Mardi matin, j'ai fini par enlever mon déguisement, parce que jouer à top chef toute la journée, c'est rigolo, mais pas très adapté à la vie courante.
Comme j'avais rendez-vous avec l'institutrice de Loulou, mais qu'il était très tôt (8h15, oui oui, du matin. Trop dure, la vie), j'ai enfilé à la va-vite un jean, moi qui ne jure plus que par les petites robes, en ce moment.
Au moment de le glisser sur mes hanches, j'ai songé à la réflexion de ma meilleure amie, habituée des tenues féminines, qui me disait combien on se sentait serrée quand on remettait un jean.
Vieux doute, quand même.
Me fiant à son 36-38, je me suis dit que c'était donc normal d'avoir la même sensation, là, à 8h du matin, et que de toute façon, j'étais pas bien réveillée, et puis qu'est-ce que j'allais encore me prendre comme réflexions (chez moi, un rendez-vous avec l'instit s'apparente à une sentence, l'école est une cour de justice, l'instit le bourreau, pardon le juge et si Loulou a des défaillances, c'est forcément de la faute de sa môman).
Bref, j'ai glissé comme j'ai pu dans mon jean et en route.
L'instit ne m'a pas jugée, moi. Elle m'a parlé de Loulou, toussa. Avec beaucoup d'empathie, vraiment, et de désarroi, aussi. Loulou est l'un de "ce genre d'élève", vous savez, ceux qu'on ne sait pas où caser, parce qu'ils ont la tête dans les nuages sans vraiment de prise avec la réalité.
Ce "genre d'élèves", pas autistes, loin de là, mais qui seraient sans doute mieux "dans un établissement spécialisé, où l'apprentissage se fait autrement."
Mon ventre s'est serré. Ou bien était-ce mon jean qui serrait trop mon ventre?
Ensuite, je suis retournée à mes activités normales. J'ai même vu une conseillère bancaire, qui m'a suggéré, pour engranger un maximum de chances dans la construction de mon projet, de "me serrer la ceinture".
En rentrant, j'ai préparé une grande salade de fruits, pour le dessert. Et puis des légumes, beaucoup de légumes, en me demandant, quand même, s'il ne se fomentait pas un complot, un truc comme ça.
Comme j'avais cuisiné et que j'avais eu chaud, je suis passée prendre une petite douche, en évitant soigneusement le miroir. Mon petit knaki gauche s'est quand même pris la balance dans le museau et je lui ai jeté un œil noir, à cette sournoise, qui, depuis quelques temps, semble crier "monte-moi dessus, monte-moi dessus, que je rigole"...
Après, j'ai voulu m'habiller en fille. Mais j'avais froid, alors j'ai opté pour la facilité: un pantalon. Et vous savez quoi? La balance n'est pas la seule à comploter un truc, la machine à laver a visiblement décidé de rétrécir tous mes vêtements. Non, sérieusement, comment pourrais-je expliquer autrement la douloureuse sensation d'avoir les cuisses aussi serrées que des grains de riz dans une feuille de nori?
J'ai changé de pantalon, j'ai mis un jean. L'un de ceux que j'avais rangés, parce qu'ils étaient trop grands. Ben là, il tombait à peu près bien.
Aïe.
Complot ou pas, j'ai pensé que j'avais beau être une mouette, je n'étais pas une autruche. Alors hier matin, j'ai enfilé... mes running.
To be continued...
y a des jours où l'ennemi, c'est la vie...
RépondreSupprimerEt le miroir qui te renvoie cette image de grosse dindon, aussi!!!
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