mercredi 2 mars 2016

L'art de jouer au kangourou

N' est-ce pas ironique, lorsque l'on a suivi des années durant des matchs de basket, lorsque l'on s'est passionné à ce point pour la balle orange, d'entendre en permanence qu'on va... rebondir?
 
Avec mon côté éponge émotionnelle, je me demande si je ne ressens pas un peu d'empathie pour cette balle, malmenée, secouée, balancée, parfois bloquée dans le cercle... A moins que je fasse un transfert, tout simplement et que je me sente ainsi, souvent en l'air, ballotée de ci de là, sans véritable direction?
 
Bref, toujours est-il que pour mon premier jour de chômage, lundi (enfin, premier, depuis quelques mois, j'ai désormais un peu d'expérience en la matière, hum), je me suis réveillée avec une sacrée gueule de bois. Les images de mon départ du restaurant, vendredi soir, me sont revenues en pleine face.
 
Au moment de quitter les lieux, la boss, visiblement désolée, m'a ainsi offert une coupe de champagne. Amusée d'avoir finalement mon pot de départ, je me suis tournée vers le chef, pour trinquer. Il m'a regardé, osant la phrase fatale :
 
"-En fait, tu étais au point, là."
 
Vous avez dit incongru?
 
Depuis ce moment, j'avais joué l'évitement. Mais la réalité est palpable: lundi matin, je me suis levée tôt, certes, mais pour préparer le petit déj de Loulou. Certes, j'avais le choix de faire corps avec ma couette, sitôt son départ au collège.
 
Mais, je sais pas, une histoire d'urgence (tic tac, la fin de droits, tic tac, l'insécurité finale, tic tac...) m'a assez facilement convaincue de rester debout, et digne.
 
Depuis, j'ai l'impression d'être rentrée dans un nouvel espace-temps, où chaque minute passe beaucoup trop vite au vu de tout ce que je veux faire. Il se passe des choses, les zamis, il se passe des choses... Hier, par exemple, j'ai repris mes notes, mes cahiers griffonnés de plein d'espoir et d'envie et j'ai présenté le tout à un monsieur, comme à la bonne vieille époque où j'allais défendre mon macaron rose.
 
J'ai senti l'énergie monter comme la température d'un caramel ambré, et j'ai loué cette magie du kangourou, celle qui nous permet justement de rebondir, quelle que soit la nature accidentée du terrain.
 
Il est trop tôt pour en dire plus et je garde quelques biscuits pour la suite, parce que, comment vous dire, je commence à être un rien échaudée. Mais j'ai l'espoir que ces sauts me donnent suffisamment d'impulsion pour avancer, enfin, vers là où je veux aller.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire