lundi 7 février 2011

D'autres vies que la sienne

Bon, j'ai mis un peu de côté mes élus pour revenir sur le manuscrit de Poney. Et je vous assure, j'ai l'impression de passer ma vie sur Wikipedia... Ah, je peux frimer d'avoir rencontré Michael Jordan et quelques autres stars (euh... le meilleur boulanger du coin, ça compte?). Je suis une petite joueuse à côté d'elle. Au fur et à mesure des pages, je redécouvre un univers un rien suranné, peuplé de musiciens de renommée internationale, de concertistes, de peintres (elle a consolé Marc Chagall sur les marches d'un escalier, excusez du peu), de designers top-moumoute - dont certains que je découvre, je l'avoue, au fil de mes pérégrinations sur la toile - et autres saltimbanques du genre Robert Mitchum ou Jacques Tati. De menu fretin, en somme...

C'est ce qu'on appelle une vie pas banale.

A l'écouter, à lire ses écrits, je m'aperçois qu'elle n'a jamais rien eu d'une groupie. Elle est rentrée dans ce monde un peu "comme ça", parce qu'elle y était prédestinée, sans doute, mais surtout parce qu'elle a pu elle-même déployer ses talents et les exploiter dans un monde artistique qui ne l'impressionnait pas plus que ça. A mon âge, elle ne tapait pas du kilomètre de délibérations, elle. Elle était déjà mariée pour la deuxième fois et explorait toutes les possibilités que la vie, New York et ses mains en or lui offraient. Sans tabous ni barrières.

Je l'ai déjà écrit, mais cette femme est remarquable. Je n'ai pas envie de la décevoir et je ressens cette pression, à chaque fois que j'ouvre mon document pour reprendre ses mots, leur donner une vie nouvelle, une structure autre et une trame un rien différente. Qui suis-je pour ainsi parler à sa place? Ah, oui, je suis son nègre. Et croyez-moi, face à un personnage de cet acabit, on n'a aucun mal à rester à sa place, justement. Dans l'ombre, bien tapie.

En se disant, quand même, qu'après ce manuscrit, on va peut-être finir par s'y mettre sérieusement, à cet autre projet qui nous taraude. Celui d'user ses mains sur le clavier et de se lancer, enfin, dans la grande aventure. Du people, il risque d'y en avoir peu, pour le coup (la baguette du boulanger, quand même, elle tue sa mère, je vous dis pas), mais des petites gens, ça oui, ça ne manquera pas.

On fait avec les moyens du bord, pas vrai?

2 commentaires:

  1. Et quand Colette écrivait "Sido", elle n'en parlait pas, des petites gens ? hein ? et pourtant, c'est encore un plaisir de la lire, non ?
    Lance-toi donc...:)

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  2. Je me souviens que sur ce blog, tu en parlais très bien, des petites gens, de tes compagnons de galère alors que tu préparais ton macarons rose, de toutes les personnes que tu croisais dans les jurys, les banques, du cuistot physiquement intelligent et alt. Et c'était un plaisir de les voir vivre sous ta plume. Alors oui, lance-toi.
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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