jeudi 15 mai 2014

Avant de devenir une momie

J'ai rouvert le compteur des brûlures ce midi. L'une avec l'araignée que j'avais malencontreusement sortie de la friteuse bouillante, au bras droit. L'autre à gauche, histoire de rétablir l'équilibre, avec de l'eau chaude, très, très chaude...
 
Je ne lésine pas sur les détails. J'ai besoin de symétrie, vous comprenez.
 
Pas de quoi affecter mon humeur pour autant. D'ailleurs, et sans doute pour mieux décompresser après le coup de feu - dans tous les sens du terme - , c'est un peu ambiance Bisounours dans la cuisine, au moment du nettoyage collectif. Et, après "ragoût toutou, le ragoût de mon toutou", c'est un nouvel air qui est venu s'incruster dans ma caboche...
 
"Au pays de Candy, comme dans tous les pays..."
 
Si, si. Ce midi, on chantait "Au pays de Candy", sourire aux lèvres et raclette à la main.
 
Une fois encore, je ne suis pas sûre que ma culture musicale va véritablement s'approfondir durant cette formation. Mais, après tout, j'ai cru comprendre que le but était autre. Une histoire de titre professionnel à passer, toussa.
 
D'ailleurs, l'heure était grave, à l'issue du service. Demain, c'est le dernier jour pour mes petits copains, qui passent leur examen la semaine prochaine. Sitôt connus, je vais devoir faire sans eux et j'imagine déjà que la cuisine va me sembler bien vide. Et, croyez-le ou non, mais je vais regretter ces airs débiles que chacun entonne joyeusement. Mais surtout ces personnalités auxquelles je me suis déjà attachée.
 
Oh, je ne m'inquiète pas trop. D'autres vont arriver et mes aventures ne font que commencer en cuisine. Mais en écoutant les conseils d'une des formatrices, qui listait ce soir toutes les boulettes à éviter le jour de l'examen, j'ai songé que, dans quelques mois, je serai à leur place, à stresser d'avance à l'évocation du jury.
 
Pas de panique. Si je croule déjà sous les devoirs et les fiches techniques en retard, je ne me mets pas (trop) de pression. D'ailleurs, ne vous inquiétez pas si je ne donne pas signe de vie ce week-end. Non, je ne serai pas au service des grands brûlés (enfin, normalement), mais en... week-end. Ce concept qu'on n'apprécie jamais autant que lorsque la semaine a été dense et un rien éreintante.
 
Allez, je file refaire mon stock de bandelettes. Au fait, a-t-on déjà vu une momie derrière les fourneaux?

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