vendredi 27 mars 2020

De l'intérêt du papier toilette

Vous êtes comme moi, j'imagine, à vous être interrogé sur le sens de cette razzia sur le papier-toilette, quelques jours avant l'annonce du confinement. Le PQ, nouvel ingrédient longue durée pour assaisonner ses plats et tenir ainsi des mois en cas de pandémie ? Ou alors les gens ont senti qu'il allait en falloir, des rouleaux, pour occuper leurs enfants avec la fabrication de couronnes de princesses ou de hiboux, de ronds de serviettes ou de porte-crayons? (Je vous jure, on peut faire plein de trucs avec, en vrai).

Grâce à ma séance de sport, j'ai découvert une nouvelle utilité au PQ. On en apprend tous les jours, c'est génial.

Car oui, on ne va pas se mentir. Un confinement, à moins d'organiser des mini-marathons dans son jardin (à supposer d'avoir un jardin) (et que celui-ci soit grand), c'est un peu le piège, en termes de ligne. A force d'ingurgiter un petit carré de chocolat par ci, un bout de cake au citron par là, de cuisiner et d'aller plus vers le gratin que les haricots verts, forcément, on peut vite prendre cher.

Le fait de ne plus rien faire non plus alors que vous êtes habituellement une pile électrique, ça n'arrange rien. A priori, les 10000 pas quotidiens préconisés par l'OMS, on doit mettre des jours à les faire, désormais.

Ajoutez un confinement avec un ado, les nerfs en pelote qu'un tel duo engendre et là, vous êtes bien, en termes de nerfs à fleur de peau. Dans un mois, c'est plus 30kg.

Et que du gras, hein.

Alors, passablement énervée et agitée, j'ai sorti mon tapis de pilates (oui, j'ai vaguement essayé d'en faire cette année, pour la première fois de ma vie. Mes bras en rigolent encore - jaune), j'ai choisi une playlist "sport" sur une plateforme musicale et puis je me suis dit, "allez danse". Oui, dans le salon.

Couac total. Il manquait un truc.Alors, je me suis amusée à créer une playlist avec tous mes titres-phare pour me bouger le popotin, mes doudous musicaux qui réveillent les cellules toniques un peu planquées dans mon corps, d'habitude. Et là, j'ai accepté l'invitation d'une amie à suivre des cours de sport en ligne.

On s'est donc connecté, chacune de notre côté, pour suivre la séance. Inventif, le coach. Il nous a  demandé de prendre quatre rouleaux de papier toilette. Avec, on a fait des trucs improbables, genre abdos et gainage à fond. Et je te mets le rouleau entre les jambes, et je fais des ciseaux, et je t'invente des positions insolites où le PQ devient le Graal... (tu dois aller le chercher, avec tes bras, en gros). 

Je vais être honnête, en le regardant faire, je n'ai pas pu retenir un petit sourire.  Et puis, je me suis souvenue que ça brûlait sévèrement, tout ça, et qu'il me restait des muscles, mais bien rouillés. Une demi-heure après, je faisais moins la maligne. C'est évidemment le moment qu'a choisi mon ado pour sortir de sa pénombre, l'air narquois. Il m'a dévisagée, en pleine splendeur (rouge, en legging, les auréoles sous les bras) mais j'ai senti toute la densité de son mépris lorsqu'il a vu les fameux rouleaux de PQ.

Cherchez l'intrus... Mais oui, le fauteuil :)


Il y a des choses qu'il n'est pas utile d'expliquer. Tout ce que vous pourrez dire se retournera contre vous. Et puis, finalement, au delà de ce moment de solitude, il y a eu plus douloureux: le réveil, depuis deux jours. Merci les courbatures, de me rappeler que je n'avais pas bougé ma couenne depuis trop longtemps.

Allez, plus que... Ah non, on me dit que le compte à rebours n'est pas enclenché. Damned. Ma playlist va devenir une précieuse alliée.


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