samedi 29 janvier 2011

Le bien et le mal

J'ai un scoop, les zamis.

Je suis manichéenne.

J'ai eu cette révélation, ce matin, alors que je faisais mon yogging (Poelvoorde, sors de ce corps). Bon, je savais combien j'étais entière, ce qui m'a valu quelques, hum, déboires par le passé. Mais en fait, il suffit que je me mette en mode ascétique pour trouver que, quand même, c'est vachement bien de travailler le week-end, de suivre une diète stricte, de courir par moins douze.

Et que ce serait vachement mal de sacrifier ce temps sans Loulou à faire (un peu) de shopping et à s'envoyer deux ou trois carrés de chocolat en passant.

En gros; difficulté = bien; douceur= mal.

Ouais, j'suis détraquée et si je ne vous resitue pas le contexte, vous n'allez rien comprendre - on me dit que vous ne me comprenez plus depuis un moment. C'est normal.

Alors, petit flash-back. Il y a un an, environ, frappée par le syndrome hivernal (un peu) et par le revers retentissant de ma p'tite entreprise (beaucoup), je sombre. Je relâche l'effort. Envolées, les bonnes intentions, l'hygiène de vie bien comme il faut... En allant chercher Loulou à l'école, je me demande alors ce qu'on va bien pouvoir faire en rentrant. Un gratin, tiens, ça me réchauffera.

Bref, au sortir de l'hiver passé, le constat était accablant : j'étais déprimée ET grosse. La classe. Un sursaut plus tard, j'ai repris le contrôle et décidé que c'en était fini, cette carapace, que je n'étais pas une tortue et que je n'avais à me protéger de personne (enfin, des cons, mais y'a d'autres moyens pour ce faire). J'en avais assez, aussi, de stagner dans ma ville, et j'ai décidé de retrouver mes racines, de m'envoler vers Nantes. Cette décision m'a soulagée, boostée aussi, et je me suis sentie pousser des ailes. Petite diète aidant, je me suis aussi délesté de sept kilos au passage (3615 ma vie, on est en plein dedans!). J'ai compris à quel point tout était lié et que c'était aussi une façon de déposer mes casseroles.

Je ne dis pas que tout a été facile. Mais au final, j'avais l'impression d'avoir retrouvé une forme humaine et une énergie à toute épreuve.

Après trois mois passés dans ma nouvelle vie, je savoure la sérénité que je ressens régulièrement. Tout me semble plus facile, désormais. Sauf que j'ai relâché l'effort. Est-ce l'effet cocooning de se retrouver sur le chemin de son enfance? Près de pôpa-môman? Toujours est-il que j'ai pris trois kilos. Donc, nouveau triturage de méninges (et de gras). Je fais l'autruche, ou bien ? Je me dis que, de toute façon, on s'en fout, c'est l'hiver, on n'a qu'une vie... ou bien que c'est quand même dommage d'avoir fait ces efforts pour rien?

Pourquoi je vous parle de poids? D'une simple question d'apparence ? Parce que, comme je vous le disais, tout est lié. Je sentais chez moi un relâchement depuis quelques temps. Une flamme un peu éteinte, l'impression que cette énergie qui m'avait portée depuis quelques mois avait laissé place à une forme de résignation.

Et ça, c'est mal.

J'ai juste songé à ce qui m'avait aidée, voilà quelques mois. Reprendre le contrôle des opérations, ne pas subir mais agir, vivre sereinement et trouver un défouloir. Et me voilà donc intronisée queen of the yogging et soupe à volonté (avalée à 18h54, sous la pression d'un estomac criant grâce). Comme si j'avais besoin de me faire un peu mal pour me faire du bien, genre.

Bon, demain, je fais une petite entorse à ce nouveau règlement intérieur : y'a galette des rois. Mais c'est pour la bonne cause: je veux souhaiter la bienvenue à mon nouveau voisin. Qui est (décidément) physiquement intelligent.

Quoi, c'est mal? Si on peut plus être accueillant, hein...

2 commentaires:

  1. Nous te suivons parfaitement (sauf quand tu cours) et je te comprends très bien. C'est vrai, parfois, c'est bon de se faire du mal pour se faire du bien. Mais fais quand même gaffe, faire du yogging par temps trop froid, c'est un coup à attraper du mal. Et, couchée sous la couette, tu ne pourras guère poursuivre tes efforts surhumains.
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  2. " Reprendre le contrôle des opérations, ne pas subir mais agir" ----> C'est exactement ça qui marche ! En voilà, une idée qu'elle est pleine de bon sens ! Bravo, la Mouette ! Attention toutefois à ne pas vouloir TOUT ou TROP contrôler....et au sentiment de puissance que ça donne ! c'est comme ça que certaines oublient d'arrêter leur régime avant l'étape "rescapée des camps"...:)
    On se sent mieux dans sa peau, quand même, avec en moins les deux ou trois kg d'édredon qui nous ont aidés à passer l'hiver - et donc, on est mieux dans sa tête, et mieux dans sa vie.
    Je me demande ce que ça va t'inspirer comme élan créatif, ça....:)

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