La Baule, ce midi.
Drôle de sensation. L'impression de déjà vu. J'ai pris une photo quasi identique, en novembre, dans les tréfonds de la Bretagne, lors d'une semaine off, que j'avais prise pour souffler. Le ciel était aussi nuageux mais l'horizon moins dégagé, dans mon esprit tout du moins. Totalement vidée alors, j'imaginais mal retrouver suffisamment d'énergie pour retourner au charbon, moins de trois mois plus tard.
Je voulais juste qu'on me laisse tranquille, qu'on me laisse respirer, sans rien exiger d'autre de moi. Cette semaine-là, j'ai bel et bien senti l'air régénérant de la Bretagne, j'ai contemplé des heures durant l'océan, sans chercher plus loin. J'ai cru que les turbulences étaient derrière moi.
Elles ne l'étaient pas tout à fait, à vrai dire. Elles sont venues de nouveau me bousculer, comme une énième piqûre de rappel, comme s'il m'avait fallu tomber plus bas encore pour mieux taper du pied ensuite.
La chute a cela de bon qu'elle permet souvent de rebondir, au delà de ce qu'on imagine.
Les traits tirés, la mine défaite, le corps tendu et las de tant d'insomnies, j'étais devenue un zombie. Je ne cherchais même plus en moi de solutions pour me remettre d'aplomb. J'avais abdiqué. L'avenir? La recherche d'emploi? C'était le néant. Qu'on me foute la paix, une fois encore.
En prenant la route pour Saint-Nazaire, ce matin, j'ai songé quelques secondes à ce sombre passage. J'ai souri, intérieurement. Contre toute attente, j'ai remis les compteurs à zéro et décidé de prendre à bras-le-corps mon rêve. La sociopathe que j'étais devenue a laissé la place à la teigne, prête à en découdre pour aller au bout. Prête, enfin, aux rencontres.
J'en ai eu deux, aujourd'hui. Deux personnes, responsables de formations qualifiantes en cuisine. De ces entrevues, je suis revenue encore plus boostée, tant j'ai trouvé un écho et une attention précieuse. Entendre l'un convaincu que ma "patte maison" peut se démarquer de tous ces restaurateurs qu'il qualifie d' "ouvreurs de sac" quand il s'agit de concocter des desserts pseudo-maison ; et l'autre, relever que mon "projet tient la route", m'encourage encore plus dans cette voie que je redécouvre avec envie.
L'océan était gris et le ciel toujours nuageux. Pourtant, j'ai senti comme l'horizon se dégageait bel et bien.
Ah, ça fait plaisir à lire, ça ! ;-)
RépondreSupprimerEn voilà de bonnes nouvelles ! C'est bien, parfois, d'être une teigne et de s'accrocher. Continue, la Mouette, on est avec toi.
RépondreSupprimerL'oiseau
Youpi!!!! Très heureuse de te retrouver, la mouette! Et encore plus de te voir reprendre le dessus!
RépondreSupprimerAnne-Lise
(PS : et je suis sure que les chats aident beaucoup à se remettre très vite!! ;-p )