mardi 19 octobre 2010

Poney et moi

Ma messagerie regorge de petits bijoux.

Je vous ai déjà parlé des propositions farfelues de Pôle Emploi, dont l'alerte magique "vous avez reçu une nouvelle offre d'emploi" ne manque pas de déclencher chez moi une petite montée d'adrénaline.

"Journaliste d'origine arabe, vous couvrirez l'actualité économique sur les îles Fidji";

" Rédacteur basé à Courbevoie, vous traiterez de l'actualité informatique. Dix heures de travail mensuel pour un taux horaire de deux euros" ;

"Journaliste expérimenté (quinze ans), vous êtes chargé de synthétiser l'actualité quotidienne pour nos clients, vous êtes disponible de deux heures du matin à dix heures."

"Rédacteur en chef, vous assurerez l'actualisation du site, le suivi des équipes rédactionnelles (100 personnes) et le nettoyage des toilettes incluses, grande disponibilité, rémunération selon expérience (2000 euros)"...

Oui, je redescends vite, en général.

Autre petit trip, les questions de clients. Comme j'ai mis pas mal de choses en ventes sur des sites d'annonces gratuites (ou pas), je me réjouis de ces "combien de centimètres d'aisselle à aisselle, et si vous pliez le pull en quatre, combien de place prend-il dans une armoire "-j'exagère à peine - et je ne me lasse pas des perles orthographiques de cette demoiselle s'acharnant sur un boyfriend jean (oui, j'avais anticipé ma transformation vestimentaire...), via l'envoi de quelques missives pas piquées des vers :

"il mintereserai si ce femme"

"il mineresse je vou le pend"

"vou pouvez pa me lenvoyer kar jai aucun moyen de transport"

Bon, je vous passe les suivants, ça me pique les yeux, à force. Ne donnant plus de nouvelles ensuite, elle me répond, lorsque je la relance, courtoisement :

"ba vendez le pa grav jen es trouve un otre."

Ah oui, quand même.

Trêve de plaisanterie, je suis surtout envahie de multi-promos des sites que j'avais coutume de fréquenter, lorsque j'avais encore ce besoin de consommer. Poubelle, sans même un regard (pas la peine de tenter le diable).

Mais hormis les missions de ma boîte de com, j'étais un peu sevrée de vrais mails, avec du sérieux dedans, depuis quelques temps.

Ah, si, en juillet, j'avais reçu un mail intéressant, pour une proposition de boulot attrayante. Je vous en avais vaguement touché un mot. Allez savoir pourquoi, je n'ai pas (encore) donné suite. Le sujet était pourtant intéressant, le contact plutôt bon avec mon interlocuteur. Une histoire d'overdose de tartes, de retranscriptions, de cartons et de formalités diverses, je crois.

Alors pourquoi, en cette journée de septembre, ai-je senti d'emblée que ce mail-là allait bouleverser le cours de ma vie?

J'exagère? Peut-être. Mais j'ai le sentiment d'atteindre, enfin, un but que je me suis fixé depuis longtemps.

Devenir nègre. Prêter ma plume. Mais pas à n'importe qui.

Oui, je vous ai évoqué, voilà peu, ma rencontre avec une femme formidable, sans pouvoir en dire plus.

Tout a commencé par cette demande écrite. La personne me cherchait, oui, moi! Elle évoquait sa belle-mère, une dame new-yorkaise, une touche-à-tout, personnalité que j'ai imaginée fascinante à la seule lecture de ces mots emplis de tendresse. Une vie pleine, un peu folle, hors du commun. Il y avait là l'envie de raconter, la frustration de ne pouvoir coucher ces épisodes. L'espoir que, peut-être, je puisse concrétiser ses rêves...

Autant vous dire que j'ai attrapé mon portable dans la foulée.

A suivre...

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