"Je peux enregistrer ton rire avant de partir?"
Nous étions en septembre et l'un de mes collègues, en instance de départ, voulait mettre dans la boîte mon rire, tonitruant et... assez honteux, je peux bien l'avouer.
J'ai pris ça à la rigolade, sans penser à l'époque que ça m'aurait bien aidé, d'en avoir une trace, tant je l'ai perdu depuis.
Oui, j'ai arrêté de rire. J'ai cessé de m'amuser, de profiter des petits bonheurs, de colorer le quotidien. Tout est devenu tellement sombre, pesant, pénible... J'ai regardé les gens dans la rue, qui avançaient, qui échangeaient des regards et des sourires, qui vivaient... Avec cette sensation de flotter au dessus d'eux, devenue incapable de ressentir quoi que ce soit. J'enviais les rires, les discussions complices, les gestes simples d'affection. Je m'en sentais incapable.
J'ai expérimenté pas mal de choses dans ma petite vie, mais la dépression, j'avais jamais osé. Et là, je suis tombée en plein dedans. D'où mon silence, notamment, ici ou sur l'autre blog que nous avions créé, avec ma cops Louloutte, pour me défouler, et que je peux maintenant relier ici (y'a prescription, Albert est sorti de ma vie).
Le 20 septembre, au lendemain de mes 39 ans, j'ai eu envie d'en finir. Alors, j'ai garé la voiture, éteint le moteur, soufflé et appelé le travail: je ne viendrai pas aujourd'hui. Mais au lieu de me foutre en l'air, je suis rentrée sagement chez moi me coucher et me noyer dans le flot de mes pensées sombres.
Du genre "je vais me tuer et je reviens."
Dépression 1- la mouette 0.
Certes.
Quelques mois plus tard, me voilà retapée, prête pour un retour dans le futur: croyez-le ou non, mais je lâche de nouveau le "journalisme" (ou ce qu'il était devenu) pour replonger dans ce qui m'a tenue à flot durant cette sale période: la popotte.
Et depuis quelques jours, alors que je suis partie dans la quête de la formation ad hoc pour réaliser, enfin, mon rêve, je ris en douce - parfois jaune - en entendant certains interlocuteurs. La vague de la cuisine à la télé, avec ces émissions qui donnent envie à chacun d'ouvrir une cupcakerie dans sa ville (je ne fais que citer l'un de mes interlocuteurs) a fait du mal au métier, et les vrais de vrais n'ont aucune envie qu'on empiète sur leurs plates-bandes. Oui, depuis quelques jours, comme une réminiscence assez ironique, j'ai déjà entendu un clone de la Fronçeuse de sourcils, un copain de Joe Pesci, des complices de mes amis de la banque.
Vous savez quoi? J'ai plus que jamais envie d'y aller, et pas juste pour rigoler. Je sens qu'on va bien s'amuser...
lundi 3 février 2014
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Ouaiiiis ! Allez, la Mouette, fonce, on est derrière toi, à donf. Plus sérieusement, je te dis m... 13 pour cette nouvelle aventure et je suis heureux de te revoir en forme.
RépondreSupprimerBises.
L'oiseau
La cuisine est un art, et l'art a cette qualité de nous permettre de lancer constamment de nouveaux défis. La mouette cuisine, épisode quarante-douze, action ! ;)
RépondreSupprimerOh que c'est joyeux de te lire (et savoir que la parenthèse de la dépression s'est refermée derrière toi), et de te voir foncer à nouveau vers ce rêve-là ! Allez, tu n'es pas seule à affronter le vaste monde et ses personnages, on est là pour te lire et rêver avec toi… Tu l'auras, ton Café Clochette à toi, mais encore mieux, et rien qu'à toi… Je t'embrasse fort la Mouette
RépondreSupprimerCourage la mouette journaliste cuisinière: et pourquoi pas du journalisme qui parle de popote??? En attendant fonce pour ton nouveau projet... Que la force soit avec toi... J'espère un jour venir manger de bons petits plats et gâteaux dans ton resto! Bises bretonnes d'Inès, ancienne cliente du café clochette...
RépondreSupprimerBon bin oualà ! On y revient ! Eh bin, fonce donc....?
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