lundi 21 septembre 2009

L'arroseur arrosé

Au début, lorsque l'on écrit son business plan (mon fameux macaron rose...), on en met des tartines, souhaitant être le plus exhaustif possible. Puis, arrive la case communication. Comment va-t-on attirer les clients? A l'époque, j'avais couché ma petite stratégie sur le papier. J'ai hésité et puis j'ai rajouté une ligne.

"J'ai d'ores et déjà créé un blog pour me faire connaître."

En soi, ça n'a rien de particulier. Si je vous dis que j'avais rajouté l'adresse, vous voyez peut-être où je veux en venir.

Au fil des mois, j'ai été amenée à présenter ce gros pavé à quelques personnes, dont les banquiers. Je me suis fait la réflexion, un jour, de l'intérêt d'avoir noté ce lien. Entre la création et les semaines qui s'étaient écoulées, le blog avait parfois pris une tournure plus personnelle. Je me mettais parfois en difficulté, toute seule, en racontant mes déboires, dévoilant ainsi une face vulnérable.

Et puis, surtout, il me fallait faire attention. Plus question de railler les attitudes des uns ou les petites réflexions mesquines des autres, sous peine de me griller définitivement.

Ceci étant dit, j'ai laissé mon macaron tel quel. Pas de parano, mes six lecteurs n'iraient quand même pas cafter, blablabla. Pour tout dire, j'ai un peu zappé la question.

Et puis, ce matin, j'étais là, à raconter mon parcours, mon projet et mes envies depuis une heure et elle a souri. Elle, la chargée de mission bancaire (j'ai un peu de mal avec le terme de banquière, ça me fait toujours penser à Romy Schneider. Bref). Laquelle, curieuse, a pris le temps d'aller vers le lien indiqué. Et a donc fait semblant de rien pendant une heure, avant de m'annoncer qu'elle me "connaissait" déjà et qu'elle avait envie de savoir qui j'étais, "en vrai".

Là, ça me fait tout bizarre de vous raconter cela car la probabilité qu'elle lise ce post (et les suivants) est grande. Et je ne voudrais pas avoir l'impression de sortir la brosse à reluire. Alors, je vais faire comme si je ne savais rien: en fait, le feeling est bien passé. C'était une banque que je n'avais pas encore sollicitée et j'ai été emballée par l'écoute et la pertinence des interrogations (non, elle ne lit pas, non, elle ne lit pas - c'est compliqué de rester spontanée dans ces conditions, pas vrai?).

Pourtant, ça partait mal. Mon rendez-vous précédent, avec l'experte-comptable, s'était prolongé, le temps que je comprenne toutes les données du prévisionnel. Et que l'on discute, également, de la situation tendue que je risquais de vivre si je ne touche pas au prix du droit au bail.

En fait, depuis samedi soir, j'angoissais à ce propos car cette CAF (non, pas les allocs familiales, mais la capacité d'auto-financement- qui sert en gros à savoir si oui ou non l'entreprise peut honorer ses prêts bancaires et quelle marge elle a pour ce faire, fin de la parenthèse bien lourde), paraît très juste, eu égard à mon chiffre d'affaires que j'ai estimé de façon très pessimiste la première année. A tel point que l'experte-comptable m'avait demandé si je tenais vraiment à présenter un tel prévisionnel, réaliste mais pas très flatteur.

J'avais besoin de connaître le "sentiment" des banques - même si, je vous l'accorde, ce terme, à connotation affective, n'est guère judicieux- donc j'ai pris le document sous le bras, pour courir, en retard et en sueur, à ce rendez-vous. Une heure plus tard, mes joues avaient de nouveau rougi, après l'aveu de la lectrice cachée, mais la boule à l'estomac s'était estompée. J'y crois.

Une heure plus tard, le vendeur du local que je vise m'appelait pour venir aux nouvelles de cette fameuse extraction. Je n'ai pas abordé la question avec lui mais il va me falloir négocier le prix d'achat. J'ai mis cela en suspens sachant qu'une seule chose m'importe, actuellement, c'est de savoir si oui ou non je peux exploiter le local.

Je suis bien allée aux services vétérinaires. Raté. Il y avait une réunion de service. Et un inspecteur directement concerné, en congés. Demain, normalement, je vous raconte le fin mot de l'histoire. Et pas la fin de l'histoire, j'espère.

2 commentaires:

  1. Là, pour le coup, t'as eu du bol avec ta chargée de machin ! Mais peut être devrais-tu créer un site professionnel ou, au moins un autre blog sur lequel tu ne raconterais pas tes aventures avec Jojo. Bien entendu, tu gardes celui-ci pour continuer à abreuver tes lecteurs fidèles de nouvelles de ta vie trépidante.

    Bises
    L'oiseau

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  2. MDR ! ça la coupe, hein ? J(ai aussi fait la même bourde, en indiquant l'adresse de mon blog sur mon CV (rubrique "loisirs"), aucune chance désormais de me faire embaucher par un patron de droite....basta ! M'en fous d'abord, mon blog, j'en suis fière....enfin, un peu.
    Mais c'est vrai, rester "vraie", sans se dire "qui me lit ?", ça n'est pas très fastoche après ça.....!

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