dimanche 31 janvier 2010

Rumeur

Une copine, avec qui j'ai longtemps travaillé, est passée à l'improviste cet après-midi. Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis notre dernière entrevue. On prend donc des nouvelles l'une de l'autre et elle me dit: "j'ai appris que ton projet ne se faisait pas finalement..."

Je le lui confirme, lui demandant néanmoins d'où elle tient cette info. "Oh, c'est machin qui m'en a parlé." Machin, que je n'ai pas vu depuis plus d'un an? "Oui, enfin, c'est Truc qui lui avait dit." Truc, à qui je n'ai jamais dévoilé la chose - et pour cause, ne l'ayant plus croisé depuis près de deux ans -?

Oui.

Dans la foulée, elle m'apprend qu'elle n'a pas osé m'appeler cet été, lorsque l'Ex a fait un AVC. "Tu comprends, je n'ai pas osé: on m'avait dit que c'était un légume."

Ah, ce bruit qui court, cette rumeur qui enfle... Un vrai délice.

samedi 30 janvier 2010

Des petits secrets

Je ne sais pas vous, mais moi, je me demande parfois quel secret peut cacher la personne avec qui je suis en train de parler. Personne n'y échappe. Comme je suis curieuse de nature, je creuse parfois. Mais comme je suis aussi très bavarde, je peux saisir la réticence des interlocuteurs à se confier à moi. Pourtant, contre toute attente, je peux devenir une tombe.

Ce soir, j'ai vu "City Island", joli film sur les secrets familiaux, dévoilant ainsi toutes les aspérités de personnages a priori lisses. Et j'ai imaginé ce qui se passerait si chacun racontait les choses les plus intimes qu'il garde au fond de lui.

Ce serait un joyeux bordel, en vérité.

On a tous besoin de taire certains événements, certaines pensées, certaines envies ou pulsions. Pas seulement par honte, par respect aussi, par pudeur. Par volonté de ne pas nuire aux autres, ou à soi-même. Même sur ce blog, où j'ai parfois l'impression de me livrer plus que de raison, je ne peux dévoiler certains faits.

Le film s'ouvrait sur Andy Garcia et j'ai dévisagé l'acteur en me demandant d'où je le connaissais. Je veux dire, dans la vraie vie. Non, non, je ne suis pas mytho, George Clooney n'est pas mon voisin de palier et je ne tape pas la discut' à Angelina Jolie dans l'ascenseur. Mais là, le Garcia, j'étais sûre de l'avoir déjà croisé.

Un flash. Février 2000. Je couvre le All Star Game de la NBA, à San Francisco (Golden State, pour les intimes), je suis dans les couloirs de la salle, cherchant à quitter les lieux pour rentrer, après une journée longue et exténuante- quoiqu'excitante. Devant moi, un boulet. Il avance à deux à l'heure. J'essaie de le doubler, par la droite, par la gauche, rien à faire, je n'arrive pas à passer devant et dois me résigner à coller mon pas dans le sien. Il doit le sentir, il se retourne. Tiens, c'est Andy Garcia.

Tiens, c'est Andy Garcia ?

Oui, le nabot qui me barre la route, c'est bien Andy Garcia, l'acteur.

J'étais déçue: il était tout petit. La bonne réaction de base, en somme.

En tout cas, j'ai savouré "City Island" et la prouesse de Dédé (je peux me permettre, après tout, je m'étais montrée tellement patiente ce soir-là). Et j'ai trouvé ça drôlement ironique, quand même. Parce que si j'étais tellement pressée de rentrer à l'époque, c'était entre autres pour y retrouver l'Ex, resté à l'hôtel... Or, personne n'était au courant de sa présence à mes côtés, lors de ce voyage à caractère professionnel, sur la Côte Ouest des Etats-Unis. Et, pendant des années, j'ai gardé ça secret.

Et finalement, on réalise que le silence fait autour de certains événements perd de son sens dès lors qu'il n'y a plus d'enjeu. Et que le temps, toujours lui, a nuancé les petites digressions.

Il y a prescription, en somme.

vendredi 29 janvier 2010

Résidus d'une vie

Hier, par la force des choses, l'entretien "à blanc" m'avait replongée dans mon passé. Un rien mélancolique de nature, j'ai eu envie de balayer tous ces souvenirs qui rejaillissaient, pour me concentrer sur l'avenir, et uniquement là-dessus. Inutile de nourrir une quelconque nostalgie, c'eût été stérile.

Sauf qu'aujourd'hui, j'ai senti la nécessité de faire le vide, de trier, ranger, jeter et, pour tout dire, mon appart est un capharnaüm sans nom à l'heure où j'écris ces lignes. J'en suis à devoir enjamber des tas, à droite à gauche car, cette fois, j'ai bien l'intention de faire place nette.

Y'a du boulot, je vous explique pas.

Évidemment, lorsque l'on range, il y a toujours quelques détails qui ralentissent vos bonnes intentions. Oh, je ne parle pas d'une invitation de dernière minute pour aller dîner - et ça, ça ne se refuse pas, hum - qui a pour le moins ralenti mes ardeurs.

Non, ce sont toutes ces marques du temps. Cette carte postale que j'avais oubliée, évoquant un été lumineux, et celle-ci, réveillant une once de spleen. Ces cours d'italien, que j'avais ramenés à la maison, dans l'espoir de m'y remettre un jour. Ce pendentif, dégoté à Londres, me rappelant l'insouciante réalité de mes 18 ans. Ces critiques de bouquins que je n'ai jamais eu le temps de lire. Le flacon de ce parfum que je ne porte plus depuis longtemps, mais que je n'avais jamais pu me résoudre à jeter.

Et puis, bien sûr, ces photos, belles, moches, réussies ou floues, de ces visages encore lisses, de ces sourires naïfs. Celles de ses parents, alors dans leur quarantaine. Celle de ma soeur, alors partie vivre sa vie à Londres. Et puis des clichés où j'apparais, ado souriante, un rien délurée aussi. Je regarde tout ça avec beaucoup plus d'indulgence qu'à l'époque, avec curiosité aussi, tant cette image de candeur contraste avec ma réalité, aujourd'hui.

Cette ado, c'est moi mais je la vois comme une étrangère. Je sais que, derrière le sourire, se cachaient déjà quelques tourments, qu'un mal me rongeait. Pourtant, les apparences n'en laissaient rien paraître. Même sensation au moment de feuilleter les derniers albums, ceux de mon loulou depuis sa naissance. Si loin, si proche... C'est bizarre, j'ai le sentiment d'avoir vécu cela dans une autre vie, où tout me semblait plus doux.

Une vie où je pouvais m'appuyer sur d'autres épaules que les miennes, parfois. Mais où je n'étais pas vraiment moi-même, acceptant des compromis pour le confort que cela engendrait.

...

Je me suis relevée. J'avais des fourmis dans les jambes d'être restée ainsi accroupie, seule dans le salon, et j'ai jeté un oeil à ma montre. Je n'avais pas vu le temps passer. Littéralement.

J'imagine que, dans vingt ans, je me relèverai de la même façon, un peu assommée, riant doucement de la noirceur qui m'avait envahie alors. Je saurai peut-être que cette vague sombre n'était que passagère, que la vie n'était finalement pas si compliquée et que j'avais tendance à trop m'écouter. A trop idéaliser ma vie d'avant, lorsque j'étais pleine d'espoir et de rêves. J'aurai grandi, forcément et mon loulou, en regardant les photos à son tour, trouvera que mon visage était finalement encore un peu lisse.

En attendant, il faut vivre au quotidien ses doutes et assumer le changement que le temps nous impose.

Oui, je sais, il est temps de balancer pas mal de vieux résidus...

jeudi 28 janvier 2010

C'est pour rire

Une journée à faire semblant.

Oui, une journée à faire semblant, tout en restant moi-même.

Drôle de sensation.

Ce matin, je suis retournée au restau, pour y faire quelques fournées de cannelés. Cela n'avait pas vraiment de sens, puisque je fais ça uniquement pour la beauté de l'art, mais bon, ne me demandez pas pourquoi, je n'ai pas détesté. Ces affaires expédiées, j'avais un rendez-vous pour un entretien. Le poste? "Hôtesse service clients", qu'ils le nomment, les pontes de cette institution de la grande distribution.

Quoi? Je suis tombée sur la tête? Pas cette fois, non. Une amie, qui bosse pour cette boîte, m'avait demandé de jouer le cobaye, dans le cadre d'une formation qu'elle suivait, avec quelques-uns de ses collègues recruteurs. Il s'agissait de jouer à la candidate. Pas de décrocher un job, pour de vrai.

Forcément, je suis arrivée les mains dans les poches, sans pression aucune. J'avais vaguement essayé de masquer mon nez rouge mais, devant la difficulté de la tâche, j'avais seulement atténué les traces de ce rhube récalcitrant. Pour le reste, je suis restée nature. Entendez sans doute un peu cash, puisque j'étais là pour permettre à ces personnes de s'exercer, pas pour me vendre, en vrai.

Je me suis néanmoins prise au jeu... Faisant abstraction des cinq "juges", derrière mon dos, chargés d'observer les entretiens. Car oui, il y avait deux tête-à-tête consécutifs, avec des interlocuteurs aux méthodes diamétralement opposées. Lesquels avaient néanmoins le même objectif : voir un peu ce que j'avais dans le ventre.

Ce que j'ai dans le ventre? A l'instinct, je vous aurais dit "rien" tant l'énergie me manquait et pourtant, ces gens-là ont trouvé de la matière. Eux me posaient des questions sur mon parcours passé et voilà que j'étais de nouveau sur le grill, à exprimer mes envies, ma volonté d'autonomie et ma soif d'échanges. Pour de vrai.

Oui, drôle de sensation. D'un coup, les visages croisés dans les banques, ceux de la commission, tout cela m'est revenu en pleine figure et les questions que j'entendais me rappelaient celles que l'on m'avait posées il n'y a pas si longtemps. J'ai compris alors que tout n'était pas vain, que ces échanges qui m'avaient parfois semblé si stériles avaient aujourd'hui un sens. Ils m'ont permis de structurer ma pensée, de savoir où je voulais aller.

Bénéfice du cobaye, on n'a nul besoin de savoir lire dans les pensées, les recruteurs nous laissent leurs impressions, lors du "feedback". J'ai entendu des choses étonnantes, the cherry on the cake étant que j'étais "calme, posée et réfléchie" (ah ah ah). Comme quoi, avoir deux de tension au moment d'un entretien professionnel s'avère judicieux, lorsque l'on est une pile électrique comme je le suis dans la vraie vie.

Je suis ressortie de là un rien étourdie. Je n'ai pu masquer totalement les doutes, tellement prégnants chez moi actuellement, ni ma vulnérabilité, je crois. En fait, le décalage entre le côté clinquant de mon CV - toute proportion gardée, hein, je n'ai ni Bac + 10, ni interviewé Barack Obama, on est d'accord - et l'image que j'ai de moi a dû sauter aux yeux de tous. Ma première interlocutrice m'a simplement dit: "Tirez de la fierté de votre parcours!"

Elle était sincère. Mais c'est avec la même franchise que je l'écris aujourd'hui: je me sens juste une petite chose, en ce moment. Et ce que j'ai fait par le passé ne me définit pas, quoiqu'en pensent les recruteurs. Ce que je vis me conforte dans l'idée que je suis sur la ligne de départ, après avoir remis les compteurs à zéro.

Pas question pour autant d'en rester là. J'arrive sur les starting-blocks. Pour de vrai.

mercredi 27 janvier 2010

Clownesque

Loulou au téléphone avec ses grands-parents:

"Tu sais, papi, j'ai même pas besoin d'un clown pour rigoler, ce soir."

"Ah bon?"

"Ben oui, y'a maman, avec son nez rouge!"

Saleté de rhube.

mardi 26 janvier 2010

Histoire de douceurs

Entre deux éternuements, je me suis traînée ce matin dans un restaurant, pour y préparer des gâteaux. Les sinus bouchés, le cerveau embrumé, j'ai cuisiné tout cela machinalement. A vrai dire, j'aurais été mieux dans mon lit, mais je m'étais engagée à "fournir" du dessert à cette jeune restauratrice, plutôt bec salé, qui n'aime guère préparer du sucré.

Ma proposition est venue au hasard d'une conversation, un soir d'improvisation et, à vrai dire, je ne sais pas sur quoi peut déboucher cette collaboration. Je n'y vais pas pour me faire embaucher. En revanche, c'est un bon laboratoire : et si je préparais des douceurs pour ces restaurants qui en cherchent ? Et si j'étendais l'offre aux particuliers en quête de pâtisseries maison et de cannelés fondants?

Bon, OK, j'ai dit que j'avais tourné la page, tout ça, et que je m'orientais vers l'écriture. N'empêche que mes spatules me démangent et que jouer au marmiton me manque un peu. Je peux le faire à titre personnel, me direz-vous. Sauf qu'avec deux personnes, moi incluse, au foyer, et un loulou moyennement gourmand, vous imaginez la tête de ma balance si je finis le fondant au chocolat et les fournées de cannelés...

Dangereux. Et frustrant, donc.

Je ne me projette pas vraiment, je cherche des compromis. Une façon de concilier quelques passions sans qu'elles n'empiètent l'une sur l'autre. Un moyen, aussi, de reprendre le contrôle sur ma vie un rien dissolue ces derniers temps.

lundi 25 janvier 2010

Vivez libre!


Du plus lointain de mes souvenirs, j'ai toujours cherché la moindre parcelle de liberté. Certes, cela ne m'a pas toujours réussi, en témoigne cette chute de berceau, direct sur le bitume, alors que je n'avais que deux mois (certaines choses s'expliquent, d'un coup, pas vrai?), mais à cet âge-là, je n'avais pas vraiment envie de me faire la malle, j'imagine. Tout cela devait relever de l'accident.

Devenir journaliste, c'était assouvir ma curiosité naturelle, je crois, et puis vivre un peu au gré du vent, sans trop de routine, avec des têtes toujours nouvelles et la volonté de partager des expériences avec des lecteurs -trois, quatre, cinq les jours les plus fastes, mais qu'importe. Lorsque je suis arrivée au sein du magazine pour lequel j'ai travaillé près de quinze ans, j'ai dû me pincer. Je réalisais là un rêve de gosse. Une gosse capricieuse, qui plus est.

Lorsque j'ai quitté ce même magazine, poussée par des éléments que je garderai pour moi, j'ai eu le sentiment de sauver ma peau, et celui, moins agréable, de faire un petit caprice. Pour retrouver cette liberté que je voyais, chaque jour un peu plus, s'éloigner.

La liberté, c'est illusoire. Sans contraintes ni comptes à rendre, elle perd de son sens. Progressivement, tout du moins. En courant après, j'ai l'impression de rester dans la peau de cette gamine capricieuse que j'étais, agissant selon mon bon vouloir et à contre-courant de la vague. Pourtant, aujourd'hui, plus que jamais, c'est l'indépendance que je recherche, cette forme de liberté incroyable où vous seul êtes responsable de vos actes - et en assumez les conséquences.

J'ai pensé à tout cela, dans une salle nocturne aujourd'hui où, luttant contre le sommeil (merci le gros rhube et les quelques longueurs du film*), j'ai suivi, entre fascination et désarroi, le parcours de Léna, interprétée par Chiara Mastroianni dans "Non ma fille, tu n'iras pas danser". L'héroïne, divorcée après l'adultère d'un mari qui continue de l'aimer, s'en sort comme elle peut avec ses deux enfants, vivant selon son rythme et ses états d'âme, comme une enfant capricieuse - elle aussi. Cela lui confère un côté tête à claques, parce que l'on a envie de la secouer en la priant de se comporter en adulte. Et, en même temps, je ne peux m'empêcher de penser que c'est cette part d'enfance qui nous permet de survivre, de nous animer de buts et d'envies et que, sans candeur, on devient juste aigri et revenu de tout.

Tout ça n'est que fiction mais ce portrait de femme divorcée et malheureuse ne m'a pas laissé indifférente**. Je l'ai vécu comme une projection de mes propres angoisses : comment concilier sa vie de maman solo et celle de femme ; est-ce possible d'avoir une vie sociale et professionnelle dignes de ce nom sans altérer les relations avec son enfant ; une mère doit-elle se sacrifier pour demeurer présente, vaille que vaille, pour sa progéniture ; ou n'est-ce pas cette présence absolue qui altère l'éducation (et l'humeur!), au final ?

Tant de questions sans réponse*** (oh, en théorie, les grands principes fonctionnent. En pratique, en revanche...) qui se bousculent régulièrement dans mon esprit et que j'essaie de vivre le plus sereinement possible. Parce que ma liberté, c'est aussi de penser que l'on peut se façonner un mode de vie pragmatique, pas parfait, mais qui correspond à nos convictions les plus profondes.

Tant pis, alors, si ça passe pour du caprice.

* A vrai dire, j'ai piqué du nez. Je crois bien avoir ronflé, même. La honte.
** J'ai plutôt bien aimé ce film, il faut dire. C'est du ciné bien français, évidemment, le truc un peu mou, mais avec des dialogues travaillés et une ambiance réaliste qui rendent le tout crédible.
*** Au moment de publier ce post, Google m'a suggéré, via ses annonces, des cours de philosophie. Est-ce à dire que j'ai endormi tout le monde? Mince, je deviens (de plus en plus) chiante...

vendredi 22 janvier 2010

Poudre aux yeux

Poudre aux yeux, vous disais-je récemment, concernant la création d'entreprise. A la vue de certains chiffres publiés par l'INSEE, je constate que je ne suis pas la seule à être tombée dans le "piège" de ce miroir aux alouettes qu'est la création d'entreprise. Lorsque l'on est demandeur d'emploi et que l'on n'a pas 100.000 euros à investir, je veux dire.

Créez votre boîte, qu'ils disaient. En un an, on a enregistré un bond de 75%, avec plus de 580.000 nouvelles entreprises! On le sait, la majorité des troupes est à classer chez les auto-entrepreneurs (320.000 créations), le reste étant constitué de nouvelles sociétés diverses et variées. Est-ce à dire que la période est propice à la création?

En temps de crise, on cherche de nouvelles ressources, et il semblerait que les Français soient de plus en plus enclins à "se mettre à leur compte". Tout ça est superficiel : pour à peine 50.000 auto-entrepreneurs ayant déclaré un chiffre d'affaires au premier semestre, plus de 200.000 avaient uniquement enregistré leur nouveau statut, sans dégager un quelconque revenu.

Pendant ce temps, la plupart de ces nouveaux créateurs n'envahissent plus les listes de Pôle Emploi. Mais, concrètement, cherchent du boulot. Ambigu, n'est-ce pas?

Dans le même temps, plus de 60.000 entreprises ont fermé boutique entre 2008 et 2009, soit 11% de plus d'une année sur l'autre. Et lorsque je discute avec certains commerçants que je côtoie, je saisis l'étendue des dégâts. Non, la crise n'est pas une vue de l'esprit, mais je crois qu'aujourd'hui, plus personne n'en doute.

Sur cette note joyeuse et optimiste, je vous souhaite un excellent week-end, le mien sera nantais et forcément agréable. On fait avec les moyens du bord, hein!

jeudi 21 janvier 2010

Les possibilités d'une vie

Même si j'ai caressé un temps (lointain!) l'espoir d'écrire pour une revue de cinéma, je ne vais pas me transformer du jour au lendemain en chroniqueuse du 7e art. Non, sans aucune prétention, je voulais juste rebondir sur le thème d'un film - Mr Nobody - que j'ai vu ce soir.

Les choix que la vie nous impose et les multiples possibilités qui en découlent.

Tout ça est narré dans un joyeux bazar, parfois poétique, parfois lugubre, avec l'impression de rentrer, parfois, au tréfonds de notre conscience et de vivre sur grand écran un peu de ce qui anime nos rêves nocturnes. A vrai dire, je suis sortie de la séance un rien chamboulée.

J'ai conscience du caractère vain des regrets. "Et si j'avais fait ça..." "Et si j'avais dit ça..." Et si ma tante en avait, ajouterait le gros lourdaud du coin, bref, vous connaissez le refrain. La vie est une somme de choix qui se présentent à nous, que l'on décide de prendre, ou pas, voilà un bon poncif, me direz-vous. N'empêche, ça ne vous arrive jamais, de penser à la vie que vous pourriez mener - pas forcément meilleure, pas forcément pire, mais différente, inévitablement - si, à tel moment, vous aviez pris une autre option?

Je pense parfois à ce qui ce serait passé si, au lieu de croire aux chimères d'un amoureux italien fou et alcoolique, j'avais regardé autour de moi, et vu le jeune homme qui me tendait une perche - lui qui me semblait tellement plus fade que mon héros d'alors. Ou cédé aux histoires sans lendemain qui s'offraient à moi, au lieu de vivre avec gravité une passion à l'issue désastreuse.

Je pense à la femme que je serais devenue si j'avais contré plus tôt l'insidieuse anorexie qui s'est installée dans mon adolescence, cédant ensuite sa place à une boulimie destructrice qui aura, elle aussi, laissé des plaies.

Je pense à la journaliste que j'aurais pu être, si j'étais restée à La Voix du Nord, et à la vie que j'aurais mené à Lille plutôt qu'ici.

Je pense à l'expatriée que j'aurais pu devenir, si j'étais allée au bout de mes envies new-yorkaises.

Je pense à la lassitude qui m'aurait définitivement envahie, si j'avais continué de travailler dans ce magazine que je rêvais tellement d'intégrer.

Je pense à la marmaille que je pourrais avoir, si je m'étais écoutée, aux week-ends en famille que j'aurais pu passer, au confort de la vie de couple, si je n'avais décidé, un jour, de renoncer à cette vie toute tracée par pur besoin d'indépendance et de liberté.

Et pour supporter mon reflet dans le miroir, aussi.

Je pense à ces vies, à ce destin, pas meilleur. Pas pire. Seulement différent. Voilà pourquoi je ne regrette rien. Nous avons mille possibilités qui s'offrent à nous. Ce sont nos convictions les plus profondes, cette volonté de ne pas se mentir à soi-même, qui tracent notre chemin. Et qui font de nous ce que nous sommes.

Pas meilleur, pas pire que dans une autre vie. Seulement riche de ces expériences, heureuses ou pas.

mercredi 20 janvier 2010

Un prophète

Quoi que je fasse, en ce moment, mon esprit vagabonde toujours par ici, par là, sans jamais se poser. J'ai du mal à me concentrer, tout simplement. Et ce soir, ô miracle, j'ai réussi à me déconnecter complètement pendant deux heures et demie, emportée par le souffle magistral d'une oeuvre comme il en existe peu dans le cinéma français.

Un prophète.

Oui, je sais, j'ai à peu près cent mille ans de retard. Ce bijou de Jacques Audiard est sorti en salles le 26 août 2009 mais, à l'époque, je n'avais jamais réussi à trouver le moment pour y aller. Une histoire de création d'entreprise, un truc de ce genre, vous voyez. J'avais peur, également, d'être déçue, après tout le ramdam fait à la sortie. Et donc, profitant de cette grande idée qu'est le Festival Télérama, où les meilleurs films de l'année passée s'offrent une seconde vie dans les salles obscures, j'ai cette fois sauté sur l'occasion.

Une claque. Je suis restée littéralement scotchée, sans décrocher une micro-seconde. Il y a tout, on suffoque, on a parfois envie de fermer les yeux, et puis, on se laisse entraîner dans ce monde carcéral, on suit Malik dans son apprentissage d'un univers hostile et inhumain, sans pathos, sans cliché. L'interprétation, la lumière, la musique, rien ne manque. C'est sublime, malgré le gris qui domine la pellicule, donnant chair à ces pensionnaires de la Santé.

Alors, oui, ce post n'a aucun intérêt, j'en conviens volontiers, mais s'il peut vous pousser à voir ou à revoir ce chef d'oeuvre, ce sera toujours ça de pris.

mardi 19 janvier 2010

Le jour où j'ai tranché (enfin, presque)

It's time to move on... Le refrain trotte dans ma tête depuis un petit moment, maintenant, mais je crois avoir eu un micro-déclic, samedi dernier. Lamentablement avachie sur mon canapé à regarder les mouches voler, pardon, à visionner, enfin, les deux dernières saisons de Six Feet Under (le résultat est le même, cela dit, au niveau de la productivité), j'ai eu un sursaut.

Je ne pouvais décemment pas hiberner pour le restant de mes jours.

Le premier réflexe aurait été de sortir. Le ciel, bas et gris, a fini de me décourager et c'est donc sur mon ordinateur que j'ai cherché l'évasion. Ouvrir nouveau document, ok, tiens, une page blanche, ok, tiens, tiens, et si je m'y mettais enfin, à ce truc qui me titille depuis si longtemps ? J'ai écrit, un peu, une histoire à trois balles, forcément.

Peu importe. Je comprenais surtout que j'étais en train de me sortir le pied du bourbier.

Restau? Pas restau? Écriture? Ou pas? Avoir le cul entre deux chaises me fatigue et je ne parviens pas à concilier les deux. J'ai besoin de refermer une page pour en ouvrir une autre. Mais il faut aussi en avoir envie et je continuais de m'accrocher à ce minuscule espoir, celui d'aller jusqu'au bout de mon projet. Hier, le directeur de l'association des entrepreneurs, avec qui je suis passée en commission, m'a appelée pour faire un point. Il y avait toujours cette histoire de groupe de travail à régler, la date n'était pas fixée et les concernés de moins en moins motivés, semble-t-il. Au final, un juriste et un expert-comptable se proposaient de m'accompagner, mais le restaurateur prévu avait finalement décliné l'invitation et tout perdait de son sens.

Lentement, j'ai formulé mon sentiment, parce qu'après tout, je n'étais sûre de rien. Je lui ai expliqué mes errements, la peur de me reprendre une claque, d'entendre toujours les mêmes discours, de me lancer de nouveau dans un projet, vainement. Et puis, dans le même temps, j'ai évoqué avec lui l'idée de passer à autre chose, d'assurer dans un domaine - l'écriture - où j'aurais forcément à faire mes preuves, mais avec un minimum de background. Genre, j'assure sans prendre de gros risques... Peut-être. Je ne sais pas. Je ne suis surtout plus sûre de rien, car la voie que je suis en train de choisir n'est pas forcément plus aisée.

Une chose se confirme, néanmoins. Je suis cette fois décidée à, non pas tirer un trait sur cette histoire, mais à m'en servir pour ébaucher une nouvelle expérience. Ma cuisine, je vais continuer de la faire, mais sur des feuilles blanches. A ma sauce. J'ignore si cela sera au goût d'éventuels lecteurs ou éditeurs, mais je saisis l'importance de me lancer, rapidement, comme un pied de nez à ce contrecoup qui m'a empêché de vivre sereinement et d'avancer ces dernières semaines.

Ah, au fait, pour l'histoire à trois balles, je l'ai provisoirement intitulée: "Il s'appelait Jimmy (et autres désastres amoureux)". Vous comprendrez que c'est du vécu.

lundi 18 janvier 2010

Machine grippée (H1Nains)

13h23- "Madame, cantine de l'école Bip, votre fils est fiévreux, il serait bon que vous veniez le chercher."

13h32 - "Madame, bip-bip de l'école Bip, votre fils est mourant, venez tout de suite."

13h43 - "Steph, c'est bip (l'ex). Je pars chercher loulou à l'école. Rappelle-moi."

Pendant ce temps, je bavardais tranquillement avec une amie rencontrée par hasard, sans penser que mon fils pouvait être à ce point à l'agonie.

L'agonie était toute relative, pour le coup, mais, ne le sachant pas encore, j'ai pris rendez-vous avec le médecin. Une quiche absolue, mais il y a urgence. Avec en moyenne dix jours d'attente si je veux vraiment consulter mon référent - qui, lui, sait de quoi il parle- je n'ai pas le choix. Mon fils étant mourant, il pourra peut-être faire quelque chose, sait-on jamais.

Il est sympa, loulou, quand il est malade... Quel calme, soudain. La pile surexcitée laisse place à un petit bonhomme tout doux, image rare et précieuse... Le médecin, lui, le regarde d'un air suspicieux, l'interrogeant sur ses symptômes. Avachi dans son fauteuil en simili cuir, il semble distrait, "moui, moui, des douleurs abdominales, moui, moui, de la fièvre, moui, moui, de la toux, moui, moui, le nez qui coule, moui, moui, mal au bras droit...

"Mal au bras droit? Des courbatures?"

"Ah!" Le mou du genou se redresse d'un bond sur son siège, farfouille dans une boîte, vite, il enfile un bec en papier qui lui donne l'air d'un canard risible - mais blanc, pas jaune, le canard - et jette un masque à mon loulou, un rien surpris.

"Non, vous comprenez, je dois me protéger", qu'il se justifie, le monsieur.

" Euh, il a été vacciné contre la Grippe A, vous savez..." je lui dis, rassurante.

"QUAND? Hein, QUAND?"

C'est marrant, je le sens affolé.

Il s'avère que c'était une rhino-pharyngite. Y'a pas que la Roselyne pour être à côté de la plaque.

samedi 16 janvier 2010

Oui-Oui, les cafards, Tintin & la gnac

Alors, comme ça, je suis cernée par des gens qui lisent ce blog, à mon insu. Allez, je plaisante, j'en ai juste croisé deux récemment, lesquels m'ont un peu coincée. Pour le reste, je continue de poster dans un anonymat certain, et j'imagine la tête de certains internautes lorsqu'ils atterrissent ici, alors qu'ils ont tapé sur Google une requête qui n'a rien à voir avec la choucroute.

Façon de parler.

Comme d'habitude, les recherches concernent la manière d'accommoder "la mouette en cuisine" (un peu de sel? Un soupçon d'anis étoilé?), "les billets pour jouer à la marchande" et "le stritise" - ou son dérivé, "femme qui fait du stritise." En ce début d'année, quelqu'un a cherché le "stripetise d'une jeune journaliste" (j'ai quand même 35 ans, les gars) et un autre à savoir si je "cuisine nue sous son tablier". Je pourrais rétorquer à ces petits curieux: "tu vas avoir des problèmes", puisqu'il y a visiblement des fans du SAV d'Omar & Fred (j'en suis, d'ailleurs). Mais à vrai dire, ça m'amuse.

Enfin, pas autant que les nouvelles requêtes enregistrées depuis le premier janvier. Une maman, désemparée face aux questions existentielles de son enfant, a cherché "le livre des prouts" (recueil assez désopilant, je dois dire). Une autre, souhaitant expliquer le monde dans lequel on vivait, a tapé "oui-oui et les cafards" (je crois pouvoir prétendre avoir répondu à sa requête, la dame ayant eu ici un aperçu de ce rapport difficile entre gens naïfs et rabats-joie extérieurs).

Une personne, inquiète après un drôle de songe, s'est interrogée sur la signification "des rêves d'un oiseau, d'une mouette", tandis qu'une autre cherchait le lien entre mouette et Disney. Digne de Julien Lepers, un curieux a tapé : "je suis tintin mais je ne suis pas tintin, qui suis-je?"

Mais je ne suis pas un personnage de cartoon, moi, mince alors!

D'ailleurs, quelqu'un est venu remettre les pendules à l'heure en demandant : "une mouette mange quoi". Euh, du chocolat, et puis pas mal de légumes, période détox oblige. Quoi, le chocolat? C'est excellent pour le moral. D'ailleurs, je signale à l'internaute hésitant sur l'orthographe de "niac ou gnac" que c'est bien la gnac qui m'a manqué dernièrement.

Mais je rassure tout le monde. Pour trouver de nouvelles ressources, je n'ai pas l'intention de chercher "comment braquer un restaurant." Depuis le temps, vous devriez le savoir, que les caisses des banques sont bien plus fournies que les restaus!

vendredi 15 janvier 2010

Ce drôle de fil

Bizarre, l'humeur. Ce matin, la mienne était bonne, très, même, alors que, fondamentalement, rien n'avait changé depuis hier. Je n'avais pas plus de boulot ou de mec et aucun miracle n'était survenu.

Mais je sais pas, ça allait.

Forcément, on vit les choses autrement, avec cet optimisme béat. Après coup, j'ai compris ce qui m'animait : j'avais un rendez-vous l'après-midi. Un but, enfin, c'est tout ce dont j'avais besoin. Comme au bon vieux temps, lorsque je m'agitais de tous les côtés pour rayer mes tâches d'une liste interminable et avancer dans mon projet.

Je devais en effet rencontrer en tête à tête l'un des membres de la commission, pour discuter de la suite à donner à mes aventures d'apprentie-restauratrice.

Le monsieur était à l'heure et il a mis les choses au clair: nos propos allaient rester entre lui et moi. "J'ai lu votre blog", m'a-t-il expliqué dans un sourire entendu.

Bien. Il sait donc pour la fronceuse de sourcils. Ce que je pense d'elle et ce que j'en ai dit. Hum.

Je respecterai sa volonté et ne vais pas m'étendre sur les raisons qui ont poussé la commission à rejeter mon projet. De toute façon, je les connaissais déjà, et j'en ai touché quelques mots ici. Je note seulement son attention, ses allusions au blog - qu'il avait visiblement pris le temps de lire - ses mots encourageants à mon égard et la proposition de relancer le projet, mais dans le cadre d'une association, cette fois. En loi 1901, je veux dire.

J'avais vaguement exploré l'idée voilà quelques mois, avant de la rejeter. Lui m'assure qu'il est tout à fait possible de lancer l'activité ainsi. Moins risqué. Je l'écoutais, il me posait de nouvelles questions sur ma conception du restau et une drôle de sensation m'a envahie: j'étais replongée, d'un coup, dans mon rôle de chef d'entreprise en devenir. Tout ce que j'avais balayé d'une main ressurgissait. J'étais en train de défendre mon concept, mes idées et je me suis sentie en équilibre sur ce drôle de fil. Un pied devant, vers l'écriture, l'autre pied solidement ancré dans mon projet, quoi que je fasse, malgré cette volonté que j'ai eu de tourner la page.

Nous nous sommes quittés et j'étais toujours de bonne humeur, quoiqu'un rien perturbée. Je devais sourire car, en rentrant, un homme m'a arrêtée : "vous êtes pleine de charme." Interloquée, j'ai cherché la caméra cachée. Pas trouvé. Un pari, peut-être? Je n'ai vu personne aux alentours.

Bah. Lui aussi, visiblement, avait envie de rigoler.

jeudi 14 janvier 2010

C'est la ouate

La semaine passée, j'ai dû faire un appel micro pour retrouver mon loulou, à la FNAC. Je n'ai même pas paniqué, tant je suis habituée à ce qu'il file en douce - une bien mauvaise habitude, n'empêche. J'en connais une qui rit déjà, elle qui m'a vu m'affoler un nombre incalculable de fois, après chaque match de basket, lorsque loulou, tout petit, se faisait déjà la malle, slalomant entre les very important person, pour aller jouer avec ses copains.

Bref, cette fois-ci, après deux appels, je l'ai vu rappliquer, la mine piteuse. Et je me suis dit qu'il avait bien besoin d'une leçon. Donc, hier, je me suis amusée à passer derrière lui, dans les rayons d'un grand magasin suédois, et hop hop hop, maman est farceuse, maman a disparu.

Je le regardais s'avancer et très vite, il a tourné la tête, à droite, à gauche, sans laisser paraître la moindre émotion. Un "Maman?" m'a quand même rassurée. Même s'il connaît le chemin du retour, il s'inquiétait de savoir où j'étais.

Je n'ai pas voulu jouer la sadique. J'ai répondu, sortant de ma cachette. Il a fait une moue, un peu dépité, m'a fixée et m'a sorti, le plus sérieusement du monde : "toi, tu files un mauvais coton".

J'ai ri. Pourtant, il ne croit pas si bien dire.

Je suis dans la ouate, là, bien au chaud, à hiberner et je n'en sors plus. Où est donc l'énergie que je pouvais déployer, où est cette envie de soulever des montagnes avec mes p'tits biscotos?

Perdues dans l'immensité de ma fainéantise.

Une copine, désormais bien occupée, me parlait la semaine passée de ce sentiment qui m'envahit aujourd'hui. Cette sorte de désoeuvrement qui vous pousse à la fois à vous replier sur vous-même, tout en cherchant à tout prix un lien avec la vie extérieure.

Paradoxal, c'est vrai.

A vrai dire, je suis bien contente d'avoir un loulou à amener le matin à l'école, car je suis certaine d'être debout relativement tôt, chaque jour. Mais après, je fais quoi? Oh, je ne m'ennuie jamais, j'ai toujours dix mille trucs à faire, à penser, à trier (c'est ma lubie, actuellement, le grand ménage de printemps. Oui, nous sommes en plein hiver. Et alors). En gros, je passe mes journées à cultiver un énorme dialogue intérieur. A force de sentir les idées se bousculer là-haut, les théories s'entrechoquer et les hypothèses se multiplier, je ne peux nier le fait d'être un peu tordue. Dans le même temps, ça me permet de ne pas devenir complètement folle.

Vous allez penser que je radote, car après tout, j'évoquais récemment cette sensation de néant, de ne plus exister socialement et de chercher un sens à ma vie. Mais c'est bien là le hic: j'ai l'impression (oui, encore une fois) de ne plus rien avoir à raconter. Plus de substance, rien.

Je suis en marge. Et c'est bien ce que disait ma copine: au bout d'un an, elle ne sortait même plus, parce qu'elle n'avait rien à dire. Elle se trouvait inintéressante.

C'est exactement ça.

On peut, je crois, parler - sans exagérer - de phase de dévalorisation.

Ceux qui me connaissent "pour de vrai" souriront sans doute à cette évocation, tant je suis passée maîtresse dans l'art de la dévalorisation, en temps normal. Alors, imaginez l'image que je projette de moi-même actuellement! Un parasite, qui ne fait rien pour que ça change, faute de... de quoi, au fait? J'attends quoi pour me bouger, vraiment? Envoyer des lettres? Prospecter ? Répondre aux annonces?

Faire comme les autres chômeurs, en somme?

Que la directrice de la rédaction de ELLE m'appelle, un beau matin, en me racontant qu'elle a retrouvé par hasard, dans ses courriers indésirables, ma candidature, lancée voilà un an? Et qu'elle veut ABSOLUMENT me rencontrer?

Qu'une maison d'édition apprenne comme par magie que j'ai envie d'offrir mes services?

Qu'un restaurant, sans droit au bail, soit à vendre une bouchée de pain, en plein centre-ville?

Que je retrouve un bout de cerveau? De volonté?

Je ne suis pas utopique à ce point (enfin, j'ai quand même espoir, pour le cerveau et la volonté. Juste une question d'effort, ça, je peux). Je vais me relever les manches. Demain. Ou après-demain. Enfin, bientôt, vous voyez. Juste quelques affaires courantes à régler, un loulou à mettre sur les rails, un groupe de travail à consulter, et puis, je passe aux choses sérieuses.

Enfin, si on veut.

mercredi 13 janvier 2010

Histoire d'échelle

Il s'appelait Joseph et regardait distraitement dans le rétro - tenant par je ne sais quel miracle au pare-brise, sans plier sous le poids des multiples grigris accrochés.

Il s'appelait Paul et lui était plus attentif, âme solitaire mais ouverte, prêt à me faire visiter Big Apple.

Jean-Philippe était mélancolique, Henri s'était résigné et avait fait sa vie ici, à New York, parce que sa famille restée au pays avait besoin de ses émoluments. Toussaint soupirait mais gardait le sourire, poussant plus fort le son de la radio créole. Jean tapotait sa poche, d'un air complice, montrant les bons côtés de la vie américaine.

New York est plein de ces taxi drivers haïtiens, en transit forcé, au départ, qui finissent par rester, vivre et mourir dans cette ville tellement éloignée de leurs racines.

Il fallait les écouter parler de leur village, de leur misère quotidienne, de leur espoir, aussi, qu'un jour, les choses changent, que leurs enfants puissent découvrir leurs origines et eux, retourner sur leur île. Qu'ils n'aient plus à s'exiler pour simplement survivre.

J'ai repensé à tous ces visages un jour, alors que loulou avait dans sa classe un ressortissant d'Haïti, qui accrochait les mots et qui, par sa violence et sa suractivité, énervait instit, parents et élèves. Il a fini par s'habituer à cette nouvelle vie, loin de chez lui, en France. Il a apprivoisé la langue française, s'est assagi, et la douceur de ses traits a peu à peu atténué la dureté initiale de son visage.

L'été dernier, avec loulou, on a croisé ces mêmes traits, en République Dominicaine, où les Haïtiens viennent chercher refuge. Là-bas, ils sont vus comme des pestiférés et le racisme entre les deux peuples voisins n'est pas qu'une vue de l'esprit. Haïti est l'un des pays les plus pauvres du monde et tous les moyens sont bons pour fuir la misère.

J'ai hésité à allumer la télé, ce soir, car loulou se souvenait que son copain, cet enfant si attachant, était né là-bas. Plus de 100.000 morts après le séisme, il ne réalise pas vraiment. Mais il sait que la maman biologique de son camarade était, elle, sur place. Moi, j'ai pensé aux familles de Joseph, Paul, Jean-Philippe, Henri... Tous ces déracinés qui, peut-être, ont continué aujourd'hui de prendre des clients à Manhattant, plus mélancoliques que jamais, les mains sur le volant, mais le coeur plus que jamais ailleurs.

On n'y peut rien. Demain, on parlera d'autre chose, bien sûr. Mais, je sais pas, d'un coup, je me trouvais moyennement décente d'évoquer mes petits états d'âme d'occidentale gâtée.

Une histoire d'échelle, j'imagine.

mardi 12 janvier 2010

Oups

Réveil en fanfare + journée RAS + neige + basket + neige= le temps de ne rien faire ni écrire. Je vous fais donc faux-bond aujourd'hui, mais je ne vous oublie pas...

A demain!

lundi 11 janvier 2010

Sens pratique

Le trottoir est glissant et étroit. Loulou est trop près de la route, je lui demande d'inverser notre place pour qu'il rase les murs et que je fasse barrage.

"Et si les voitures glissent avec la neige et qu'elles butent contre le trottoir, comme ça, c'est toi qui auras mal?"

"Euh, oui."

" Tu préfères que ce soit toi qui aies mal plutôt que moi?"

"Oui."

Silence. Loulou réfléchit.

"Ben oui, mais alors qui me ramènera à la maison?"

Y'a pas à dire, loulou a le sens pratique.

dimanche 10 janvier 2010

Ma petite madeleine

Sans mémoire, on peut vivre, mais peut-on réellement exister? Ce soir, je regarde ces reportages de Zone Interdite - pour une fois, on n'est pas dans le racolage, mais je crois que je dois confondre avec Capital, en fait - qui évoquent la mémoire oubliée de ces personnes devenues amnésiques.

Le constat est terrible, l'impact sur les familles énorme et le blocage palpable. Le débit des interlocuteurs est un peu lent, le regard dans le vague et la souffrance réelle. Ces gens ont survécu à des accidents - de la vie, de la route- mais y ont laissé leur mémoire. Pourtant, étonnamment, certains ont conservé leurs souvenirs de leur vie d'avant. Incapables de raconter le début d'un film qu'ils ont vu voilà quelques minutes, mais se rappelant leur mariage ou la naissance de leurs enfants, trente ans avant.

C'est cela, je crois, qui leur permet de tenir, de s'accrocher à une vie dont le présent n'est qu'absurdité et oubli.

J'ai la chance de ne souffrir d'aucune maladie. Et je chéris cette mémoire qui me permet de nourrir mon quotidien. Cultivant une mélancolie qui me poursuit depuis mon enfance, j'ai à coeur de revivre régulièrement ces souvenirs -bons, moins bons - ces rencontres, fructueuses ou pas. Ce retour volontaire, dans un passé que je ne veux pas idéaliser, me donne un peu de baume au coeur - ou une piqûre de rappel, selon les circonstances.

C'est une sorte de parenthèse que je m'octroie, avant de reprendre pied dans le présent.

Je sais qu'il n'est pas bon de vivre dans le passé. Je ne peux nier une certaine nostalgie, je le concède, de mes premières années insouciantes. Je les revis parfois, simplement en regardant mon fils, lui qui franchit de nouvelles étapes, jour après jour, insolent un instant, candide et touchant la minute suivante. Son étonnement et sa joie de vivre me replongent quelque part dans une cour d'école, à la découverte de nouvelles sensations, de nouveaux copains. D'ailleurs, je le sens attentif dès lors que je lui raconte une histoire de mon passé. Il me demande de répéter, et pose des questions, encore et encore, comme émerveillé que sa maman ait pu ressentir les mêmes choses que lui, aujourd'hui.

Et quand le futur est incertain, c'est bon de se souvenir de l'enfant que l'on a été, de la lueur que l'on avait dans les yeux, tellement curieux de vivre notre vie. Avec cette candeur et cette envie d'apprendre. Et cette gourmandise à croquer la vie qui tend, hélas, à s'éteindre si l'on n'y prête pas attention.

samedi 9 janvier 2010

"Alors-qu'est-ce-que-tu-vas-faire-maintenant?"

J'ai toujours aimé l'improvisation. Hier, en me levant, je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais bien pouvoir faire de cette journée. Les rues étaient sales et boueuses, les mines tristes, le pas des piétons ralenti par le verglas...

C'est là que j'ai failli tomber, déclenchant l'hilarité de mon loulou, juste avant d'arriver à l'école. Au moins, un peu de vie.

Je rentrais donc, toujours soucieuse du devenir de cette journée, et là, je rencontre une première amie. Petite discussion impromptue sur le trottoir glacial, et la question que je ne cesse d'entendre en ce moment, allez savoir pourquoi :

"Alors-qu'est-ce-que-tu-vas-faire-maintenant?"

Hiberner. Ah oui, c'est avec une grande concentration que je m'applique à cette activité, peu productive, certes, mais très réconfortante.

Pas bon.

Travailler. Pas idiot. Salvateur, même. Autre chose?

Écrire. Ah, on touche au but. Donc, forte de ce soudain sursaut, je fouille dans mon ordi en quête d'un texte, commencé il y a quelques mois. Vous le connaissez, il s'agit de ce blog. Je parcours les écrits, me demande comment remanier tout ça, me triture le cerveau- en pensant que l'inactivité ne l'a pas aidé.

Y'a pas à dire. Faut que j'aille prendre l'air. Les trottoirs gris me semblent soudain moins hostiles, tant je trouverai n'importe quel prétexte pour sortir le nez de ce pseudo-projet, dont, soudainement, je ne saisis plus l'intérêt.

Je fais volte-face et j'y retourne. Fuir n'est pas une solution.

Au final, j'ai un peu perdu le fil du temps et noté une légère progression dans l'avancée des travaux. Je crois qu'en tardant, comme je l'avais fait jusque-là, à me lancer dans un autre projet, je ne voulais simplement pas clore le chapitre "la p'tite Dînette".

Le plus ironique dans l'histoire, c'est que je suis allée le soir à l'inauguration d'une boutique, celle que ma copine Blandine a ouverte récemment. Et que, inévitablement, l'un des thèmes majeurs de la soirée était la création d'entreprise. Il y avait là un conseiller de la Chambre de Commerce, mais aussi un banquier - pas forcément très à l'aise, d'ailleurs. Blandine n'a pu s'empêcher de me présenter à eux, comme un dernier effort pour que je garde le contact avec cette réalité-là. Et voilà que je parlais de nouveau de la p'tite Dînette, moi qui avais consacré ma journée à l'écrire au passé.

Personne ne m'a demandé : "Alors-qu'est-ce-que-tu-vas-faire-maintenant?" Une amie de Blandine a même noté mon numéro pour me commander des cannelés (cherchez pas, je me balade régulièrement avec ces petites tueries... la moindre soirée de l'ambassadeur et j'arrive avec mon p'tit colis en alu).

J'ai dû filer à l'anglaise. La journée ayant été pleine de rencontres, j'avais aussi croisé trois autres amis, qu'il était temps que je retrouve, dans un restaurant proche. Le hasard a fait qu'ils avaient choisi un établissement tenu par un couple que je connais (comment ça, c'est alambiqué?). Et pour cause, j'ai travaillé pendant des années avec le néo-restaurateur, dans ma vie d'avant. A la fin du repas, il s'est tourné vers moi:

"Alors-qu'est-ce-que-tu-vas-faire-maintenant?"

La question ne m'a pas agacée. Non, nous avons même fini, bien après la fermeture, attablés - avinés aussi - à refaire le monde, dans la pénombre. A revenir sur les brouilles du passé. A évoquer le présent, entre plaisirs et doutes, et le futur, forcément incertain, mais guidé par l'envie de s'en sortir et la détermination de le faire en toute indépendance.

Il était trois heures du matin lorsque nous nous sommes quittés. Nous étions contents, je crois, d'avoir parlé franchement sans chercher à brouiller les pistes. De nous être retrouvés, tout simplement. Dans le silence ouaté de la nuit, engourdie par le froid polaire, je suis rentrée, l'esprit exalté. "Alors-qu'est-ce-que-tu-vas-faire-maintenant?" ai-je pensé. Avant d'éloigner l'idée.

J'ai toujours aimé l'improvisation, je vous dis.

vendredi 8 janvier 2010

Drôle d'espionne

"Cela va vous manquer, l'écriture."

" - ???"

La voix est assurée, ferme. Teintée d'une légère ironie, me semble-t-il.

"- Vous avez eu une vie mouvementée, ça vous changerait sacrément de rythme d'avoir ce restaurant."

"- ????"

Je dois rêver.

"- Oui, vous aviez l'habitude de bouger, vous avez vécu certaines expériences particulières... "

"- ???????????"

Non, c'est pas possible. Décidément, je regarde trop Dexter. La voix continue.

"-Vous savez, on se documente."

" ..."

Quoi, c'est le FBI? La CIA? Le KGB?

" - Oui, j'ai lu quelques-uns de vos articles."

Un ange passe.

Un autre. Faut que j'encaisse.

Note à moi-même: songer à changer de nom. Être moins débile. Et ne jamais sous-estimer l'adversaire.

Se souvenir que ça devient compliqué d'écrire discrètement sur le web, sans incidence dans la vraie vie.

Préciser que quitte à être pistée, j'aimerais autant que ça serve à quelque chose.

Se demander si l'auteur d'un commentaire un rien agressif posté le 16 décembre - et découvert seulement hier -ne connaissait pas (très bien) le dossier, à tout hasard.

Vous expliquer.

Hier, je suis retournée au combat, un peu. L'esprit bien ramolli, pardon, reposé, les nerfs au calme, le sourire niais aux lèvres, j'ai appelé la fronceuse de sourcils. Oui, je sais, je radote, mais lorsque j'aime bien un personnage, que voulez-vous, c'est plus fort que moi, je m'attache et je n'arrive plus à le sortir de l'histoire.

Et d'autant moins que ma p'tite vie n'est pas un roman, que je ne suis pas scénariste et que je ne peux pas sortir la fronceuse comme Marc Cherry a dégagé Edie Britt parce que la garce blonde de Desperate Housewives lui sortait par les yeux (ce qui n'est pas, ou plus - soyons honnête - le cas).

Non, la fronceuse et moi, c'est une longue histoire, faite de piques et de rabibochages, d'acquiescements et de colères rentrées, de rancoeurs et de reconnaissance. Bizarre, je sais. Il n'empêche que j'ai multiplié ses apparitions ici.

Pourquoi remettre le couvert, alors? Parce que c'est une belle histoire d'amitié qui est née entre nous? Parce que je n'ai rien d'autre à faire? Parce qu'elle-même n'a qu'un dossier sur le feu? Même pas.

Souvenez-vous, la commission devant laquelle j'étais passée m'avait proposé un groupe de travail, lequel ne pourrait être constitué qu'en janvier.

A cause d'une histoire de Fêtes, de gros barbu rouge, de cotillons et ce genre de coutumes, vous voyez.

La dinde était digérée, les dernières coupes de champagne oubliées et la rentrée m'enjoignait à me réactiver. Un jour, deux jours, trois jours, il était temps que je rappelle que je n'étais pas morte, même si, dans mon esprit certes un peu tordu, mon projet l'était. Provisoirement. Ou complètement, selon l'humeur, la météo, le goût du jour... Allais-je devoir faire semblant? Raconter des bobards sur ma motivation soi-disant intacte?

Je n'ai pas eu à me triturer l'esprit très longtemps. Elle lisait en moi. Et pour cause: elle m'a lue.

Littéralement, je veux dire.

Ah, ah, ah. Très, très drôle. Une chance que nous ayons conversé au téléphone. Tout de suite, le rouge cramoisi est plus discret.

Maintenant que j'étais à découvert, autant jouer la transparence. Je lui ai raconté la désillusion, le sentiment d'injustice, et puis le recul, la réflexion, la sensation que l'avenir, s'il n'était pas dessiné, n'était pas forcément si négatif. Et puis on a abordé tout un tas de choses. L'état de cette fameuse conjoncture qui bloque les projets et rend les utopistes plus utopiques et les rabats-joie plus rabats-joie encore. Les risques des entrepreneurs. Les faillites à venir. Et les alternatives à tout ce marasme.

Au hasard, l'écriture.

C'est elle qui avait abordé le sujet, c'est elle qui a souhaité l'approfondir. Comme si elle m'encourageait vers cette voie. Comme si elle n'avait pas de rancune, malgré le portrait peu flatteur que j'avais dressé d'elle. Évidemment, elle m'a glissé deux-trois petites allusions sur mon attitude à son encontre, mais je dois lui reconnaître beaucoup de mansuétude. Au fond, je crois que cela l'a fait rire.

Je me demande même si elle ne serait pas un peu fière d'avoir son rôle-titre.

jeudi 7 janvier 2010

Pas mécontente de la placer, celle-là!

Je sens déjà que le débat vous passionne, au vu du nombre impressionnant de réactions. C'est mou, c'est tout mou, ça! Alors, que les lecteurs qui iront jusqu'au bout de ce post soient salués, je promets de l'imbuvable... Vous jugerez de vous-mêmes.

En pleine recherche, pour écrire ce dossier sur les basketteuses et le sport, j'ai découvert le travail de Claire Carrier, psychiatre et ancienne de l'INSEP. J'ai lu l'un de ses ouvrages et elle m'est apparue comme la personne idoine pour répondre à toutes les interrogations sur les effets du sport sur le corps féminin.

Je l'ai donc sollicitée pour une interview. Autant l'avouer, cela n'a pas été simple de la convaincre. Elle avait déjà été échaudée par un journaliste, auparavant, à qui elle avait accordé beaucoup de temps, et qui avait lapidé ses propos. Je lui ai expliqué que cela serait différent, blablabla... Et un jour, j'ai fini par obtenir cet entretien qui me semblait si fondamental.

L'interview, si elle s'est avérée passionnante, m'a laissé un goût amer. Tout semblait couler comme de l'eau de roche, tant cette spécialiste sait vulgariser l'information. En retranscrivant ses propos, j'ai néanmoins dû élaguer, un peu, car tout cela était fourni, informatif, exaltant, mais l'intégralité aurait pris une bonne vingtaine de pages. C'est donc une interview largement raccourcie que j'ai présentée à mon boss.

Clairement mal à l'aise avec le sujet majeur - l'homosexualité supposée des sportives -, le boss en question a botté en touche. Pas assez vulgarisé à son goût, trop compliqué pour nos lecteurs qui, c'est bien connu, ne pouvaient mettre en route plus de deux neurones simultanément. Ce qui me semblait l'élément-phare du dossier a donc purement et simplement été supprimé...

Lorsque j'ai quitté le magazine, j'ai fait le tri dans mes dossiers, mais j'ai conservé cette interview. Et puisque je suis ici chez moi, eh bien, je la diffuse. Je trouve qu'elle donne un bon éclairage de l'homosexualité dans le sport. Même si, je le concède, elle demande un peu de concentration. Soit.

J'espère juste que Claire Carrier m'a pardonnée, depuis...

Allez, merci aux courageux qui iront au bout.

Claire Carrier
"Ne pas les cataloguer comme homosexuelles"


Psychiatre, auteur de "Le sportif, sa vie, sa mort" (Edition Bayard), Claire Carrier dresse un portrait très noir du haut niveau sportif au féminin. Elle nous en explique les dangers et la façon de s'en prémunir.

Comment expliquer la présence de l'homosexualité au sein de certains sports féminins ?

" D'abord, pour moi, l'homosexualité, ce n'est pas un comportement, c'est une position psychique. C'est être attiré par le même sexe que soi-même. Or, l'attraction, ce n'est pas un comportement ! Le passage à l'acte est autre chose que l'homosexualité, c'est une identité sociale par un comportement. Il y a des gens qui ont des pratiques hétérosexuelles et qui sont très homosexuels. L'adolescence est caractérisée par une période où, garçon comme fille, il y a une perplexité par rapport au développement sexué du corps et lors du premier stade de l'adolescence, on est dans une période de refus de la sexuation physiologique. Dans ce refus intervient une période homosexuelle normale. On préfère être attiré par les personnes du même sexe, on est rassuré. La plupart des filles qui se tournent vers le haut niveau traversent cette période-là alors qu'elles sont dans un contexte où elles sont entourées de filles qui sont non seulement perplexes par rapport à leur corps qui devient femme, mais qui est détourné de son projet féminin par le sport. Et en plus, elles sont grandes. Jusqu'où vont-elles continuer à grandir, quand cette histoire va donc s'arrêter, qu'est-ce que je vais faire et pouvoir faire une fois que j'aurais ma longueur de jambes et de bras définitive ? Mieux vaut retrouver les autres qui sont comme moi, pensent-elles.

Et d'un point de vue physiologique ?

La pratique sportive intensive développe l'appareil musculaire et l'appareil locomoteur, ce qui est une orientation du corps pré-sexuée, qui n'est pas concernée par la différence de sexe. Un cm3 de muscle examiné sous microscope a exactement la même structure chez l'homme et chez la femme. C'est pour cela que je dis que la pratique sportive est un investissement pré-sexué. En tant que tel, cela concerne aussi bien l'homme que la femme. En outre, le développement musculaire, de la puissance et de la force musculaires, est une qualité qui ressort de la virilité. A partir du moment où on développe le muscle et sa puissance, ce qui est le cas dans toutes les disciplines de combat et de ballon, on met l'accent sur la virilisation du corps. Une fois que le corps est virilisé, c'est un atout pour le sexe masculin, et une énigme pour le sexe féminin. Il faut que les femmes restent femmes dans un corps qui a une qualité virile. C'est ça l'enjeu de la sportive. Certaines disciplines ajoutent à cette virilisation, d'autres paramètres qui la renforcent avec des attributs sexués habituels: le rapport à la pilosité - de manière générale, les hommes sont plus poilus que les femmes - et la taille - en général, les hommes sont plus grands que les femmes. Une femme, par sa discipline sportive, voit valoriser deux attributs sexués masculins comme la grande taille et la force physique. De plus, avec le développement musculaire, le corps est inondé d'hormones mâles - d'où une augmentation de la pilosité: même si elles n'étaient pas poilues avant, elles ont un peu de duvet au-dessus des lèvres, parfois les poils du duvet des joues un peu plus développé, elles n'ont pas de barbe, bien sûr, mais elles doivent passer chez l'esthéticienne plus souvent, elles ont la peau plus grasse, des poils pubiens répartis en losange comme les hommes. Ce sont des petits signes d'imprégnation hormonale virile qui sont des signes physiologiques. L'inondation par les hormones du stress et de l'efficacité sportive viennent étouffer l'hormonologie spontanée sexuée. A partir du moment où physiologiquement, le corps dit que cette transformation physique, c'est à dire virile, commence à inhiber la transformation sexuée hormonale naturelle, c'est là qu'il faut dire à tout le monde: attention! Quand cet accaparement de l'hormonologie sexuée par l'hormonologie sportive va jusqu'à arrêter le cycle des règles chez la femme, là, on va trop loin. Mes chers confrères, comme les entraîneurs, trouvent cela génial, estimant qu'il faut leur donner la pilule pour prolonger cet effet. Mais en fait, cela détourne complètement le rapport à la contraception, elles ne savent plus du tout ce que la contraception veut dire, par rapport à la fertilité et les possibilités d'être fécondée. Elles vivent la pilule comme une sorte de dopage. Et c'est une distorsion de l'appréciation de la féminité. Et c'est là que c'est grave. Et dans cette distorsion de cette connaissance du féminin en soi, les sportives ne sont plus des femmes comme avant et évoluent vers une structure d'homme qui leur fait très peur et qu'elles refusent. Qu'ont-elles comme solution affective ? La seule, c'est de se retrouver avec une femme qui vit la même expérience qu'elle et de fonctionner ensemble à un niveau pré-sexué. Donc, on ne peut pas dire qu'elles sont homosexuelles, ce n'est pas vrai, elles sont pré-sexuées! Les jeux érotico-sexuels qu'elles ont ensemble, ce sont exactement les jeux de touche-pipi que les enfants ont avant de découvrir qu'ils sont un petit garçon ou une petite fille. Au moins y a-t-il quelque chose de leur outil féminin qui fonctionne. Il ne faut surtout pas les cataloguer comme homosexuelles parce que sinon, vous leur fixez une identité et du coup, elles vont vraiment le devenir.

Mais les basketteuses sont-elles concernées par l'aménorrhée et tous ces signes virils ?

Elles n'ont peut-être pas d'aménorrhée mais on ne peut pas le voir puisqu'elles sont toutes sous pilule (créant ainsi des règles artificielles). Et en général, elles prennent Diane, qui permet de régler les sécrétions et de freiner la pilosité. Elles sont sous traitement hormonal substitutif. C'est un médicament, la pilule, et c'est pour cela que c'est un équivalent de dopage.

Mais c'est un bouleversement terrible, de subir ces transformations corporelles et d'être taxée en outre dans le même cas d'homosexualité…

C'est beaucoup plus infantile que cela et ce n'est pas immature non plus. C'est adapté aux exigences de la pratique sportive. Une femme grande a énormément de mal à vivre son côté accueillant du féminin parce qu'elle est un peu encombrée par son corps. Elles sont perdues, isolées et ne peuvent avoir de réassurance affective et maternelle qu'en se lovant dans les bras l'une de l'autre. Elles ont besoin de tendresse, que leur corps soit caressé, et pas bousculé, moqué etc. "T'as vu la grande bringue?" "T'as vu celle-là?" On ne peut pas faire un bisou ou caresser la joue de quelqu'un qui vous dépasse comme on le fait dans la vie courante, avec son enfant par exemple.

Les filles ont-elles alors tendance à se refermer sur elles-mêmes ?

Il y a toujours une période de régression et de déni. Et puis, les gens ne sont pas tendres. C'est très dur à vivre mais toujours moins que de se retrouver avec une grande taille dans la nature où tout est problème.

Avez-vous connu également des cas de désordre alimentaire chez les basketteuses ?

Oui, elles font des excès et elles s'en foutent. Elles ne font pas attention à leur séduction par leur ligne, elles sont attentives à l'efficacité de leur ligne musculaire. Leur corps est un instrument et ce n'est pas forcément un objet de désir. Elles-mêmes ne se désirent pas. Elles n'ont pas le dorloter, à le décorer et le cocooner comme les autres femmes peuvent le faire. Elles ont peur de leur séduction entre femmes. Parce qu'il y a des femmes qui ont vraiment la structure homosexuelle, c'est à dire qu'elles sont attirées par les autres femmes. Et il suffit qu'il y en ait une autre qui soit un peu plus féminine pour qu'elles soient la proie des autres, les Atalantes (des Don Juan au féminin). Les stratégies des femelles homosexuelles, quand elles sont attirées par une autre femelle, sont très dangereuses. L'appartenance à un groupe de femme ne se fait pas comme ça. Plus les exigences de rentabilité, de cohésion, du groupe sont importantes, plus les moments de vie ensemble sont denses, intenses et répétés, plus le risque d'interpénétration homosexuée devient évident.

Comment permettre à ces basketteuses qui arrivent au haut niveau d'être préparées à tous les bouleversements qui les attendent ?

Il faut que leur entourage les reconnaisse femme et qu'elle puisse avoir un petit copain en dehors de la pratique sportive. Il faut aussi que les autres acceptent qu'elle ait un petit copain, car il y a parfois une pression épouvantable entre les filles. (…) Pour les filles qui veulent faire du basket à haut niveau, c'est très risqué sur le plan du féminin. Il faut que la fille, mais aussi les parents, le copain, soient avisés et si c'est la passion de la jeune fille, pourquoi pas, mais il ne faut surtout pas l'abandonner dans ce milieu-là. "

mercredi 6 janvier 2010

Affronter les préjugés

Lorsque, jeune journaliste, je suis arrivée à la rédaction de mon magazine, j'ai été rapidement briefée: "dans le basket féminin, toutes les filles sont lesbiennes".

Un a priori? Pensez donc.

Moi, je tombais des nues. On m'a expliqué que la proximité des vestiaires, la vie de groupe, tout ça, ça incitait ces jeunes demoiselles à tomber dans les bras les unes des autres.

C'est marrant, j'ai joué au basket pendant des années, ça ne m'avait jamais traversé l'esprit. Ah oui, mon niveau n'était pas non plus formidable et j'ai donc échappé à cette vie orgiaque - parce que, dès que l'on parle d'homosexualité, c'est forcément ainsi, paraît-il. Hum.

Je ne voyais pas non plus quel intérêt on devait porter à une donnée personnelle (ça fait bien partie de la vie privée, hein? Rassurez-moi) et j'ai donc passé les premières années à couvrir du basket féminin sans m'interroger davantage sur ce fait.

Et puis, un jour, j'ai eu l'occasion - et le bonheur, parce que le sujet était passionnant - de parler de la femme et du sport. Quelles incidences la pratique du basket avaient sur leur vie, comment vivaient-elles leur corps (paru en deux volets, sous les intitulés "Du muscle et du style" et "Le corps à rude épreuve", que ceux qui sont intéressés par une copie m'écrivent sur ma boîte perso!) et ce genre d'interrogations. Et là, je me suis demandé si je devais, ou pas, aborder, la question de l'homosexualité.

Je le devais. Cela fait partie de l'identité de certaines de ces femmes et le nier aurait été hypocrite. Je me souviens de la réaction d'un collègue, qui frétillait d'excitation à l'idée de lire des révélations sur ces basketteuses qu'il côtoyait. J'ai soupiré et en même temps, j'ai compris sa réaction tant les rumeurs circulaient sur le compte de telle ou telle joueuse. Fasciné et curieux, il avait besoin de savoir.

Avant d'évoquer le sujet avec des basketteuses - homos et hétéros, d'ailleurs - j'ai rencontré une psychiatre, Claire Carrier, spécialiste en médecine et biologie du sport, qui a travaillé à l'INSEP -le laboratoire national des meilleurs sportifs français. Son discours et ses théories m'ont offert un nouveau point de vue sur la question et ont éloigné cette peur que j'avais de marcher sur des oeufs. Car, aujourd'hui encore, l'homosexualité dans le sport reste taboue.

Enfin, "dans le sport" seulement? J'aimerais croire que oui, mais les stades et leurs spectateurs ne sont qu'un reflet de notre société intolérante...

A suivre...

mardi 5 janvier 2010

Toi, tu vas avoir des problèmes

Je regardais hier soir un documentaire que je vous conseille vivement, diffusé sur Canal plus : "Sports et homosexualités: c'est quoi le problème?"

Cela n'a fait que me confirmer que, en 2010, nous avions encore un sacré boulot pour faire avancer les mentalités, tant les clichés persistent. Ce qui dérange, en substance, c'est que des sportifs, supposés "virils", puissent être homosexuels, parce que c'est bien connu, les homos, ce sont des filles avec des poils. C'est "La Cage aux folles", avec les plumes, vous voyez. "Si on se dit homo, c'est une faille", assure l'un des témoins.

Pff.

Clovis Cornillac a d'ailleurs eu à ce propos une excellente répartie, perplexe après avoir entendu David Ginola affirmer qu'en "18 ans, il n'avait jamais rencontré d'homosexuels." L'acteur a simplement fait remarquer au footballeur interloqué que tous les homos n'étaient pas forcément efféminés, maniérés et qu'ils n'étaient pas excités de voir ses coéquipiers nus dans la douche. Non, un homosexuel n'équivaut pas à un pervers sexuel. Et une lesbienne n'est pas forcément un garçon manqué.

C'était l'un des grands mérites de ce documentaire. Mettre en évidence - à défaut de les faire voler en éclats - tous les préjugés sur des personnes à la sexualité différente de la "majorité", donner à la parole à des sportifs qui, loin de vouloir jouer les porte-drapeaux ou de revendiquer de façon agressive une appartenance à un groupe communautaire, ont juste envie de vivre comme les autres, sans avoir à se justifier, à se cacher.

Il est évidemment utopique de croire que la société va briller par sa tolérance du jour au lendemain. Qu'elle va accepter, sans sourciller, de vivre sans a priori auprès de personnes dites "différentes". D'ailleurs, il est terrible d'entendre ce terme, pour désigner les hétéros, en anglais: "straight". On est droit lorsqu'on est "dans la norme", forcément déviant autrement.

Ce qui ressort, c'est toute la souffrance que la différence génère. On parle de dissimuler des préférences sexuelles, comme si c'était une maladie. Si certains sportifs assument leur homosexualité, leur entourage, leurs sponsors, surtout, les enjoignent vivement à taire le "problème". Certains, comme la footballeuse Marinette Pichon, montrent une incroyable lucidité et affichent leur détachement. "Je n'oblige pas les gens à voir ce qu'ils n'ont pas envie de voir", affirme l'ancienne capitaine des Bleues, recordwoman des capes nationales.

Elle a compris la force de destruction que le jugement des autres peut représenter. Et a su s'en affranchir.

Pourquoi je vous parle de tout ça? Non, non, je ne fais pas mon coming out. Cela me touche, d'abord, bêtement. Mais cela me rappelle aussi pas mal de souvenirs, dans ma carrière d'avant, dans la presse sportive.

A suivre...

lundi 4 janvier 2010

La théorie & la pratique

C'est compliqué, les résolutions. Tenez, par exemple, cette année. Je me suis fixé des objectifs, comme je vous le disais, et pas plus tard que dimanche, j'ai voulu mettre tout ça en application. Bon, il faisait froid, alors, pour le sport, je me suis contenté d'un rodéo avec mon aspirateur suivi d'un rouler-bouler avec le chiffon anti-poussières. Deux calories brûlées, j'imagine, mais l'intention y était.

Et puis, c'était un beau pied de nez au balai, qui a attendu une journée (aujourd'hui) avant de se réveiller.

Ensuite, j'ai parlé de travailler. Comme ce concept m'apparaît de plus en plus abstrait, j'ai commencé par des choses basiques. Comme un lien avec l'an passé, un atelier cuisine s'imposait. Comme j'avais aussi évoqué l'idée de consacrer plus de temps à mes amis, j'en ai appelé une à la rescousse. Mon acolyte du jour, aussi déterminée que moi à réussir ses macarons, a enfilé son tablier et nous nous sommes lancées dans la confection de ces parfaites tueries - c'est pour le boulot, oh!

Mon four étant plus chaud qu'une baraque à frites, nous avons réalisé après deux tournées foirées qu'il serait de bon ton de le baisser un peu. Non, parce que les macarons brûlés, ça a tout de suite moins de charme.

Parmi mes autres résolutions, il y avait "sourire". Donc, entre deux fournées, on s'est fait "Very Bad Trip" histoire de rire à l'humour potache de cette bande de débiles, partis à Vegas enterrer la vie de garçon de leur pote. Idiot mais efficace.

Ensuite, nous avons été OBLIGÉES de goûter aux macarons, par pure conscience professionnelle. Rien à voir avec la gourmandise. Ils étaient bons. Très bons, même. Avec un sacré goût de reviens-y. Comme je suis très rigoureuse, j'ai dû en engouffrer une bonne dizaine... avant de manger des haricots verts le soir.

Oui, je suis en période détox.

Je sais, je sais, tant de volonté force le respect.

Ensuite, avec mon amie, on s'est dit qu'on irait à la piscine le lendemain, genre, on va mettre en application nos grands discours.

Pas de bol, la vidange des bassins commençait le lendemain, pour huit jours. Je me suis dit que j'irai courir, à la place. D'ailleurs, ce matin, j'ai bel et bien enfilé ma tenue. Le balai et le froid polaire m'en ont définitivement dissuadée. C'est pas gagné, ça.

J'ai alors pensé que j'avais décidément placé la barre très haut. Heureusement, je me suis lancée dans un projet qui me tient à coeur.

Terminer enfin Six Feet Under.

Que voulez-vous, j'aime bien les croque-morts.

dimanche 3 janvier 2010

Chimères

Je suis d'un classique, ces derniers jours! Je fête les Réveillons, envoie et réponds aux voeux et je suis bien résolue à vous parler de mes résolutions pour 2010.

Oh, ça va, hein.

On sait tous à quoi servent les résolutions. Et surtout, quelle est leur issue. Loin, très très loin dans un coin, là-haut, ces bonnes idées vont mourir dans une boîte fermée à double clé qui s'appelle la mémoire.

Mais c'est toujours bon de se faire une petite piqûre de rappel. Parce qu'en estimant que, sur la longue liste que j'ai fixée en janvier, je vais en tenir une par an, je serai parfaite pour mes 126 ans.

Oh, ça va, hein.

D'autant qu'il y a là quelques résolutions que je ne peux pas vraiment contrôler. D'ailleurs, avant de faire les malins, dites-moi donc quelles sont vos propres bonnes intentions...

En attendant, pour 2010, je vais...

... Enfin résister à ma gourmandise (classique, je vous dis)
... Me remettre sérieusement au sport (ultra-classique, même)
... Envoyer paître mon balai
... Me lancer dans un nouveau projet
... Travailler
... Éviter de trop m'écouter
... Expliquer la vie à mon loulou chaque fois qu'il me traitera de "tête d'oeuf"
... M'activer pour que ma vie perso évolue (non, je n'ai pas parlé de Meetic, au secours)
... Me rendre plus disponible pour les amis, ceux que j'ai notamment négligés l'an passé -trop concentrée sur autre chose...
... Réduire mon temps passé sur Facebook
... Alimenter ce blog le plus régulièrement possible
... Sourire

Comment ça, je fixe la barre trop haute?

vendredi 1 janvier 2010

2010


J'sais pas vous, mais Saturne quitte mon signe et il paraît que ça va bien arranger mes affaires. Alors, je vais croire les astres (ben quoi?) et espérer que tout s'éclaircisse. Et surtout, je vous souhaite le meilleur! Merci de votre fidélité...