mardi 17 mai 2011

Le Vent des égarés

Ouh la la, une semaine sans post, mais enfin, que pasa? Je n'ai pas été enlevée par des extraterrestres, je n'ai pas disparu dans une grotte pleine de politicards qui débattraient sans discontinuer jusqu'à ce que mort s'ensuive, je n'ai pas brûlé au soleil de l'Atlantique (quoique, je peaufine mon bronzage agricole)...

Non, non, rien de tout ça.

Je vis, je ris, j'oublie... Je trie, j'envie, je jubile. Je crie, je m'ennuie... et puis je souris.

Je souris parce que malgré ces cris (Loulou a besoin d'un resserrage de vis assez poussé actuellement) et cet ennui que je ressens parfois - celui de penser que rien n'est acquis, professionnellement parlant - je reste là, dans une étonnante béatitude, savourant quelques doux moments comme si enfin, la chance avait tourné (ça doit être un coup de Saturne, ça, ou je ne sais quelle planète qui a eu pitié de ma petite personne et qui me déverse un rab de jolies choses pour compenser les déveines passées).

Béate, mais pas complètement idiote non plus. Un peu de lucidité n'étant jamais complètement inutile, je me suis mise en tête de tenter un nouveau truc, pour voir : l'intérim.

Hier, je me sape un peu en pingouin (mais pingouin d'été, quand même), parce que je me dis que ça fera plus sérieux, tout ça. En entrant dans l'agence, je tombe sur le clone de Philippe Lucas, même coupe, même air à qui on ne l'a fait pas, et le monsieur se fait gentiment rebouler par les dames qui ont visiblement d'autres chats à fouetter. Tu parles, avec son look, forcément... Alors que moi, avec ma chemise blanche et mon tailleur, qui me donne l'impression que la température a grimpé de dix degrés en quelques minutes, forcément, je vais être bien reçue...

"On ne prend que sur rendez-vous, Mademoiselle. Et de toute façon, vous n'êtes pas dans la bonne agence."

OK. Retour à l'envoyeur, je me suis finie chez... IKEA, parce qu'après tout, j'avais aussi ma terrasse dans un état de jachère avancé et qu'il était temps de s'occuper enfin de détails aussi futiles.

J'étais pas très fière, j'avoue (n'empêche que ma terrasse commence à avoir de la gueule. Et que j'ai pris un vrai plaisir à m'assoupir sur ma chaise longue, au retour de l'école, sous le regard ahuri de Loulou qui n'a plus osé broncher, traumatisé de voir sa mère la bave aux lèvres au réveil. Nan, décidément, je suis d'une grande classe).

Donc, dans un sursaut salvateur, j'ai repertorié les diverses agences et ce matin, dès potron-minet (bon, 9h, mais les agences n'ouvrent pas avant, visiblement), je prenais mon téléphone pour prendre des rendez-vous, déverser mon CV et inonder les boîtes nantaises de mes velléités professionnelles.

Je me suis pris un vent. Enfin, quand il y en a plusieurs, on dit un Vent. Majuscule.

Pas de rendez-vous, uniquement des inscriptions sur le site Internet des différentes agences. Sauf que, bien consciente qu'en déposant mon CV sur leur base, j'avais autant de chances d'être appelée que DSK d'être oublié par la meute, je les appelais justement pour obtenir un entretien, me donner une chance. Pas folle la guêpe, je me doutais bien que mon profil atypique n'aurait pas l'heur de séduire les employeurs. Qui veulent, de façon très logique, un maximum de garantie, donc des personnes déjà expérimentées dans leur domaine, opérationnelles d'emblée. Pas une scribouillarde. "Des gens similaires aux personnes déjà passées à leur poste", m'a résumé l'une de mes interlocutrices. En concluant par: "je ne vous ferme pas la porte, mais..."

Ouais. Mais.

Ainsi donc, les agences ne reçoivent plus les potentiels candidats. "On le faisait avant, mais on ne peut plus, vu le contexte", m'a expliqué un autre. "Nous avons pléthore de candidats, pour de moins en moins de postes", ajoutant qu'il ne pouvait se permettre d'offrir "une visite de courtoisie", quitte à donner de "faux espoirs." Au moins, les choses sont claires.

Et moi qui culpabilisais de ne pas avoir tenté ma chance en intérim... Je ne me sens pas abattue, j'ai juste l'impression qu'une piste - que j'explorais vaguement depuis un certain temps - vient de s'envoler et que je suis un peu longue à la détente. Peu importe, je retourne à Poney, parce qu'il me reste encore du travail de ce côté. Je sais qu'une autre mission va bientôt me griller de nouveau les neurones. Mais, sans ça, comment aurais-je pris la chose?

J'ai la vague impression qu'à l'heure où l'on parle de mutation de la vie professionnelle, de reconversions multiples et de remises en question personnelles, le monde du travail continue de broyer du salarié et à écarter tout ce qui sort un peu des rails.

A concevoir la différence comme une difficulté, et non comme une richesse.

Pff. C'est tellement logique, finalement. Et tant pis pour les âmes égarées.

2 commentaires:

  1. Oui ; ceci dit, j'ai lu récemment (mais infoutue de me souvenir où....), que le secteur de l'interim, ça eût payé. La crisse arrive, et c'est un secteur qui va offrir de moins en moins d'ouvertures, dans les années qui viennent, sauf à des postes techniques bien spécifiques.Donc, ne t'en fais pas trop. Si UNE agence semble susceptible de te correspondre, fais-en le siège régulièrement, ils aiment bien aussi décourager d'emblée, ça leur permet de trier et de ne garder que ceux qui ont du "peps" et du mordant.....donc, qui seront fiables ! un jour (un jour.....), à force de te voir dans leur paysage, il se peut qu'ils t'offrent une mission. Et là, à toi de jouer.

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  2. Anne a parfaitement raison, fais le siège de quelques agences qui te semblent potentiellement intéressantes, suis quotidiennement leurs offres, montre-leur quelle battante tu es.
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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