vendredi 21 février 2014

Comment je ne rentre plus dans la tenue de Wonderwoman

Ce matin, je devais amener Loulou plus tôt à l'école, du fait d'un rendez-vous.
 
Dit comme ça, ça a l'air tout simple, mais pour moi, ça relevait du défi. Ça voulait dire se lever comme d'habitude, mais en y ajoutant une étape, cruciale: s'occuper de soi.
 
Ooooouuuuuhhhh... Respirer, souffler, ça va bien se passer.
 
Ça voulait surtout dire avancer l'heure du réveil parce que, décemment, prendre trois minutes et demi pour tout faire, ça relevait de la mission impossible.
 
Ooooouuuuuhhhh... Respirer, souffler, ça va bien se passer.
 
Finalement, j'ai oublié que j'étais une loque pour me mettre dans la peau d'une personne qui bosserait et qui trouverait ça drôlement chouette.
 
Ou qui trouverait normal de faire ce que font tous les gens le matin. Se lever et faire les choses.
 
Ressembler à une personne humaine.
 
Je me suis donc habillée. Mais pour de vrai, je veux dire, avec la robe, les bottes et j'étais même presque coiffée. Presque, j'ai dit, faut pas non plus pousser mémé dans les orties.
 
Bon, pour mon petit déj, soyons clair: j'ai dû faire l'impasse. Paris ne s'est pas fait en un jour, on est d'accord.
 
Mais en sortant de la maison, je me sentais comme une femme d'affaires qu'on voyait dans les années 80, la femme forte qui s'assume (respect, d'ailleurs, parce que s'assumer avec la coupe de cheveux et les épaulettes qu'elles portaient, ces tailleurs-women, fallait vraiment qu'elles soient fortes) (mais je m'égare).
 
Il ne manquait plus que la petite musique (ringarde) pour me conforter dans l'idée que j'étais devenue une totale winneuse.
 
Alors que Loulou sortait de la voiture, je lui signale, très fière : "t'as-vu-mon-Loulou-je-me-suis-bien-habillée-ce-matin".
 
Dans une rue déserte et devant l'école encore fermée, il m'a regardée, cinglant:
 
"Ouais, mais ça sert à rien, y'a personne!"
 
...
 
J'aurais pu me décourager mais je vais résister à l'appel du pilou. Certes, je ne suis pas encore tout à fait au point mais je dois vous faire une confession: je ne suis pas une grosse feignéasse qui se lève à l'arrache (quoique) pour partir à l'école.
 
Mais non, les enfants, c'est que j'ai un métier dès le lever, si si.
 
Ou plutôt, un rôle à tenir. Le matin, l'esprit de Bree Van de Kamp s'empare de mon corps tout mou. Je prépare le petit déj de ces messieurs, la tambouille de l'homme pour le midi, le tout en donnant les croquettes aux félins de la maison et en rangeant la cuisine/le salon/je serais une pièce de la maison, je ferais pas ma maligne.
 
Une vraie femme d'intérieur. Ah ah. Mais qui, pour s'émanciper, retourne aux... fourneaux. Après avoir dévalisé tous les magasins bio et épiceries de la ville, je passe maintenant mes journées dans la cuisine à transformer tout ce qui me tombe sous la main, pour valider des recettes.
 
Et le truc, c'est que j'adore ça. Ça peut peut-être sembler bizarre pour les plus féministes, mais les mots me manquent pour décrire ce que je ressens lorsque je mitonne. Une sorte de lâcher-prise, concentrée dans ma tâche et papillonnant entre dix mille recettes, me lançant dans la cuisson de nouvelles tueries parce que le four est chaud, ce serait quand même dommage...
 
Alors, c'est vrai, je ne suis pas superwoman. J'ai eu beau tourner sur moi-même en chantant l'air éponyme, je n'ai pas encore trouvé la recette magique pour être propre/habillée/maquillée, avoir préparé la table et sortir les scones du four. Sans doute qu'il me manque le short moulant et le bustier kitsch de la dame. En attendant, à la maison, y'a des gens qui mangent ça le matin:
 
 
 
 
Un carrot cake qui déchire (même source, merci Madame la blogueuse, et respect). Et le midi ou l'après-midi, ils peuvent faire leur pause avec ça :
 
 
Un brownie qu'il est miam miam. Ou encore avec ça :
 
Des financiers qui me donnent envie de déposer un cierge à Bernard.
 
Et je fais pas ma crâneuse, je n'ai rien inventé, je n'ai fait que suivre les (excellentes) recettes. On est d'accord: si je commence à mettre moi aussi la main dessus, il y a peu de chances que je rentre dans la tenue de Superwoman.
 
En attendant, Loulou, l'enfant-qui-avait-honte-de-sa-Zézette-de-mère, il est bien content de jouer les cobayes en testant ces recettes. Eh oui, parce qu'en fait, tout ça, c'est juste pour le boulot.
 
Comment ça, je suis pas crédible?
 
D'façon, superwoman, c'est dépassé. So '70, non?
 
Et, me connaissant, je serais capable de me dézinguer le genou en voulant tourner sur moi-même. Que voulez-vous, le pilou, ça glisse.
 
 
 
 

1 commentaire:

  1. Des financiers, rhââââââââ ! * bave d'envie*
    Vas-y, laisse-toi aller là ! :))))))

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