mardi 17 mars 2020

Apocalypse now

Mon dernier post a près de 4 ans et il s'intitulait "La guerre civile (cette légère impression)." Quelle ironie.

Près de 4 ans plus tard, donc, il paraît qu'on est en guerre. Maladresse (euphémisme, pour le moins) de notre chef de l'Etat qui croit sans doute redorer sans image en temps de crise, en nous la jouant rassembleur et...  anxiogène au possible.
Le début de la fin du monde, dimanche.

Je ne sais pas si nous sommes en guerre mais en vrai, nous sommes dans une belle m... Tout le pays à l'arrêt, des rues désertées, un laisser-passer obligatoire pour aller chercher ta baguette ou faire pisser ton chien. Qui aurait imaginé pareille situation?

Des malades que le personnel doit soigner en opérant un dramatique tri, manque de matériel oblige, des porteurs sains ignorant le danger qu'ils représentent, une pénurie de tout, des pharmaciens qui se font insulter car démunis de masques ou de gels. Des tarés qui stockent des rouleaux de PQ. Tout ça à cause d'un (mangeur de) pangolin ?

Euh, j'innocente d'emblée le pangolin concernant les videurs de supermarché. Ça, c'est la faute à la connerie humaine et celle-là, elle est pas prête de disparaître. Hélas.

Moi la première, voilà encore quelques jours, je jouais les résistantes à trois balles à coup de "je te fais la bise, on craint rien", "tous des paranos" et "on devra bien mourir de quelque chose".

Même pas peur.

L'idiote (Carla B, sors de ce corps).

La responsabilité m'est finalement  tombée dessus, soudainement, et j'ai réalisé combien ça pouvait être salvateur de faire son mouton. Donc j'ai fait comme tout le monde, j'ai rayé tous les rendez-vous et j'ai décidé de jouer le jeu, aussi bizarre soit-il. On nous demande de rester chez nous, on reste chez nous. Point. Tout le monde a mille raisons de faire autre chose. Evidemment. Mais, en vrai, on est plongé dans un véritable scénario de science-fiction, de ceux que je lisais, gamine, dans les BD que j'aimais dévorer, fascinée... et un poil effrayée, quand même.

Voilà. Il aura fallu 4 ans et un semblant de fin du monde pour que je reprenne la plume ici. Oh, l'envie ne m'a pas manqué auparavant. Seulement le temps. Ce temps! J'ai tellement couru après que le voilà, devant moi, et je peux le chérir sans peur qu'il s'envole.

Et vous savez quoi? Maintenant que j'ai du temps, je peux même aller à la chasse au pilou - que j'ai rangé depuis très longtemps - parce qu'en ce moment, c'est tendance de rester en pyj' toute la journée.

Dire que je m'en réjouis serait exagéré. Mes migraines incessantes en attestent, bouffée par le stress que je suis. Mais pour ce premier vrai jour de confinement, j'imagine mille possibilités et tente, sinon de savourer le moment présent - à chaque jour sa peine - au moins de ressentir la joie simple d'exister, tout simplement.

On se retrouve demain?

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