mardi 27 octobre 2009

Zoé est partie

Elle avait son caractère, ses habitudes. Un appétit gargantuesque.

A l'aise partout, elle a paradoxalement pris de plus en plus peur des autres. Du bruit, du mouvement. Elle effrayait ses semblables et je n'étais pas toujours fière de ses entourloupes. Mais je l'aimais.

Depuis quatorze ans, elle était là, dans un p'tit coin de ma tête. Je lui ai lâchement donné une nouvelle maison, voilà trois ans, parce que je pouvais lui accorder moins de temps, moins d'espace. Mais j'avais toujours à l'esprit son petit manège lorsqu'elle venait se lover contre moi, au creux de mon ventre.

Parfois, elle me rendait folle. Je me souviendrais toujours de nos courses-poursuite, de son regard implorant lorsque je l'avais délivrée, après quatre jours passés dans une armoire. Quand j'étais malade, elle venait me réchauffer. De temps en temps, aussi, je lui parlais, comme à une confidente. Elle me fixait, clignait des yeux et, tournant sur elle-même, se posait là, droite. Sa présence seule suffisait à m'apaiser

Lorsque j'attendais mon fils, voilà six ans, je l'ai surprise à maintes reprises dans le petit lit, sentant instinctivement qu'elle allait perdre le monopole de la tendresse. Ce fut le cas, hélas. Moins présente pour elle, je savais aussi que c'était dans la logique de la vie.

La logique de la vie, comme le chante si bien Charlie Winston, c'est que l'on finit tous de la même façon.

We all kick the bucket in the end.

Zoé est partie ce matin. Ma p'tite boule de poils noirs et blancs. Ce n'était qu'un chat, certes. Mais c'est toujours une page qui se tourne, le sentiment qu'un être, quel qu'il soit, vient de nous quitter et que seuls les souvenirs pourront désormais ranimer notre mémoire.

6 commentaires:

  1. Non, la Mouette, ce n'est pas "qu'un chat". C'était TON chat et c'est normal que tu ressentes de la tristesse. Faut juste pas qu'elle t'envahisse trop et te paralyse. J'en ai eu et perdu, j'ai perdu un chien, aussi et à chaque fois, j'ai été triste. C'est ce qui fait de nous des humains.

    Bises
    L'oiseau

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  2. Cette fois il faut vraiment que je te laisse un post (j'espère que tu m'autorises à te tutoyer). La 1ère fois que je suis venue sur ton blog il y a quelques semaines j'avais du cliquer "par hasard" sur un lien dans une page basket-ball, car en effet comme toi, je suis une passionnée de ce fichu sport depuis 25 ans maintenant. Je pense que j'ai cliqué car ton nom me disait quelquechose, j'ai très vite compris que j'avais lu de multiples articles signés de ta plume dans mon magazine préféré de l'époque ! 1ère chose qui me saute aux yeux : nous portons le même prénom et avons la même passion, rigolo ... mais des Steph qui aiment le basket il doit y en avoir une flopée en France ! Tiens puis j'ai vu ton âge, le même que le mien, 3ème coïncidence.
    Régulièrement je viens prendre de tes nouvelles car j'aime beaucoup ta façon d'écrire et le style que tu emploies, j'ai parfois l'impression que j'aurai pu écrire certains passages. A mes heures perdues et de façon très modeste, j'aime également écrire au sujet de mon sport préféré. Je te trouve d'ailleurs très courageuse d'avoir tout abandonné pour te lancer dans un nouveau challenge ! D'ailleurs à ce sujet, je me disais que c'était l'un des points que nous n'avions pas en commun : je suis piteuse en cuisine !
    Et là, aujourd'hui, je viens rendre visite à ton blog et je tombe encore sur un article que j'aurais pu écrire : tu viens de perdre ta petite boule de poils noirs et blans qui se prénommaient Zoé ! Incroyable ! Je suis folle de chats : il y a une vingtaine d'années j'ai également perdu une petite boule noire et blanche qui se prénommait Zoé, cela m'avait beaucoup peiné. Depuis, j'ai de nouveau 2 chats dont l'une que je n'ai pu m'empêcher de reprénommer Zoé et qui est toujours noire et blanche.
    Bref, un long post sans doute inutile un jour de peine, mais j'avais envie de te faire partager ces hasards de la vie ...
    A bientôt peut-être, Steph

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  3. Merci à tous! Perso, je pense à mon pauvre papa qui m'a annoncé la nouvelle et qui était tellement attaché à notre petite Zoé. That's life...

    Et bienvenue à toi, Steph, cet espace est aussi le tien! c'est drôle, ces coïncidences, ou est-ce à dire que nous sommes si banales (!) que nos vies trouvent forcément des accointances ?! Bon, quoi qu'il en soit, merci d'être sortie de ton silence et merci, aussi, pour ce post, ça me touche et ce n'est jamais inutile! A bientôt, donc...

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  4. Ce chagrin là, je le connais, je l'ai déjà vécu - et plutôt deux fois qu'une. Elle méritait bien ce bel hommage, et ce sentiment de flottement et d'absence devant une habitude rompue, une pièce du puzzle qui manque. La vie reprendra son cours....
    Tu n'oublieras jamais Zoé. Pourtant tu vivras....
    Bises, la Mouette, quatorze ans, c'est bien, tu sais, pour une petite boule de poil....

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  5. Merci Anne, c'est tout à fait ça. J'ai encore du mal à me faire à l'idée...

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