"Tu es en stage découverte?"
Je vous parlais de cette nouvelle jeunesse que j'avais envie de célébrer mais, sincèrement, je ne pensais pas avoir fait un tel bond dans l'espace-temps.
Le stage découverte, c'est pour les 3e, non?
En même temps, je ne me suis jamais couchée aussi tôt depuis mes années collège... Choix stratégique pour une marmotte telle que je peux l'être car, comme prévu, ce matin, à l'heure du réveil - 5h pétantes - j'ai envisagé de faire la morte.
Et puis, en remettant en place deux neurones au moins (mais en vrai, Sarko, il le fait vraiment, je veux dire, il va nous faire la retape, toussa toussa?) (ça se trouve, il a retrouvé ses neurones en faisant son yogging, qui sait) (tu m'étonnes que j'ai pas envie de me lever, lorsque la première image de la journée se fixe sur le nabot) (bref), en remettant en place deux neurones au moins, j'ai saisi l'intérêt de se lever fissa.
Eh eh eh, premier jour chez un grand de la pâtisserie...
Autant vous le dire, j'ai été impressionnée. C'est une véritable machine, mais avec du vrai humain dedans. Comprenez que j'y ai vu des cuves que je ne pourrais pas porter toute seule, si l'envie me prenait d'appeler mon ami le balai, que j'ai balancé plus de 6kg de chocolat blanc et 2 kg de beurre de cacao dans une seule et même préparation, que j'ai dû assembler au bas mot 500 macarons, coque après coque, sur les 7000 de la fournée...
Et qu'en même temps, ce sont de vraies personnes qui œuvrent. Combien sont-ils? Vingt? Trente? On sent tout le savoir-faire de ces chocolatiers, pâtissiers pour qui l'exercice n'est pas une lubie depuis qu'ils sont tombés sur Top Chef, mais bien un métier, une passion, une envie de bien faire.
Avec mes deux mains gauches, j'ai été servie d'entrée de jeu puisqu'il était question de poser délicatement une framboise fraîche sur un dôme aux contours fragiles, avant d'entourer le tout d'une non moins fragile spirale en chocolat... Le baptême du feu aura été immédiat.
Le Mulinello, ou comment dérouler une spirale comme si sa vie en dépendait... |
Pourtant, pas de stress ni de peur de mal faire, je me sens pleinement dans mon élément, concentrée et appliquée. Pas d'autre alternative, cela étant, tant il est question de minutie et de rigueur.
La journée a passé à une telle vitesse que je n'ai fait qu'observer de loin les multiples postes de travail, sans pouvoir m'attarder sur la coupe du chocolat ou sur les dressages de certaines petites tueries qui, une fois décomposées, semblent tout de suite un peu plus réalisables (enfin, on ne s'emballe pas, je mesure la complexité de chaque création). Pas de frustration, je fais ma petite souris au milieu des fourmis et j'aurai encore l'occasion d'assouvir ma curiosité.
Pour l'instant, je vais faire ma collégienne de base et voir si Morphée veut bien m'accueillir à l'heure où je démarre normalement ma soirée. Histoire de ne pas me prendre une échelle remplie de pastillage ou de tartelettes dès mon arrivée au labo demain...
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