononcer. Ou bien, je raconte le parcours de combattant qui s'offre aujourd'hui aux créateurs d'entreprise, confrontés aux conséquences de la crise - frilosité, perplexité, vous connaissez le refrain.

Je vais improviser, selon mon feeling. S'il reste la moindre chance d'obtenir leur aval, je cache tout le côté sombre qui m'oppresse tellement ces derniers jours. Car, avec un "oui", les banques seraient susceptibles de revenir vers moi. Et je serais prompte à tout oublier.

Si je sens en revanche que le jury partage les doutes de la fronceuse de sourcils, j'expliquerais, calmement, ma réalité. S'ils pouvaient prendre conscience des obstacles chaque jour plus imposants qui ruinent les espoirs de certains utopistes, au moins n'aurais-je pas été complètement inutile...

8 commentaires:

  1. Sois toi-même dans ta vérité.
    D'abord, tout n'est pas fichu, il te reste cette commission... et n'oublie pas cette vieille histoire du mec désespéré d'avoir perdu son billet d'avion. Il allait manquer le RV de sa vie;
    Il est resté à terre et l'avion s'est craché. Les évènements n'arrivent jamais pour rien...
    Cheer up!
    PP

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  2. Pomme a raison, just be yourself. Tu es une battante et tu n'as rien à perdre alors sois toi-même.

    Bises
    L'oiseau

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  3. Courage... Rien de ce que tu as vécu et fait n'aura, de toute façon, été inutile.

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  4. allez ,allez Steph nous sommes avec toi ! jol

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  5. Non, là c'est pour toi que tu te bats, laisse tomber la défense des autres et vas-y pour ton bifteck ! La dépression, c'est une réaction saine tu sais... c'est curieux de dire ça mais si tu veux bien me faire confiance encore sur ce coup-là...

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  6. Vas-y la Mouette !! remonte à l'assaut ! on te le dit, que ce n'est pas fini, c'est juste décourageant ! Lâches pas l'affaire !
    Et si tu cherches un mimine sympa pour meubler tes insomnies, j'ai trois adorables minettes à caser dont hélas personne ne veut et que je n'ai plus les moyens de nourrir....
    Allez, on te soutient !

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  7. Messages bien enregistrés, je pars regonflée à bloc, la fleur au fusil, enfin, vous voyez le topo, hein, et je vous raconte ça vite... MERCI!

    Anne, pour les minettes, supporteraient-elles la vie en appartement?

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  8. à 4 mois, ça doit pouvoir s'adapter....question dans le bon sens : l'appartement supporterait-il une minette ?

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