jeudi 13 octobre 2011

La surface de l'eau

Une vilaine peau, reflet de mon stress, l'impression d'être un paquet de nerfs sur pattes, des fringues qui ne vont pas, mais pas du tout ensemble et le sac-poubelle qui déverse son odorant contenu dans le couloir...

C'était pas gagné, ce matin.

Pourtant, je sentais en moi brûler la flamme. Celle de l'espoir, du renouveau, de l'envie, toussa. Que des choses positives. En ramassant avec mes mains, récemment brûlées par du destop (j'ai une viiiiie, je vous jure...), les feuilles de thé répandues sur tout le carrelage, j'ai eu comme un doute. Et puis, allez, j'allais jouer ma carte. Après, ça ne dépendrait plus de moi.

Voilà un an, à quelques jours près, que j'ai décidé de me remettre en mouvement sérieusement, en déménageant à Nantes. J'y ai retrouvé, comme je l'espérais, l'apaisement qui me manquait tant, des racines plus profondes que je ne l'imaginais et, globalement, ma joie de vivre. Oh, des doutes, il y en a eu, beaucoup. De cette envie d'indépendance qui me tenaillait, je suis repassée à celle d'un cadre plus structuré, plus rassurant évidemment.

Ceux qui m'ont suivie ici pourront penser que je renie ainsi toutes mes prises de risque pour revenir dans un conformisme certain. Peu importe, la décision était mûrie, je ne voulais plus bricoler. Je voulais redonner du sens à ma vie pro, la teinter d'ambition. La saltimbanque a vécu, je crois...

Donc, avec mon sopalin dans les mains, je songeais ce matin qu'il suffirait d'un entretien pour que tout bascule. Pour ne plus attendre d'aléatoires missions, pour ne plus calculer que 0+0 font bien 0, pour ne plus hésiter lorsque l'on me demandait ma profession. Pour ne plus me sentir en marge. Pour donner un sens à ma vie professionnelle. Pour avoir une vie sociale et ne plus maudire le bébé qui, dans un appartement voisin, ne cesse de pleurer, pendant que j'essaie de travailler.

Entre autres.

Je songeais à ce poste qui, non seulement arrivait à point, mais surtout, n'avait rien d'alimentaire. Car, petite cerise sur le gâteau, non seulement, il ne s'agissait pas de faire le larbin, mais en outre, le job promettait challenge et adrénaline, découverte de terrains nouveaux et travail en équipe...

Là, je me suis redressée. Le sol était propre et j'ai eu envie de me pincer pour y croire (pas à mon sens inné du ménage. A l'opportunité de ce job. Vous suivez, ou bien?).

Ensuite, tout s'est passé très vite. J'avais le trac, oui, mais je me suis sentie à l'aise d'emblée. Et puis le boss a abrégé l'entretien. J'entendais déjà le fameux "on vous rappellera", quand il m'a signifié qu'ici, on se tutoyait. Et que si je pouvais être sur le pont lundi, eh bien, ce serait parfait.

Là, j'ai bien pensé à me pincer de nouveau mais j'ai opté pour le stoïcisme. Enfin, presque. J'ai senti le rouge me monter aux joues. Je l'aurais bien pris dans mes bras, mais j'ai songé que ce n'était guère de circonstance. Je crois que je mûris, y'a pas à dire.

Voilà. Il y a trois ans, en octobre 2008, je fermais un pan de ma vie. Et me voilà, après une longue traversée peuplée de rencontres particulières, d'horizons nouveaux, d'apprentissages parfois cruels, parfois extraordinaires, à en ouvrir un autre.

Oh, il y aura d'autres obstacles, d'autres états d'âme, des jours de moins-bien, forcément. Mais là, j'ai juste envie de savourer le moment. De penser à tout ce qui va changer. J'ai l'impression d'atteindre la surface de l'eau après une longue, très longue plongée et de reprendre, enfin, une sacrée bouffée d'oxygène.

Je suis heureuse, tout simplement.

5 commentaires:

  1. Félicitations ! je suis drôlement contente pour toi, et je me dis qu'un jour, il y aura peut-être aussi enfin quelque chose pour moi ? :)

    La vie de bohème, c'est pas tout les jours si excitant que ça ; au moins, t'as essayé des choses, t'auras pas tout perdu ! Y en a tant qui resteront avec des "peut-être que j'aurais pu".....t'as eu du courage, de la pugnacité, des coups de chien et des embellies.

    Et tu vas avoir une vie nouvelle à dévorer, maintenant. Ah, c'est formidable !

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  2. C'est super de te voir heureuse, ça fait vraiment plaisir. Parce qu'effectivement, depuis le temps qu'on te suit, on t'a connu des hauts et des bas. (euh, ça fait pas trop bisounours, tout ce que je raconte, là ?) Ouais, enfin bref, on est heureux pour toi !
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  3. Je te suis de loin mais je te suis...
    Je suis ravie pour toi et ton loulou.
    Félicitations.
    Je t'embrasse.
    Nadine

    PS : ne nous oublie pas, on adore te lire !

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  4. Merci pour vos messages qui me vont droit au coeur en cette veille de "rentrée"! Parfois, le monde de Bisounours, ça fait du bien, tu sais, l'oiseau, une pause avant de repartir au front! Anne, je te souhaite de connaître ce même soulagement, et merci de m'avoir toujours suivie ici. Nadine, pas de souci, ce renouveau m'a donné envie d'écrire de nouveau, j'espère bien alimenter cet espace, même si les personnages vont quelque peu changer, j'imagine. Enfin, Tweet, merci ma belle, ça fait du bien de se poser un peu;)

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