"L'homme se complait dans le laisser-aller mais s'épanouit dans l'exigence de soi". C'est à peu près tout ce que j'avais retenu de la lecture de "l'homme qui voulait être heureux", de Laurent Gounelle, mais cette phrase-là continue de résonner en moi. Elle est tellement juste et témoigne si bien de ce délicat équilibre à trouver entre la recherche du bonheur immédiat et la quête d'un absolu qui nous rend si grand (et, parfois, si insatisfait, revers de la médaille) que je la partage volontiers.
Par exemple, le matin, quand je traîne au lit alors qu'on est à cinq minutes du départ pour l'école, j'ai souvent enfilé un pull et un jean (voire, pire, un magnifique yogging, yummy...) à la va-vite, au dessus de ma nuisette, ces derniers temps. Plus les chaussettes blanches et les ballerines, ou le condensé de tous les faux-pas même pas fashion. Résultat: une maman dotée d'une coupe-j'en-ai-marre-de-vivre, mais surtout d'une allure zézette-n'a-peur-de-rien et qui fait honte à Loulou, 10 ans.
"Euh, m'man, tu peux... ne pas sortir de la voiture?"
J'aimerais autant, en fait, moi aussi. Une histoire de dignité humaine, toussa.
Le laisser-aller, c'est bien plus que cela. Et si cela peut sembler cosy de faire sa larve au chaud pendant qu'il pleut des cordes dehors, la position n'est pas longtemps confortable. Alors, l'exigence de moi-même, ce matin, c'était de m'habiller, en vrai (et même en fille, encore! Décidément) même si j'y vais par étape (vive les bonnets, pour cacher la misère...), Paris ne s'est pas fait en un jour, on est d'accord.
Le laisser-aller, cela aurait été de me coller sur le canapé à procrastiner, au retour. Comme j'étais quand même un peu tentée de le faire, encouragée par la météo horrible, mais aussi par les boules de poil qui m'entourent et qui passent leur temps à roupiller, j'ai surfé en quête de nouvelles recettes.
Ou comment baver derrière l'écran et avoir envie de magret de canard à la mangue ou de macarons pistache-framboise à 10 heures du matin.
Le laisser-aller, cela aurait été de bouloter. Mon mini-challenge du jour a donc été de me bouger la couenne, plutôt, pour réaliser cette tuerie dégotée chez Bernard. Le cake au citron ultime, rien que ça. Du genre avec le goût prononcé de reviens-y. Moi, je dis, merci Béber (je sais, ça ne se fait pas, tant de familiarité, mais entre gourmands...), mes deux hommes ont apprécié de jouer les cobayes, ce soir...
Je n'ai pas boudé mon plaisir, d'ailleurs, même si je suis restée un peu... sur ma faim, aujourd'hui. Oui, bien sûr, je peux prendre le temps de vivre et j'ai apprivoisé cette lenteur nouvelle qui s'est imposée à moi, ces derniers mois, afin de calmer le jeu, retrouver un sens à ma petite existence.
Mais je dois l'admettre : au fond, je me sens un peu démunie, lorsque les journées ne sont pas rythmées de rendez-vous et je ressens le besoin de faire quelque chose, non pas juste pour combler le vide, mais surtout pour... être, tout simplement. Etre dans la vie, exister, réaliser et partager.
Forcément, la découverte d'une recette-qui-tue-sa-mère et sa validation pour cet après que j'espère tant, cela peut vous sembler peanuts, surtout quand vous, vous avez un métier, des heures à respecter, des missions à remplir. Mais je vous assure que lorsqu'on rencontre peu de gens avec des vrais morceaux d'humain dedans, de toute la journée, c'est à son échelle, si petite soit-elle, qu'on va puiser pour viser l'exigence de soi.
* Le genre de titre à la noix, qui suppose que je suis à deux doigts d'appuyer sur la détente, alors que pas du tout! Faites le cake au citron et vous comprendrez...
Excellente citation du début ! (la suite aussi, elle est vachement bien, hein, mais cette citation, c'est exactement ce que je me tue à dire autour de moi, quand je vois des jean-foutre saboter tout ce qu'ils font, en se contentant du moins) !!!
RépondreSupprimerÇa me plaît de retrouver Gounelle ici. Faut peser les cacahuètes par moments, être à 100% dans l'infime peut être parfois mieux que se disperser dans de plus grandes choses. Il y a un temps pour se complaire, un autre pour s'épanouir. Sinon, cruelle est la photo du gâteau, mais bon, je serai forte ;)
RépondreSupprimerMoi aussi j'aimerai que mes journées soient rythmées par des rendez-vous et des missions à accomplir... Mais bon, pas de chats pour m'aider à procrastiner sur mon canapé, ni le goût de me mettre aux fourneaux... Alors j'envoie des candidatures via le web en espérant un miracle!! Alors ne soyons pas amère et tentons ton cake! Inès
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