mardi 15 décembre 2009

Et maintenant?

Drôle de journée, hier. Partagée entre l'idée de brasser de l'air et d'avancer, fatiguée, lasse, tout simplement, j'étais à deux à l'heure. Il faut dire que je me suis sentie coupée dans mon élan : les deux coups de fil avortés pour tenter de joindre Pôle Emploi ne m'ont pas particulièrement motivée, et le ton de la fronceuse de sourcils, au téléphone, ne m'a pas plus boostée.

J'ai de fait reçu la synthèse de la commission, la semaine passée, où l'on me suggère de revoir mon prévisionnel, et de me former. Genre, vous passez un mixte de CAP-BAC PRO cuisine en quinze jours express, et puis vous revenez nous voir.

Concrètement, je n'ai absolument aucune envie (ni la possibilité, d'ailleurs) de suivre une formation scolaire d'un an minimum. Tout simplement parce que je n'ai jamais eu l'intention d'ouvrir un quatre étoiles, souhaitant juste proposer une cuisine maison, simple, saine et gourmande. Que je rêvais d'un lieu où l'on mange, mais pas que.

Et que je souhaitais conduire mon projet comme je l'entendais, pas en y ajoutant une louchée de conformisme et une autre de frilosité.

Je lui en ai parlé, à la fronceuse de sourcils, et puis j'ai évoqué le CDD que l'on me proposait. "Vous savez, cela ne vous garantira pas plus de crédibilité auprès des banquiers." Toujours aussi encourageante, ça fait plaisir.

L'autre solution, c'est de m'associer à "quelqu'un du métier." Un cuistot, en gros. J'en connais un, physiquement intelligent, et un autre, gros lourd, mais, je ne sais pas pourquoi, je sens que ça finirait dans les deux cas en pugilat.

Et puis, l'idée, quand même, c'était que JE cuisine pour les gens. Pas que je passe uniquement les plats (même si c'est sympa, aussi).

Le plus ironique, c'est que cette même fronceuse de sourcils qui m'encourage à retourner aux fourneaux auprès du forçat toqué, m'a conseillée, à la fin de notre conversation, de continuer de surveiller le local que je venais de lâcher. "Au cas où, on ne sait jamais."

Cette fois, à moindre coût, mon projet serait donc validé? Mais madame, tu sais que je ne serai pas plus expérimentée dans deux mois? Que la technique du ciseler-dix-mille-herbes-en-trente-secondes-sans-me-couper me sera toujours étrangère ?

Que je serai la même personne?

Hier soir, j'en riais jaune, avec l'un des formateurs de l'AFPA, présent au comité, qui souhaitait que l'on fasse ensemble un petit bilan. Il m'a laissé entendre que certains jurés, en me proposant ce groupe de travail, avaient en tête des locaux pour moi. Qu'ils me voyaient ailleurs et que, en vertu de cela, ils voulaient m'accompagner. J'ai eu l'impression de perdre le contrôle, là, d'un coup.

Oui, drôle de journée hier, partagée entre l'envie, paradoxale, de procrastiner et d'avancer, vite. Avec cette impression tenace de repartir de zéro, furetant sur le net en quête d'infos quant à ma nouvelle, nouvelle reconversion.

Je vais être claire: je me donne trois mois.

Encore.

Ensuite, je tourne la page.

10 commentaires:

  1. Je comprends combien ça peut être frustrant, la Mouette, mais donne-t-en six, du moins si financièrement tu peux te le permettre. Et si tu tournes la page, ne jettes pas ton projet aux orties, garde-le pour un jour meilleur.

    Bises
    L'oiseau

    RépondreSupprimer
  2. il ne faut pas suivre l'oiseau que dans le ciel, mais aussi dans ses écrits...j'aurais écris la même chose.
    Gardes foi en toi, et pas en les autres, ni de volaille...ton abnégation aura raison de leur négation. Et avec le sourire en plus, comme un ultime affront à leur couardise.
    Bruno. Toujours avec toi.

    RépondreSupprimer
  3. J'abonde dans le sens du Piaf, qui en bon migrateur ne saurais perdre le nord. :))
    Et puisque justement tu veux nourrir les gens "comme à la maison", tiens ça ferait une bonne enseigne, ça, déjà.....
    Ils te voient où les gens de l'AFPA ? car après tout, le lieu, s'il est "bien famé", attire à lui malgré tout...n'oublies pas que les gens parlent ! et que si ton truc a une page ouaibe, tout le meonde trouvera ! "l'internaute des restaus" n'est pas fait pour les chiens !
    Ne te bloque sur rien, ne t'enferme pas dans une idée fixe, la souplesse ^ène parfois loin ! allez vas-y, on reste là ! 6 mois....au moins ! après, mektoub, d'ac !
    Mais ne crois pas qu'on te laissera choir pour autant, d'ailleurs....:))

    RépondreSupprimer
  4. Comme dit Anne, de la souplesse!
    Une idée comme ça...Pourquoi ne pas remanier ton projet en le montant à l'envers?
    puisque ton "inexpérience" culinaire bloque... Propose d'ouvrir, mettons un genre d'épicerie fine ou brûlerie de café, en prenant bien soin de mettre dans ton bail l'extension restaurant.
    Tu commences par servir thé , chocolat, café plus gâteaux, brioches et au fil du temps tu rallonges la carte.
    Puisque de toutes façons tu ne veux pas un restau traditionnel.
    Je ne penses pas qu'un long apprentissage soit exigé pour ce genre de commerce et c'est peut-être une façon de contourner l'obstacle...
    Quoi qu'il en soit, ne baisse pas les ailes..
    PP

    RépondreSupprimer
  5. @ Anne et l'oiseau : 6 mois, sincèrement, ça me semble trop, eu égard à tout l'investissement que ça demande. J'ai besoin de passer à autre chose... mais ceci peut s'avérer également très intéressant aussi, hum hum... Des détails plus tard! A priori, vous ne me laisserez pas choir donc je compte sur vous.

    Aucune idée pour l'emplacement, mais je pense être souple, trop souple même. Sauf qu'à un moment donné, c'est MON affaire (enfin, virtuelle...), et je tiens à en garder le contrôle...

    @ PP: un salon de thé, tu veux dire? Ben c'est à peu près mon projet... Sauf que j'ai rajouté la restauration pour gonfler le Chiffre d'affaires car un salon de thé avec ventes de pâtisseries, boissons et thés/café en vrac, c'est pas très rentable, justement. C'est bien pour les dames qui ont un mari riche pour subvenir aux besoins du foyer, tu vois à peu près le tableau... Y'aurait que moi, ça m'irait, un projet comme ça!

    @ Bruno: Merci, quoi qu'il arrive, c'est long une vie, pas vrai?

    RépondreSupprimer
  6. Bien sûr que non qu'on ne te laissera pas choir ! Ni a priori ni à postériori. Tu penses bien qu'on va te suivre. Nous sommes amis, maintenant, non ?

    Bises
    L'oiseau

    RépondreSupprimer
  7. Pis de toute façon, quoi que tu fasses, ça sera pas ordinaire ! Alors je veux voir ça, moi ! héhéhéhéhé.......:))

    RépondreSupprimer
  8. Pfiou, ça fait un moment que je ne suis pas venue!!
    Ca a avancé ici!!
    Même si là, tu as l'impression de stagner, en lisant les 15 derniers posts que j'ai loupé, j'ai l'impression que tu as bien avancé tout de même.

    Courage!
    Continues comme ça, peu à peu, en n'abandonnant pas!!
    Bises

    RépondreSupprimer
  9. Sincèrement, j'espère que tu ne baisseras pas les bras, et qu'une solution pourra être trouver rapidement.
    Par contre, en visitant des sites internet je suis tombée sur ça et j'ai pensé à toi: http://mompreneurs.over-blog.com/25-index.html

    Je ne sais pas si tu connais, et si ça pourras t'aider, mais sait on jamais?

    RépondreSupprimer
  10. @ Anne et l'oiseau : on est même amis FB, c'est dire! Non, quand même, vous méritez la palme de la fidélité, depuis le temps. "quoi que tu fasses, ce ne sera pas ordinaire", oh la la, encore, encore, j'adore! Non, je rigole, mais bon, ça me requinque, ça...

    @ LMO : Coucou la mite, sympa de passer ici, j'espère que tout va bien pour toi. Oui, ça avance, mais pour l'instant vers le néant... Wait & see!

    @ Floriane: Merci pour ton commentaire et ton lien, que j'avais de fait enregistré dans mes favoris voilà quelques mois. Il y a des exemples qui prouvent que tout est possible! Quant à baisser les bras, je ne sais pas, je prêche le pragmatisme, puisque, de toute façon, je n'ai pas le choix!

    RépondreSupprimer