mardi 21 décembre 2010

Hara-Kiri ou le choix d'une vie bordélique

Pourquoi n'ai-je donc pas le droit de me plaindre ? (c'est vrai, quoi, en bonne Française, c'est inscrit dans mes gênes, normalement)

Parce que j'ai trouvé un trésor?

Parce que j'ai trouvé un millionnaire?

Parce que chaque matin, quand je me regarde dans la glace, je me trouve formidablement belle?

Parce que le Dalaï Lama m'a demandé d'être son nègre?

Parce que je suis courtisée par le clone de George Clooney?

Parce que Le Monde et ELLE viennent de me proposer tour à tour une chronique régulière ?

Parce que le plus gros restaurateur nantais m'a offert une place de chef pâtissier, après avoir goûté un morceau de cannelé?

...

Autant d'hypothèses hautement improbables, auxquelles je n'essaierai même pas de vous faire croire, je sais bien qu'on vous ne la vous fait pas, à vous (un peu de démagogie ne peut pas faire de mal en cette période douce-amère).

Non, je vous disais que je ne peux pas me plaindre parce que... A-t-on légitimement le droit de se plaindre quand on fait son propre malheur? Ou, dans le cas présent, qu'on organise son auto-sabotage?

Vous vous souvenez de ce poste, de cet entretien et du drôle de dilemme qui se posait: rester à Nantes sans boulot fixe, de débrouilles en vadrouille, ou choisir la voie (chiante?) de la raison, redéménager, retourner au Mans et travailler sur un poste "normal", avec un boulot "normal", une vie "normale"? Bon, après ça, vous avez une idée de ce que, MOI, j'avais envie, mais enfin, j'admets que n'avoir plus à jongler en permanence avec Loulou/le temps/les angoisses du lendemain/les sous/les angoisses tout court, présentait quelques aspects rassurants.

J'avais donc passé cet entretien en m'auto-sabordant, donc, dès le départ, en indiquant que je venais de déménager à Nantes, rendant caduc ma candidature, peu ou prou.

Avec le recul, je me suis trouvée bien prétentieuse de penser que j'étais la seule à avoir les clés en main. Après tout, sept autres candidats avaient été retenus, peut-être, que dis-je, sans doute étaient-ils bien meilleurs et Nantes ou pas, je n'aurais pas correspondu, de toute façon.

Sauf que j'avais une "taupe", un copain qui bosse dans le dit-service pour lequel je postulais. Et qui m'a annoncé le choix "par défaut" de son employeur: "après les entretiens, vous étiez deux sur le poste, deux sur qui ils avaient flashé. Et c'est uniquement parce que tu es à Nantes qu'ils ne t'ont pas choisie."

Ahem. Shit. Même pas l'excuse de "c'est pas ma faute, c'est pas moi, c'est les autres..."

Rien de nouveau, me direz-vous, je connaissais les données dès le départ et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, si l'on veut. Je vais donc continuer mes soirées en tête à tête avec mon ordi, et laisser passer là une chance qui m'était offerte de me raccrocher au wagon.

Mais vous savez quoi? Je ne suis pas certaine que j'aurais tant apprécié ce "confort", cette vie cadrée, coincée dans un bureau plus que de raison. Je ne ressens pas d'amertume, j'ai juste l'impression que ce mauvais timing n'est pas innocent. Ça devait se passer ainsi, voilà tout.

Alors, je laisse ce chemin de côté et je poursuis mon aventure, si chaotique soit-elle. De toute façon, j'aime bien nager à contre-courant.

Et pour ça, parole de galérienne, rien ne vaut les rames.

3 commentaires:

  1. Ce qui est au moins positif, c'est que maintenant tu connais ta valeur sur le marché de l'emploi. Ca doit être rassurant, malgré tout, de pouvoir te dire que tu peux retrouver un tel poste si tu le désires. Ca vaut le coup de rester à l'affût.

    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  2. Tout à fait d'accord avec Thierry!
    Et une de tes grandes qualités, c'est justement de savoir ce que tu ne veux pas. Bon, ok, il eut été plus simple pour toi de savoir ce que tu veux, mais peu de personnes savent réellement ce qu'elles ne veulent pas et font souvent le choix de la raison. Quand au "mauvais timing" dont tu parlais, bien sûr qu'il n'est pas innocent, puisque ce poste ne correspond plus à ce que tu veux.
    Reste à l'affût, Nantes est une grande ville, tu vas vite t'y faire un réseau et tisser ta toile.
    Bon vent!
    Anne-Lise

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  3. Bien, te voilà donc fixée. Y a plus qu'à tricoter ta vie rêvée, en ramant dur. Gare aux ampoules !....

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