mardi 1 décembre 2009

Croire en ses rêves, part two

Cela fait partie des anecdotes dont ma maman se souvient parfaitement. Elle était au travail (avantage du jet lag...) lorsqu'elle reçut un coup de fil de sa cadette.

"Maman, j'ai plus de sous, je me suis fait voler ma carte."

Miss Catastrophe était de retour. Ce n'était ni la première, ni la dernière péripétie à mon actif et, considérant que ma chambre avait déjà été réglée et que l'été est parfaitement propice à une alimentation très frugale, ces dix jours qui restaient n'allaient pas me pousser à faire la manche sur les trottoirs impitoyables de Manhattan. J'avais même calculé qu'en mangeant une salade de fruits le midi et le soir, j'aurais de quoi retourner à l'aéroport sans encombres.

Ouf.

Je suis allée piteusement chercher l'argent que ma mère avait eu la gentillesse de déposer à La Poste, en France, pour revenir dans un bureau Western Union, moyennant une commission absolument dantesque. Pas le choix, je n'avais pas un sou, ne serait-ce pour prendre un quelconque métro.

J'ai également fait la connaissance d'un policier au nom français (Henri, je crois), d'origine haïtienne, en fait, qui a pris ma plainte au commissariat du coin. On a disserté ensemble, la scène avait quelque chose de cocasse.

Moi qui voulais prendre un maximum de repères sur les us et coutumes américains, j'étais servie.

Légèrement déprimée, j'avais perdu de mon allant. Rencontré un Victor pour le moins collant, Américain naturalisé qui, profitant de ma vulnérabilité passagère, me parlait déjà mariage (!). Quant à mes idées d'aller m'installer à New York, elles continuaient, contre toute attente, à m'animer. Ni un banal vol, ni les températures harassantes, ni un gars empressé et oppressant n'allaient avoir de prise sur ma motivation.

Parce que, étrangement, j'avais l'impression d'être simplement moi-même, là-bas. Sans artifice. Il y a un phénomène très étrange à New York: point névralgique de multiples tendances, temple des fashionistas, la mégalopole offre dans le même temps une liberté d'être, d'exister, sans jugement.

Et je ne vous dis pas parce que je me baladais en tongs.

Enfin, un peu quand même.

Bref, je déambulais donc en tongs, longue jupe baba et zéro allure glamour, à proximité des Twin Towers (nous étions en 1998...) lorsque j'entends une voix.

"Hey, Miss, come on, wait!"

Encore un boulet, j'imagine.

A suivre...

5 commentaires:

  1. Et tu nous laisse là-dessus ! perverse ! aaaaaaaaaaaaaaaargh ! Mais comment on tient jusqu'à demaiiiiiin !!!!!!

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  2. J'aime beaucoup ton blog et ton écriture !

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  3. La Mouette, c'est vraiment pas sympa de nous abandonner comme ça en plein milieu d'un récit aussi haletant. Anne a raison, comment on tient jusqu'à demain ?

    Bises
    L'oiseau

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  4. Ca, c'est le cliff hanger, hein!!
    A+ alors!
    PP

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  5. @ Anne & l'oiseau: si je vous dis que c'est en 6 parties, vous allez le prendre comment? Pas taper, pas taper.

    @ PP : je prends ça comme un compliment, merci!

    @ Stéphanie: (quel joli prénom...) Merci et bienvenue ici, ça a l'air tout joli chez toi!

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