Dis donc, un peu plus et j'allais laisser filer novembre sans donner aucun signe de vie... Mais que voulez-vous, je découvre un rythme à la fois très cadré, structuré, apaisant et... fatigant. L'impression de courir en permanence, avec néanmoins ces moments off le week-end, sans plus à penser aux mille tâches qui polluent le cerveau, sous prétexte qu'en bossant chez soi, eh bien, on peut bosser quand on veut.
Le week-end, c'est relâche. Et basta.
La semaine, je n'ai plus le temps de rien. Réveil toujours trop tôt, Loulou que j'ai la sensation de déposer et récupérer en permanence, liste longue comme une journée chez Pôle Emploi de trucs à faire pour hier, je suis débordée... Signe que je suis bel et bien dans le mouvement, celui de tous les salariés qui finissent par se plaindre de ne plus voir le jour, mais qui sont trop heureux de voir le soleil décliner, bien au chaud dans leur bureau, et de voir un revenu tomber à la fin du mois, toujours le même. Pour l'instant, ça continue de m'impressionner.
Oui, je sais, je suis impressionnable.
J'ai des collègues sympas. Vraiment. Bon, je suis repérée, à cause d'un rire que j'aurais sonore. Comprends pas. Pas facile de rester stoïque. Les premiers jours, on se tient droit comme un i, on ose à peine interrompre la concentration de sa chef. Et puis, on finit par se sentir mieux, puis bien, tout simplement.
C'est là que la nature reprend ses droits et qu'on oublie cette austérité initiale.
Bon, je ne suis pas certaine d'être encore au top, professionnellement. Je retrouve des automatismes, comme de vieux relents ancestraux, un goût pour la recherche d'infos, pour les coups de fil à l'arrache histoire de vérifier sa source, tous ces petits riens qui faisaient un peu le sel de ma vie d'avant. Cela ne me déplaît pas, à vrai dire, c'est même plutôt agréable d'utiliser ses neurones à d'autres fins que la traduction de syndicalistes. Et au fil des jours, je réalise à quel point ma création d'entreprise, certes avortée, puis ma découverte du monde institutionnel m'aident au quotidien. Comme un fil rouge, comme si ce parcours semé d'embûches pouvait finalement, et contre toute attente, s'avérer logique. Un comble, au vu de ma vie anarchique.
Me voilà donc dans le rang, libérée de cette pression grandissante qui m'empêchait de me projeter voilà encore peu. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, j'avoue, j'hésite encore, je ne sais plus trop bien. Testeuse de vocations? Aventurière de la précarité? Clown ambulant? Pourquoi chercher une catégorie, après tout? J'ignore la place réelle du hasard dans ce parcours, mais cette lente remontée vers le pays "normal" me donne suffisamment d'optimisme pour que je n'aie pas à me mettre dans une case, juste pour me rassurer.
vendredi 25 novembre 2011
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Que de bonnes nouvelles, en somme ! Et nous en sommes ravis pour toi, la Mouette.
RépondreSupprimerDes bises.
Thierry
Ce que tu fais dans la vie ? Tu vis, avec un V majuscule, point barre.
RépondreSupprimerAvec ce temps si court, c'est d'autant plus de mérite de nous offrir un message aussi long ;))
RépondreSupprimerUne belle deuxième moitié de semaine,
sébastien h.
Héhoooo ? y a quelqu'uuuuun ?
RépondreSupprimerbon, Bonne année, la Mouette, on dirait bien que les plumes t'ont repoussé....:)
Bon vent ! :)