Est-ce l'air revigorant du break, toujours est-il que depuis deux jours, je m'imaginais presque sur un lit de fleurs, nonchalamment installée... Sauf qu'au lieu de pétales, je suis tombée sur des roses piquantes. Moi qui croyais naïvement en avoir terminé avec les formalités d'usage depuis mon deuil de la Madeleine, j'ai été replongée bien malgré moi dans ce dédale administratif.
Une façon comme une autre, certes, de tester ses nerfs en période estivale - lorsqu'on se relâche, donc.
La journée, ponctuée de multiples rendez-vous, avait plutôt bien démarré. Le rendez-vous avec la balance, que j'envisageais déjà de traiter de sournoise, s'est avéré positif, la gentille machine m'annonçant que le p'tit vin de pays et les quelques écarts des derniers jours n'avaient pas été fatals et que je n'avais retrouvé aucun kilo perdu depuis quelques mois (et je ne tiens pas à lancer une chasse au trésor pour remettre la main dessus, croyez-moi).
Plus qu'un an et je serai une bombe. * Au moins.
La deuxième étape semblait plus difficile: la banque. Pour trouver une solution, sachant que mon salaire devrait arriver le 15 du mois (ah oui, c'est 3615 mavie, vous étiez prévenus), et que, va savoir pourquoi, Pôle Emploi a décidé de me suspendre tout versement, au lieu d'un petit pécule partiel. Sauf que, petit détail, il semblerait que l'on soit obligé chaque début de mois de payer des trucs, genre le loyer, tout ça.
La dame de la banque, le chômage, elle connaît, son mari en est victime depuis un moment, donc elle a eu suffisamment d'empathie pour que je reparte avec le sourire. Ou à peu près. Un moment, on a ri comme des baleines, lorsqu'elle m'a précisé l'importance de refaire le point le mois prochain. "Ah, mais le mois prochain, y'aura pas de problème", lui ai-je répondu, quasi-hilare, "puisque je n'aurais pas bossé en août!"
Un boulot = pas de sous. La glandouille = des sous. Logique imparable.
Ensuite, direction la sécurité sociale. Ouais, je sais, vous enviez ma vie et mon quotidien. Que je vous explique, quand même, les raisons de cette escapade inouïe : Hier, parmi le courrier que je triais, je suis tombée sur trois lettres d'une mutuelle, avec le petit logo qui aurait dû m'alerter: RSI. Reste ou Saute Immédiatement, ça veut dire, je crois. Ah les cons, me suis-je dis en prenant mon plus bel air coluchien, ils n'ont pas vu que mon auto-entreprise avait rendu l'âme et que je ne suis plus TNS (travailleur non salarié), encore du gâchis de papier, ça!
Je me suis davantage inquiétée en lisant qu'ils avaient modifié mon dossier et que je suis donc désormais affilée à leur couverture de santé, et non plus à la caisse primaire, comme tout bon salarié (et tout bon chômeur anciennement salarié) qui se respecte. Bah, une formalité, j'imagine. J'appelle la mutuelle en question. Qui m'explique que je suis bel et bien rattachée à leurs services, maintenant que je suis radiée du RSI. Mais non, ma bonne dame, je dépends de la CPAM, pensez donc, j'en ai tapé du compte-rendu au kilomètre pour être assurée tout bien comme avant! La dame en est soulagée visiblement, m'affirmant que "tant mieux, parce que nous, on rembourse rien, ou quasi, comme frais."
Bref, me voilà partie pour demander une attestation de couverture de santé à la caisse primaire. L'affaire de deux secondes, j'imagine. A l'accueil, je tombe sur un monsieur, au physique pas déplaisant ma foi, à qui j'explique ma situation, qu'il va régler en deux cuillers à pot. Bah non, raté. Il me parle de quotas d'heures en tant que salarié. Je lui parle de mes missions. "Ah, de l'intérim, si si! C'est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup."
Monsieur est mélomane. Le casque doré de France Gall en moins. Hum.
En tout cas, je remercie les dieux institutionnels d'avoir bafouillé sur les bennes à ordures et autres maisons de retraite, ils vont me permettre de retrouver ma couverture santé. Sauvée!
Enfin, pas tout à fait, monsieur mélomane m'indique le chemin de la grande salle, là, où les "bip" retentissent pour sortir les gens de leur torpeur. De mon côté, pas de risque que je m'endorme, mon voisin aime visiblement le côté "homme des cavernes" si je m'en réfère à son odeur corporelle. Ouh, faut s'accrocher. Pour éviter de tomber dans les vapes, je m'empare du magazine oublié sur la table, et là, je trouve la situation drôlement comique : avec ma mémoire d'huître, je réalise que le "Santé Active" que j'ai dans les mains est la publication pour laquelle j'ai postulé... hier (en tant que rédacteur en chef, ouais, ouais, je sais*). Je me disais bien que la CPAM et moi, c'était une histoire forte qui s'engageait...
Bon, je vous passe les détails, je suis repartie bredouille, toujours couverte par le régime du RSI, pour trois malheureux mois d'auto-entreprise, et je prie donc pour ne pas me casser une jambe (et espérer que loulou n'invente rien, au loin sur sa plage).
La journée s'est poursuivie, toujours ponctuée par mille et une choses à régler pour hier, avant le dernier rendez-vous, au restaurant pour lequel je vais travailler ces trois prochains jours. Derniers pointages, petites vérifications pour assurer les arrières et remise des clés, me voilà de nouveau chef* jusqu'à dimanche inclus. prête à rembarrer le prochain râleur qui osera me gâcher ma récréation.
Ça tombe bien, je n'étais pas sûre de continuer à vous passionner avec mes histoires à trois sous de sécurité sociale...
* Dois-je préciser qu'il s'agit de quinzième degré?
jeudi 5 août 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Pour le 15ème degré, on avait compris. Les administrations françaises me déconcertent de plus en plus. Y a des jours, t'envierait presque les SDF d'en être dégagé....(37ème degré.)
RépondreSupprimerHi hi hi!!
RépondreSupprimerCe que j'aime chez toi, la mouette, c'est que tu arrives à nous captiver en parlant de la CPAM!!! C'est ps donné à tout le monde quand même! Profites bien de ces 3 jours!
Ouais. Ouais ouais ouais. Comme qui dirait, ces trucs sensés nous simplifier la vie ne font au final que passer leur temps à nous l'embrouiller... Ici, j'ai fini par renoncer à le raconter tellement ça ne me fait plus rire. Enfin comme dirait le monsieur d'un organisme du même acabit à mon comptable : "ah oui, ça simplifie la vie de passer par nous pour ne pas se casser la tête avec les démarches, mais ça n'exonère pas de connaître les subtilités du droit social". Mon comptable, il en rigole encore.
RépondreSupprimer