mercredi 14 octobre 2009

Au secours, ils veulent tous m'aider!

J'en ai collé de telles tartines hier soir que je ne me voyais pas raconter TOUTE ma soirée. Ben oui, quand y'en a plus, y'en a encore!

J'avais en effet entouré la date du 13 octobre, car elle allait me donner l'occasion de tester, en live, l'une des animations prévues dans mon établissement. Comment ça, me direz-vous, ton truc, là, qui n'existe même pas?

Voilà quelques mois, j'ai eu l'occasion d'échanger longuement avec une jeune animatrice, pêchue et dynamique, créative et mûre - malgré ses 23 printemps - qui évoquait alors l'idée de créer une association, type loi 1901.

Ma petite entreprise sera finalement une SARL, mais l'idée de travailler avec elle ne m'avait pas quittée. La demoiselle, ludothécaire de son état, organise des soirées jeux, pour les adultes, permettant à un public de tout âge d'aller passer un moment autour d'une table, à jongler avec les dés, les règles et les mauvais joueurs (ou pas, d'ailleurs), dans trois bars de la ville. Et nous avons décidé qu'elle viendrait offrir ses prestations, les mardis et vendredis soirs, dans mon restau-qui-en-est-un-mais-pas-que.

J'avoue, je voulais en avoir le coeur net. Vous vous voyez, vous, jouer à "Pandémie" ou "Excape" le soir venu, plutôt que de rester au chaud chez vous? Eh bien, croyez-le ou non, il y a là un public d'habitués, des étudiants, des jeunes actifs, des quadras... Je me suis immiscée dans une partie et me suis prise au jeu (ah ah) d'emblée, entourée de trois fidèles. Lesquels m'ont dit combien ils étaient en attente de tels endroits.

C'est marrant, ça, la fronceuse de sourcils, elle dit que je m'éparpille. Que mon truc, là, ça va pas marcher. Que je la supplierais de me recevoir, dans quelques mois, lorsque je serais aux abois.

Je crois qui, maintenant?

J'aurais tendance à écouter les clients, mais dois-je faire confiance à des personnes qui m'ont donné, à vue d'oeil, "la petite trentaine"?

Je ne vais pas mentir, j'ai oublié un instant ma ride du lion. Ah, il en faut peu pour être heureux, comme le chantait Baloo. Mais je m'égare.

Bref, entre mon post défouloir d'hier soir et cette soirée ludique et joyeuse, je me suis réveillée avec le sourire, ce matin. Le coup de fil que j'ai reçu ensuite n'a fait que conforter ma bonne humeur. Il provenait de l'une des personnes qui m'a le plus soutenue, depuis le début de ce projet.

Je vous en ai déjà parlé, mais de façon succincte. Christiane travaille pour une asso locale, dénigrée de façon régulière par les grands pontes de la CCI, entre autres. Depuis notre première rencontre, je sens chez elle beaucoup d'enthousiasme et d'investissement personnel. A tel point qu'elle avait repris mon dossier, sachant que sa "mission", commandée par Pôle Emploi, était terminée depuis bien longtemps et qu'elle ne me devait rien. Elle m'a donc inscrite pour le dispositif NACRE, qui offre des prêts d'honneur (oui, à 0% d'intérêt, ça aide) et souhaitait faire de même pour un autre fonds.

Sauf que la chargée de mission perplexe m'a fait comprendre que si je ne présentais pas mon projet (qu'elle juge très froidement, je vous le rappelle) avec SON asso, je serais un peu saquée au moment de passer devant le comité. Christiane l'a eu un peu mauvaise, de devoir ainsi se résigner, mais elle a accepté, dans mon intérêt.

J'ai bien conscience que tout cela est politique et qu'il s'agit de considérations qui me dépassent complètement. On est là dans une lutte de pouvoir pour déterminer quel réseau, dans cette ville, s'avère le plus performant quand on évoque la création d'entreprise.

Cela a surtout renforcé mon idée que certains veulent absolument nous coller dans un moule, alors qu'il n'y a pas de vérité et qu'une entreprise est unique, quel qu'en soit le domaine. Formatés dans cet idéal de restaurant stéréotypé, ces bornés ne peuvent tout simplement pas adhérer à un projet qui se veut ouvert et polyvalent. J'entends déjà les alertes sur l'idée de ne pas trop se disperser. Que je ne me rends pas compte, blablabla.

J'ai eu le temps de structurer les différents pôles. Dont les soirées jeux, qui seront donc l'un des temps forts de ce restau-qui-n'en-est-pas-un.

A moins que... Oui, à moins que l'animatrice ne me lâche. C'est ce que m'a suggéré la chargée de mission, en avalant son tartare de saumon, hier soir. Je peux aussi me casser une jambe, mourir écrasée par le tram ou perdre mon chat.

Finalement, ce qu'elle propose n'est rien d'autre que le risque zéro. Et ça, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire.

3 commentaires:

  1. ça n'a jamais ,existé, le risque zéro ; et bien sûr, le moyen de ne pas se crasher, c'est....de ne prendre aucun risque, mais alors eh bien.....quand -est-ce qu'on vit ? Calcules, vois ce que tu es prête à oser, mesure, et attaque ; sinon comment sauras-tu si ça marche ?
    C'est charmant, ces luttes de pouvoir sous-marines, quand on te lit au moins ça vaut bien un polar, certains jours....
    Mais ça ne me donne guère bonne opinion de ceux qui le détiennent....

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  2. Comment pourrais tu perdre ton chat ... tu n'en a pas !!! Il faudrait dire à cette chargé de mission que la vie n'est qu'une prise de risques permanente, avec son lot de réussite et d'échecs. Sait-elle ce que c'est que la vie cette dame, cachée derrière son bureau, elle qui n'a peut être pas pris de risques depuis longtemps ? Le conseil est une activité professionnelle où l'expertise n'est pas requise ... mais le sait-elle seulement ????????????????????????????????????????????????

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  3. Ben si, j'ai un chat, il n'est pas chez moi, certes, mais chez pô^pa-môman, ça compte!

    Pour le reste, on est d'accord...

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